Personnes déplacées internes : le nombre passe de 332 957 à 372 266 en avril 2021

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«La population déplacée dans le pays (Mali) a augmenté de 12% par rapport à juillet (rapport DTM de décembre 2020). Le nombre de personnes déplacées internes (PDIs) est en effet passé de 332 957 personnes (rapport DTM de décembre 2020) à 372 266 en avril 2021, soit une augmentation de 39 309 individus. » C’est ce qui ressort du Rapport Matrice de Suivi des Déplacements (DTM) Avril 2021), réalisé par la Direction Nationale du Développement Social (DNDS) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ledit rapport a été publié en avril 2021.

Selon le rapport, cette augmentation s’explique par l’aggravation des conditions sécuritaires dans les Régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kayes au cours des derniers mois, engendrant de plus en plus de déplacements. Ainsi, la majorité des personnes déplacées internes (PDI) localisées au niveau des 129 sites de déplacement (dans les régions de Ségou, Mopti, Gao, Kayes et Tombouctou) évalués en avril 2021, provenaient principalement des cercles de Douentza (31%), Gao (16%), Bankass (15%), Bandiagara et Ansongo (8%). La plupart des PDI localisées dans le cercle de Douentza, ajoute le rapport, provenaient des localités du même cercle (Douentza 99%), et de Koro (1%). « En ce qui concerne le cercle de Gao, la majorité des PDI (58%) venaient des localités du même cercle (Gao). Le reste des PDI provenaient des cercles d’Ansongo (29%), de Douentza (8%) et de Gourma-Rharous (5%). Dans le cercle de Mopti, la majorité des PDI vivant dans les sites évalués en avril 2021, venaient principalement des localités situées dans les cercles de Bankass (62%), Bandiagara (29%) et Mopti (6%). Enfin, au niveau 20% des sites de PDI localisés dans le cercle de Niono, la majorité des PDI ont quitté des localités du cercle de Niafounké. Le reste a quitté des localités du cercle de Youwarou (19%), Macina (16%), Niono (11%) et Bandiagara (9%) », peut-on lire dans le rapport.

Le document précise également que 49% des 129 sites de déplacement évalués en avril 2021, aucun des enfants des PDI ne fréquentaient l’école.      « Le manque de moyens financiers, la fermeture ou l’inexistence d’écoles sur place et dans les environs du site de déplacement, les écoles trop loin constituaient les principales raisons évoquées au niveau des différents sites évalués où les enfants déplacés ne fréquentent pas l’école. Les cercles les plus touchés par cette problématique liée à l’éducation des enfants déplacés sont principalement localisés au niveau des sites dans les cercles Niono (33%), Ségou (27%), Gao (11%), Tominian (8%) et Mopti (8%) », souligne le rapport.

Des violences physiques et insécurité…

Les résultats de l’opération d’avril ont montré que dans 16% des sites évalués, les femmes déplacées ne se sentent pas en sécurité dans le lieu de déplacement. « Les violences physiques (67%), ont été les principales raisons évoquées. D’autres raisons comme l’état de l’abri situé dans un terrain vague qui est vecteur permanent d’insécurité, le fait d’être chef de ménage et sans abri généralement et la présence de chasseurs patrouilleurs, ont été également soulignées comme entre autres raisons », peut-on lire dans le rapport.

Lors de cette évaluation, précise le document, ces problèmes d’insécurité des femmes ont été identifiés majoritairement au niveau des lieux de déplacement situés dans les cercles de Mopti (43%), Niono (38%), Bandiagara (10%), San (5%) et Gao (5%). « L’évaluation de la situation sécuritaire des enfants déplacés dans les lieux de déplacement a montré qu’au niveau de 10 pour cent des sites évalués, les enfants des PDI ne se sentent pas en sécurité. Cette problématique liée à l’insécurité des enfants a été identifiée particulièrement dans les cercles de Niono (50%) et Mopti (50%). Les mêmes raisons évoquées dans la protection des femmes ont été également répertoriées pour le cas des enfants. L’assistances et le suivi des cas de protection doivent être renforcés au niveau de ces différents cercles cités », révèle le rapport.

Ismaël Traoré

Source : Ziré