Lutte contre le Glaucome : l’AMLG sollicite plus d’accompagnement de l’État

L’Association Malienne de Lutte Contre le Glaucome a organisé une conférence débat sur la maladie le 20 mars 2021 à la Maison des Aînés de Bamako sur le thème : « Agissons ensemble pour minimiser la prise en charge du Glaucome ». Cette rencontre avec toutes les couches sociales a pour objectif de déployer des stratégies de sensibilisation afin d’éradiquer cette maladie fatale. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le président de l’AMLG, Diogo Kéita.

Chaque 12 mars de l’année est décrété par les Nations Unies comme journée mondiale de lutte contre le glaucome. Au Mali, à une date décalée, l’AMLG a célébré ladite journée à travers une conférence-débat en présence des nombreuses personnes atteintes. L’objectif de cette rencontre est de mieux sensibiliser les uns et les autres sur la dangerosité de la maladie.

Dans son mot de bienvenue, le président de l’association malienne de lutte contre le glaucome, Diogo Kéita, a rappelé que la célébration de cette journée répond à un souci de manque de mobilisation contre le glaucome. Une maladie qui, selon lui, reste un problème de santé nationale et même mondiale. « Depuis 2012, les Nations Unies ont décrété le 12 mars, comme journée mondiale du glaucome, mais malheureusement au Mali comme dans beaucoup d’autres pays du monde, il n’y a pas suffisamment d’engouement autour de la journée. Notre objectif est de pouvoir attirer le maximum d’attention des gens, notamment le gouvernement et les populations pour qu’il y ait des actions concrètes afin d’alerter. Car à mon humble avis, la maladie est négligée au Mali »,a-t-il déclaré avant de poursuivre : « Certes, nous ne disposons pas de statistiques globales, mais nous nous référons aux résultats de l’enquête menée par IOTA en 2012 qui révèle un chiffre de 4,5% de la population de Bamako, toutes catégories confondues, est atteint de glaucome. Cela veut dire qu’avec le glaucome, personne n’est épargné. Qu’on soit enfant, jeune, vieux, blanc ou noir, personne n’est à l’abri de la maladie.»

Pour ce faire, le président de l’AMLG souhaite que les autorités aient désormais plus d’attention sur la maladie car, a-t-il indiqué, le glaucome est la première cause de cécité irréversible.      « On dit dans notre pays que c’est la deuxième cause mais cela n’est pas tout à fait logique. On peut faire une chirurgie de cataracte et récupéré la vue, mais la chirurgie du glaucome est juste pour atténuer un peu le mal sinon rien », a-t-il précisé.

Prioriser la consultation !

Selon la médecine, le glaucome est une maladie d’affection oculaire caractérisée par l’atrophie des membranes de l’œil et l’excavation du nerf optique, provoquant une diminution du champ visuel pouvant aller jusqu’à la cécité.Une maladie qui, jusqu’ici, n’a aucun remède officiel. Le seul moyen qui existe est la prévention.

Selon Dr Kadiatou Bah Koïta, conférencière, les gens doivent avoir la culture de la prévention. « C’est malheureusement le défaut dans notre pays. Les gens ne se rendent à l’hôpital que lors qu’ils n’ont plus aucune solution, alors que le glaucome est une maladie qui, une fois avancée, devient difficile à traiter, voire incurable. Je demande aux gens de se consulter régulièrement, soit chaque six mois. Le glaucome est asymptomatique et si vous attendez des signes de manifestation pour vous lever, ce serait trop tard », a-t-elle souligné.

Accompagner les personnes atteintes !

Selon les responsables de l’AMLG, bien qu’il n’y ait pas de remède pour guérir la maladie, il existe des traitements pour ne pas totalement perdre la vue. « L’un des médicaments que je connais coûte 30 000F CFA»,a témoigné le président de l’AMLG. Un traitement estimé trop cher pour une personne déjà diminuée. Ainsi, l’Association malienne de lutte contre le glaucome estime que pour venir à bout de cette maladie dont le traitement coûte excessivement cher, il faut un sursaut national avec plus d’accompagnement de l’État et de ses partenaires.

Amadou Kodio

Source : Ziré