Mali: le Gouvernement abandonne la loi sur les VBG sous la pression du HCIM

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Les responsables du Haut conseil islamique du Mali (HCIM) ont animé ce samedi 2 janvier 2021 un point de presse à son siège à l’ACI 2000. Cette rencontre avec les hommes de médias a porté sur la polémique autour l’avant-projet de loi sur le genre que le Gouvernement de la transition envisage d’adopter au cours de son mandat.  Des propos des conférenciers, il ressort que le Gouvernement a finalement décidé d’abandonner le texte, visiblement sous la pression du HCIM.

 Cette conférence de presse était animée par Mohamed TRAORE, 3è vice-président du HCIM, en présence de secrétaire général du HCIM, le Dr Mamadou DIAMOUTANI ; de la présidente de l’UNAFEM, Mme Diakité Kadidia TOGOLA, ainsi que plusieurs autre responsables du HCIM.

Dans une déclaration, le secrétaire général du HCIM, le Dr Mamadou DIAMOUTANI, a souligné que le jeudi 31 décembre 2020, le HCIM a reçu à son siège la visite de Mme Bintou Founé Samaké, ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille. Cette visite a porté sur les VBG (violences basées sur le genre). Au cours de cette visite, le ministre, a-t-il expliqué, a informé le HCIM sur la décision de sursoir à l’adoption de l’avant-projet de loi sur le genre. Cette décision, selon les explications du ministre rapporté par le Dr DIAMOUTANI, a été prise après avoir consulté le premier Ministre, Moctar OUANE.

Le HCIM, selon son secrétaire général, a enregistré cette information et a informé le ministre des raisons pour lesquelles le HCIM a rejeté cet avant-projet, mais il a tenu à préciser que la Commission mise en place par le HCIM poursuivra ces travaux afin d’examiner, article par article, le document. Enfin, dit-il, le HCIM remercie les autorités de la transition pour l’abandon de cet avant-projet de loi sur le genre.

De son côté, Mohamed TRAORE, indiqué qu’à travers ce point de presse, le HCIM informe la communauté musulmane du Mali que le projet de loi sur le genre, jugé attentatoire aux principes de l’islam et de nos valeurs a été abandonné par le Gouvernement.

Pour lui, le HCIM, ne souhaite que la paix et la cohésion reviennent dans ce pays et par conséquent, il salue cette décision des autorités de la transition. Selon lui, certaines dispositions de ce texte qui vient ainsi d’être abandonné étaient en contradiction avec les valeurs et les principes de l’islam, d’où la mobilisation du HCIM.

Avant de terminer, Mohamed TRAORE a invité toute la communauté musulmane à rester vigilante et mobilisée pour les éventuelles tentatives d’agression contre l’islam.

Pour sa part, Mohamed Macki BAH, l’un des vice-présidents du HCIM, a mis en garde les organisations de la société civiles qui sont l’origine de cette initiative. A ce niveau, il a indexé particulièrement celles qui ont porté plainte contre le Gouvernement au niveau des tribunaux de la CEDEAO, à Abuja pour non-interdiction de la pratique de l’excision.

La présidente de l’UNAFEM, Mme Diakité Kadiatou TOGOLA, a ajouté que les femmes adhèrent à cette décision du HCIM. «Nous avons été préoccupées par certaines dispositions de cet avant-projet de loi qui sont contraires aux principes de l’islam.  Nous ne sommes pas soumises aux hommes, mais nous respections les principes de notre religion», s’est-elle insurgé, avant d’ajouter qu’il n’y a pas une religion sur terre qui donne plus de droits aux femmes mieux que l’islam.

Selon elle, la criminalisation de l’âge du mariage de la fille avant 18 ans, l’héritage sont des dispositions qui portent atteintes à l’islam.

Toutefois, elle a précisé qu’il y a des organisations de la société civile qui ont décidé de s’en prendre à la religion. «On ne peut accepter qu’on nous impose des valeurs venue d’ailleurs. Ces organisations pro-genres nous trouveront sur leur chemin», a-t-elle prévenu.

Au nom de la LIMAMA, Moussa DJENEPO a lancé un appel à l’ensemble des musulmans à rester vigilants. Face à la sensibilité de la question, il a invité le ministre à s’adresser à la nation sur les raisons de l’abandon de cet avant-projet de loi.

Abdoulaye Ouattara / Afrikinfos-Mali

Last Updated on 04/01/2021 by Ousmane BALLO