Grève illimitée des administrateurs civils, grève de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), grève des agents des services pénitentiaires, et d’autres préavis de grève encore. La table du gouvernement est bien garnie de doléances syndicales. Autrement dit, les mouvements syndicaux continuent de faire la pression sur les autorités de la transition. Le nouveau préavis de grève de cinq jours allant du 14 au 18 décembre 2020 de la plus grande centrale syndicale, l’UNTM, actuellement sur la table du gouvernement, en témoigne. C’est dire que le président de la transition, Bah N’Daw, et son gouvernement ont déjà du gros souci dans la mise en œuvre de la feuille de route qui leur a été soumise à l’issue des concertations nationales.
Inutile de rappeler que le moment est grave. Les menaces djihadistes s’intensifient sur l’ensemble du territoire national avec leurs corollaires d’attaques et de morts dans ces derniers temps. A cela, s’ajoute la situation économique jugée être agonisante. Ajouter des mouvements de grève à cela, peut tout simplement être un véritable danger pour la réussite de la transition. Car, nul n’ignore l’importance de la stabilité sociale dans la mise en œuvre effective de la feuille de route de cette transition pendant les dix huit mois impartis et dont la fin sera marquée par l’organisation des élections générales crédibles, fiables et transparentes.
Certes, ces revendications syndicales peuvent être légitimes sinon tout simplement un droit, mais aller en grève en cette période où l’apport de tous et chacun est vivement sollicité, est tout à fait incompréhensible. D’autant plus que ces arrêts de travail ne peuvent rien résoudre dans la situation actuelle du pays. Au contraire, ces grèves ne peuvent que l’enfoncer davantage. De toutes les façons, les autorités doivent forcément agir pour stopper l’hémorragie à temps. Il ne s’agit pas forcément de satisfaire à tous les points de revendications, mais plutôt d’avoir un terrain d’entente avec les grévistes ou alors un compromis afin de faciliter la mise en œuvre des actions indispensables pour la réussite de la transition.
C’est la seule manière pour les autorités actuelles d’avoir un consensus avec l’ensemble des acteurs clés autour de l’essentiel pendant qu’il est encore temps. A défaut, il faut s’attendre à une autre instabilité politique au cas où les dix huit mois ne suffiront pas pour restaurer les conditions minimales de sécurité pouvant garantir la tenue des élections crédibles fiables et transparentes sur l’ensemble du territoire national. Que Dieu nous en préserve, sinon personne ne peut estimer aujourd’hui les conséquences d’une nouvelle crise politique pour le Mali actuel. C’est pourquoi chacun doit s’y mettre pour que cette transition réussisse.
Ousmane BALLO
Source : Ziré