Amadou Toumani Touré : Adieu mon Général !

L’ancien président malien, Amadou Toumani Touré, est décédé hier, 10 novembre 2020, à Istanbul en Turquie, à l’âge de 72 ans . Il y avait été évacué pour subir des soins médicaux.

Né le 4 novembre 1948 à Mopti, Amadou Toumani Touré affectueusement appelé ATT, y fréquente d’abord l’école fondamentale. Puis, entre 1966-1969, il est inscrit à l’école normale secondaire de Badalabougou à Bamako d’où il sort instituteur. Ensuite, il intègre l’armée en entrant à l’école interarmes de Kati. Au sein du 33e Régiment des commandos parachutistes, il grimpe rapidement les échelons. Après plusieurs stages en URSS et en France, Amadou Toumani Touré devient commandant du 33e RCP en 1984.

En mars 1991, il participe au coup d’État contre Moussa Traoré et devient le président du Comité de transition pour le Salut du peuple tout en assurant en même temps les fonctions de chef de l’État. Durant la transition, il organise la conférence nationale du 29 juillet au 12 août 1991, puis des élections législatives et présidentielle en 1992 et il remet le pouvoir au nouveau président démocratiquement élu, Alpha Oumar Konaré. Pour cet acte de bravoure et de sens de responsabilité très élevée, l’on le surnomme : ‘’Le soldat de la démocratie’’.

Pétri d’expérience en médiations et résolution de conflits, ATT est l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, en République centrafricaine, après un coup d’État manqué contre Ange-Félix Patassé. Nous étions en juin 2001. Le 1erseptembre 2001, il demande et obtient sa mise à la retraite anticipée de l’armée et décide de se lancer dans la politique en se portant candidat à l’élection présidentielle de 2002. Premier essai, premier succès. Il est élu président de la République le 12 mai 2002 avec 64,35 % des voix au second tour contre 35,65 % pour son adversaire, Soumaïla Cissé.

Le 29 avril 2007, Amadou Toumani Touré est réélu président de la République dès le premier tour avec 71,20 % des votes contre 19,15 % pour le candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), Ibrahim Boubacar Kéita.

Dans la nuit du 21 au 22 mars 2012, le destin de l’homme bascule. l’auteur du coup d’Etat du 26 mars 1991 est renversé à son tour et forcé à s’exiler à Dakar au Sénégal où il fera sept ans avec sa famille. Le 27 décembre 2013, alors qu’il est toujours dans son exil doré, le gouvernement saisit l’Assemblée nationale, où siège la Haute Cour de justice, pour le juger pour haute trahison. En décembre 2016, l’Assemblée rejette finalement à une écrasante majorité l’ouverture de poursuites contre lui.

Le 24 décembre 2017, avec l’accord de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, il rentre à Bamako avec sa famille avant d’y revenir définitivement le 15 décembre 2019. A moins d’un an de ce grand retour, la mort a raison de lui, un certain 10 novembre 2020 loin du pays national, le Mali.

Dors en paix président !

Ousmane BALLO

Source : Ziré