« Il ne faut pas que les petits conflits finissent encore devant les tribunaux. » C’est en ces termes que le Dr Abdoulaye Sall, président du Cercle de Réflexion et d’Information pour la consolidation de la Démocratie au Mali (CRI-2002) et ancien ministre des Relations avec les Institutions, s’est adressé aux légitimités traditionnelles au cours d’un Panel qu’il a animé à l’occasion de la 2ème édition de la Journée nationale des légitimités traditionnelles. Ledit panel portait sur le thème : ‘’Comment mieux impliquer les légitimités traditionnelles dans les activités de prévention et de règlement des conflits initiées par l’État’’.
Acteur majeur dans l’aboutissement de cette date historique, le président du Cercle de Réflexion et d’Information pour la consolidation de la Démocratie au Mali, Dr Abdoulaye Sall, n’est pas resté en marge de cette activité importante. Lui, qui fut à la base de tous les plaidoyers qui ont abouti à cette journée, était toujours là aux côtés des chefs coutumiers.
Ce 11 novembre 2023, il faisait partie des trois panélistes pour la conférence-débat. Ainsi, Dr Abdoulaye Sall a animé le Panel N°2 sur le thème : ‘’Comment mieux impliquer les légitimités traditionnelles dans les activités de prévention et de règlement des conflits initiées par l’État’’. L’objectif de cet exercice était d’expliquer aux légitimités traditionnelles la place extrêmement importante qu’elles occupent dans la gouvernance et l’administration des 12.272 villages, fractions, quartiers, et 819 communes dans notre pays. Une place et un rôle confortés par les dispositions de l’article 179 de la Constitution de la 4ème République du 22 juillet 2023.
De façon précise, il s’agit de mieux impliquer les autorités et légitimités traditionnelles dans les activités initiées par l’État en matière de prévention et de règlement des conflits. D’abord, Dr Sall a salué l’initiative de la tenue régulière de cette journée qui prouve que désormais il y a des acquis importants en ce qui concerne l’implication et la consolidation de la place et du rôle des légitimités traditionnelles.
Selon l’ancien ministre, cette 2e édition est porteuse d’expériences, car une année après le choix historique de la reconnaissance de ces autorités, on peut désormais amorcer son opérationnalisation. « Ce qui veut dire que d’ici le 10 novembre 2024, nous devons contribuer à opérationnaliser la disposition constitutionnelle non seulement relative à la place et rôle des légitimités traditionnelles, mais également désormais du fait du pouvoir judiciaire qui est indépendant des autres pouvoirs, que le mode alternatif du règlement de conflit des différents soit accepté. Donc cela entre dans l’arsenal politico-juridictionnel de notre pays », a-t-il souligné.
Pour le président du CRI-2002, les autorités et légitimités traditionnelles sont désormais des acteurs constitutionnels selon l’article 179 de la c6onstitution du 22 juillet 2023 et sont considérés comme des gardiennes des valeurs. « A ce titre, ces autorités doivent contribuer à la cohésion sociale, au vivre ensemble et à la gestion apaisée des conflits au niveau local. Il ne faut pas que les petits conflits finissent encore devant les tribunaux. Généralement dans nos traditions, si les autorités traditionnelles sont consultées, on finit toujours par avoir un terrain d’entente. Et à l’occasion de cette journée, il est important de rappeler à ces autorités leurs missions de base dans la stabilité de nos sociétés », a-t-il expliqué.
Dr Abdoulaye Sall les a donc exhortés à exercer ce pourvoir du mieux qu’ils peuvent. « Quand on dit qu’on est autorité ou légitimité traditionnelle, c’est au niveau local. Aujourd’hui, nous avons joué notre rôle par rapport à leur reconnaissance par l’État et c’est désormais dans la Constitution. En plus de leur légitimité, avec cette reconnaissance, ils ont aussi la légalité, ce qui est très significatif. Donc, il leur revient de savoir comment rapidement ils peuvent participer aux différents processus », a conclu Dr Sall.
Amadou Kodio
Source : Ziré