Damiba chassé du pouvoir : le Burkina à l’aube d’un nouveau départ !

Apres huit petits mois à la tête de l’Etat, le lieutenant-colonel, Damiba  a été renversé par un putsch militaire fortement appuyé par une grande partie de la population.  Le nouvel homme fort de Ouaga, le capitaine Ibrahim Traoré prend les commandes de l’Etat au moment où « le pays des Hommes intègres » est en proie  à une insécurité grandissante (40%) du territoire échappe au contrôle de l’Etat. Les nouveaux dirigeants burkinabés ont pour mission majeure d’intensifier la lutte contre les groupes armés.

En effet, pour les nouvelles autorités du Burkina, il s’agit de trouver des ressources nécessaires pour réussir leurs missions. Mais quelles seront les priorités ?

La première  de ces  urgences, est de répondre aux défis sécuritaires. La situation sécuritaire a continué à se dégrader malgré le coup d’Etat du 24 janvier 2022. Elle (la situation sécuritaire) qui avait été évoquée comme motif pour renverser le régime de Kaboré, ne s’est pas amélioré après huit mois de gestion par les militaires. Les attaques terroristes sont quasi-quotidiennes, avec de pertes considérables en vies humaines tant du côté de l’armée que des civils.

A la date du 30 avril 2022, le nombre d’établissements fermés à cause du terrorisme était de 4 148 structures éducatives, selon les données du ministère en charge de l’Education.

L’insécurité généralisée prive 685 935 enfants de leur droit à l’éducation, alors que plus de 1,5 millions de personnes ont fui leurs villages à cause des violences.

Plus de 40% du territoire échappe au contrôle de l’Etat, selon les chiffres officiels évoqués par les anciennes autorités.

La grogne monte au sein de la population. Des manifestations sont organisées régulièrement dans les localités sous blocus des hommes armés terroristes pour dénoncer la gestion de la situation sécuritaire par Damiba et son gouvernent.

La dernière manifestation en date a eu lieu jeudi, 28 septembre 2022 à Bobo-Dioulasso, pour protester contre une attaque qui a visé un convoi humanitaire au profit des populations de la ville de Djibo. Le bilan toujours provisoire est de 27 soldats tués et une cinquantaine de civils portés disparus.

Donc l’urgence pour le capitaine Ibrahim Traoré, c’est de renverser le rapport de force par rapport aux groupes djihadistes. Il doit avoir déjà rapidement dans les prochains jours, des résultats pour assurer la sécurité des populations et permettre aux populations de continuer à vaquer à leurs occupations et aux déplacés internes qui sont deux millions de burkinabés, de retourner dans leur foyer respectif. Il doit ajouter l’impératif de concilier les résultats probants dans la guerre contre les groupes jihadistes.

Pour l’atteinte ces objectifs, le capitaine Traoré et ses hommes ont déjà annoncé qu’ils étaient engagés à diversifier les partenariats avec « d’autres puissances » afin de donner plus de dynamisme dans la lutte contre le terrorisme. L’allusion est à la Russie. En effet, ce pays est de plus en plus réclamé par les burkinabés qui évoquent l’exemple malien à chaque manifestation.

La deuxième urgence c’est de rassurer la communauté internationale qui a fait preuve d’une grande compréhension à l’endroit du premier coup d’Etat. La coopération n’a pas été suspendue avec les principales institutions. La CEDEAO n’a pas sanctionné le Burkina puisque le Burkina a accepté un calendrier de deux ans de transition qui devrait prendre fin en juillet 2024. Quel sera le rapport entre le capitaine Traoré et la CEDEAO ? La question est là !

Les nouveaux dirigeants du Faso doivent aussi créer rapidement aussi un consensus politique à l’intérieur du pays pour conduire la transition. Désigner rapidement de nouvelles autorités de transition, le Premier ministre, le gouvernement, la nouvelle assemblée nationale. Aller vers des élections et rétablir les libertés fondamentales, puisque les activités politiques et celles de la société civile ont été suspendues.

En outre, le capitaine  Traore et ses hommes sont appelés aussi continuer avec la rupture souhaité par les burkinabés dans la gestion des affaires et surtout, éviter tout  acte de restauration de Lancien régime de  Blaise Compaoré honni par la majeure partie du peuple.

Au-delà, le Burkina Faso amorce un tournant décisif de son existence avec à sa tête un jeune officier qui suscite beaucoup d’espoir chez ses compatriotes.

Mémé Sanogo

Source : L’Aube