Inculpé pour pédophilie : Ibrahima Guèye écope de 7 ans de réclusion criminelle et paye 500 000 F CFA d’amende

A la première session ordinaire de la Cour d’assises, Ibrahima Guèye a ouvert le bal. Né vers 1993 à Tabhoudebara (Côte d’Ivoire), de Samba et de Fatoumata Fall, Ibrahima Guèye est ouvrier domicilié à Magnambougou. Il est célibataire sans enfant. Inculpé pour pédophilie sur deux fillettes nommés Nanténin Camara et Djénéba Diarra, respectivement de 10 et 11 ans, il a écopé de 7 ans de réclusion criminelle et devra payer 500 000 F CFA d’amende. Ces faits sont prévus et punis par l’article 228 du code pénal.

Au mois de juin 2019, les nommées Nanténin Camara et Djénéba Diarra, âgées respectivement de 10 et 11 ans, ont quitté leurs domiciles parentaux pour se rendre à Magnambougou, en Commune VI du district de Bamako, à la recherche de travail (aide-ménagères).

Une fois en ce lieu, n’ayant pas eu de travail, elles se sont rendues sur la berge du fleuve où il y avait du monde. Sur cette berge, elles firent la connaissance d’une demoiselle répondant au nom de Fatoumata Ballo, âgée de 16 ans. Cette dernière leur a offert son hospitalité en les hébergeant chez elle dans une maison inachevée sur la berge. Pour avoir à manger la nuit, leur logeuse leur a demandé d’aller arracher des pieds de salade dans le jardin situé à proximité de leur logement, du moins non loin de leur dortoir. Au moment de préparer la salade, les deux fillettes ont demandé à Fatoumata Ballo la permission d’aller chercher de la viande avec le nommé Ibrahima Guèye qui loge aussi sur la même berge afin d’enrichir leur plat de salade.

Ce nommé Ibrahima Guèye, à qui elles ont été auparavant présentées par leur logeuse comme étant ses sœurs, en échange de sa viande, les a déshabillées pour ensuite exercer sur elles des actes de pénétration sexuelle (sur Djénéba Diarra) et des attouchements sexuels, voire de pénétration anale (sur Nanténin Camara).

Après ces actes, il leur a promis la somme de 2000 FCFA pour la nuit suivante, une manière pour lui de les avoir une seconde fois. Advenue cette nuit, à leur arrivée, il a récidivé ses actes sur la demoiselle Djénéba Diarra, l’autre fillette ayant refusé de s’y soumettre. Au lieu de 2000 F CFA promis, il ne leur a donné que 500 FCFA après son forfait.

Ayant constaté le vol de ses pieds de salade, la propriétaire du jardin, en la personne de Madouba Camara, maraichère de son état, a informé ses enfants de cette situation et ceux-ci ont monté le guet en vue d’appréhender le ou les voleurs. C’est ainsi que les deux fillettes Nanténin Camara et Djénéba Diarra ont été prises la main dans le sac et conduites au niveau du commissariat de police du 7ème arrondissement.

Compte tenu de l’âge des deux fillettes et surtout du mobile de leur acte, à savoir “pour se procurer à manger”, la dame Madouba Camara a, à la police, déclaré ne pas porter plainte contre elles.

De leur interrogatoire au niveau du commissariat de police du 7eme arrondissement, il est ressorti que les actes décrits ci haut ont été commis sur elles par le nommé Ibrahima Guèye dans le cadre de la recherche de leur pain quotidien. C’est ainsi que la brigade chargée de la protection des mœurs et de l’enfance a été saisie de l’affaire par le commissariat de police suscité.

Après interpellation des nommés Fatoumata Ballo et Ibrahima Guèye et les différentes auditions, cette brigade a établi le procès-verbal n°0132/BM/DPJ en date du 5 juillet 2019 qui a été transmis au procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune VI du district de Bamako qui, à son tour, a requis l’ouverture d’une information judiciaire contre le nommé Ibrahima Guèye pour pédophilie. Le juge d’instruction du cabinet du même tribunal a été saisi du dossier. C’est ainsi qu’il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt le 11 juillet 2019 pour l’infraction susmentionnée.

Les deux fillettes Nanténin Camara et Djénéba Diarra ont été, tant à l’enquête préliminaire qu’à l’instruction, constantes dans leurs déclarations dans lesquelles, elles persistent et signent que le nommé Ibrahima Guèye a bel et bien exercé sur elles des actes de pénétration et d’attouchements sexuels contre de la viande une première fois et de l’argent (500 F CFA au lieu de 2000 F CFA promis) lors de la récidive. Elles ont ajouté que ces actes leur ont causé des blessures au niveau de leurs parties intimes.

L’inculpé Ibrahima Guèye, qui dans le procès-verbal d’enquête préliminaire, a reconnu les faits, s’est rétracté devant le magistrat instructeur en soutenant n’avoir jamais eu de rapports ou d’attouchements sexuels sur les deux fillettes à qui, il a déclaré venir en aide par pure bonté et sans contrepartie. Néanmoins, il a reconnu leur avoir donné de la viande et de l’argent chez lui sans rien demander en retour.

Cette reconnaissance de la donation de viande et d’argent à Nanténin Camara et Djénéba Diarra et chez lui en plus, confirme en partie les déclarations de ses deux victimes blessées au niveau de leurs parties intimes. Ces blessures évoquées par les victimes sont confirmées par les deux certificats médicaux établis à la suite des réquisitions n°0261 et 0262/BM en date des 4 et 3 juillet 2019 de la Brigade chargée de la protection des mœurs et de l’enfance concernant respectivement les fillettes Nanténin Camara et Djénéba Diarra. Ces certificats révèlent des lésions ecchymotiques au niveau du vestibule des victimes qui ont reçu des traitements ARV et Azithromycine.

Les deux victimes étaient absentes à la barre. Quant à l’accusé, il a nié les faits tout au long des débats. Pour sa part, l’avocate de la partie civile a déclaré que ses clientes ont été traumatisées à cause des faits. Elle a attiré l’attention de la Cour sur la gravité des faits afin que l’accusé soit sévèrement puni.Le ministère public a fait savoir que le mensonge de l’inculpé ne tient pas route. Il a demandé qu’il soit condamné à 10 ans d’emprisonnement et une amende 500 000 F CFA. Après délibération, la Cour a condamné Ibrahima Guèye à 7 ans de réclusion criminelle et au payement de 500 000 FCFA d’amende.

 Marie Dembélé

 Source: Aujourd’hui-Mali

 

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