MESURE ET POIDS : Ces instruments sont-ils respectés dans nos commerces ?

 Au Mali, nos commerçants se servent de deux instruments pour calculer la masse des marchandises. Il s’agit du poids qui est le volume de ce qui doit être pesé (riz, mil ou autres) et s’exprime en (kg) et la mesure qui est la dimension ou la grandeur de l’objet mesuré (m).

Dans nos magasins, boutiques et autres, le poids et la mesure font partie intégrante dans nos commerces. L’objectif de ces unités de mesure, est de permettre aux marchands mais aussi aux clients, de connaitre la quantité des produits achetés et ne pas la dépasser mais qu’il n’y est pas de surplus. Et comme on a coutume de le dire à César ce qui lui appartient et au client ce qui lui revient.

Mais sur le marché le constat est amère, beaucoup de commerçants détaillants ne savent pas utiliser ces unités de mesure et d’autres sont en mauvais état sans que le commerçant ne se rend compte. Ce qui fait que souvent il y a un manquement ou un surplus sur les produits achetés.

Le boutiquier du coin assis devant sa boutique en sirotant son verre de thé nous raconte sa mésaventure avec son unité de mesure d’huile de palme qui n’était pas en bon état sans que lui-même ne soit au courant. Pourtant, il continuait à mesurer. Mais il a fini par comprendre, car toutes les femmes du quartier venaient s’approvisionner en huile chez lui. Alors un jour, il est allé prendre l’unité de mesure d’un autre boutiquier pour faire une comparaison et à son plus grand malheur, il a su que son instrument de mesure n’était pas en bon état car pour 200 F CFA d’huile, sa machine offrait 500 F, donc 300 F CFA d’huile en cadeau.

Les commerçant arnaquent les clients peu d’acheteurs s’en rendent compte, sauf quelques observateurs et réclament leur dû, vise versa. Mais c’est plus fréquent avec les marchands qui roulent leur client dans la farine. Rokia Diarra, ménagère dès qu’elle se rend compte réclame son dû. Elle raconte, « je paie mon argent pour être mieux servie, je ne demande pas qu’on me sert plus que ce qui me revient, mais je réclame le poids net de mon dû. Les marchands même s’ils t’ajoutent quelques grammes, ils réclament l’argent alors je suis dans mes droits. Raison pour laquelle je vérifie tout dans la balance. Malheureusement avec la mesure c’est difficile. Sans vous mentir,  j’ai un client qui est vraiment honnête, quand tu as quelques grammes de plus sur ta commande, il ne te réclame pas l’argent de ce petit gramme de plus et te demande même de vérifier par toi-même».

Salimata est une vendeuse de pomme de terre, d’oignon, de patates douces et d’autres condiments au marché du Point G. La majorité de ses clients sont des femmes. Elle est à cheval sur tout ce qui est poids et mesure. « Je n’aime pas avoir des dettes avec les femmes, alors je leur donne ce qu’elles ont droit avec leur argent. Je vérifie de telle sorte que même si je doute sur la quantité, je préfère un surplus que le contraire. Mais certaines femmes quand tu leur donnes le droit de peser leur pomme de terre patate douce, elles dépassent le poids net », explique-t-elle.

Clients et commerçants s’accusent mutuellement et si chacun est juste envers l’autre il n y aurait pas de mésententes, selon Seydou Tapily un vendeur de denrées de première nécessité. Sa philosophie à lui est de laisser les clients vérifier d’eux-mêmes la balance pour être sûr du poids net.

Oumou Fofana

Source : Mali Tribune