Ramadan au Mali : sur fond de crises !

Cette année encore, le mois saint de Ramadan sera passé au Mali sous le poids de trois crises. A savoir, au plan sécuritaire, sanitaire et financier. Trois contextes tous très éprouvants pour les fidèles musulmans.

A l’instar de leurs coreligionnaires de plusieurs autres pays de la Oma islamique, le mardi 13 avril 2021 a marqué le départ du jeûne chez la Communauté musulmane de notre pays. Un mois particulier cette année, vu les contextes difficiles au triple plan sanitaire (avec la pandémie au coronavirus et ses conséquences sur le pouvoir d’achat du consommateur), sécuritaire (avec le phénomène de terrorisme sévissant dans les Régions du Nord et du Centre) et au côté financier (avec la disparition de l’argent).

Comme d’habitude, depuis l’éclatement de cette crise multidimensionnelle, ce mois saint était très attendu par la majorité écrasante des chefs de famille avec la peur au ventre. Ce mois de communion, de prières, de jeûne, de pardon, d’adoration et de bénédictions spéciales est pour les Maliens celui de vives préoccupations à bien d’égards également. D’où, pour cette année encore, le Ramadan risque de se passer sur fond de sérieuses difficultés pour une frange importante de la population.

En effet, au plan sanitaire l’épidémie de coronavirus est en train de faire fausser beaucoup de programmes et aides. Ce neuvième mois du calendrier musulman est le plus important de l’année. On se rappelle aussi, les recommandations formulées par les différents conseils de défense, sur les mesures de prévention contre cette pandémie, même si ces mesures ne sont pas parfaitement appliquées.

Au plan sécuritaire, rien ne va encore. Dans les Régions du Centre et du Nord, les groupes armés empêchent les populations de vaquer à leurs occupations quotidiennes. En les interdisant de cultiver leurs champs, de s’occuper de leur petit commerce et de leurs troupeaux

Au plan financier et économique, l’argent se fait de plus en plus rare. Avec cette crise, le panier de la ménagère souffre toujours de la hausse de prix des denrées alimentaires. Partout, sur le marché, on observe l’augmentation des prix de première nécessité, une véritable flambée de ceux des autres produits. C’est le cas de la viande et de l’huile singulièrement. Ce qui amènera des consommateurs et revendeurs rencontrés au Grand marché de Bamako de se plaindre du silence coupable des Autorités compétentes.

A travers la ville de Bamako, depuis l’approche du présent mois saint, le prix de l’huile ne cesse de grimper. Vendue à 800 FCFA le litre, au mois de décembre tout près, dans cette semaine le même litre d’huile est cédé à 1000 francs CFA. Avant ce mois de carême, le bidon de 20 litres d’huile de palme est passé de 14.000 à 17.500 FCFA. Selon Chérif, un Gargotier du Centre-ville de Bamako, cette série d’augmentations abusives des prix sur le marché est due à la fermeture des frontières du Mali avec certains pays comme l’Algérie et à la propagation du Coronavirus.

Cette augmentation des prix se fait sentir aussi dans la filière viande où le kilogramme est passé d’entre 2000 et 2500 FCFA à 3000 francs en ce jour du mardi 13 avril 2021.

Selon nos investigations, cette hausse à ce niveau aussi s’expliquerait quant à elle par les difficultés d’approvisionnement de la ville de Bamako principalement en animaux de boucherie.

Du côté de la Direction Générale du Commerce et de Concurrence, on explique que de janvier au mois de mars dernier, l’approvisionnement du marché de bétail de notre capitale a chuté de 2700 à 1490 têtes. Ce qui fera que le prix d’achat d’un bœuf est passé de « 325.000 à 335.000 FCFA ».

Autre explication, c’est qu’à cause de la grève des cotonculteurs le prix d’achat de l’aliment bétail issu des sous-produits cotonniers a grimpé à hauteur de 13%.

Cependant, avec la réduction des impôts et taxes ainsi que la suppression de la TVA pour tous les produits alimentaires importés sur le marché national et local par le Gouvernement, les Commerçants n’auraient pas dû profiter de ce mois béni de Ramadan pour rendre aux consommateurs la vie plus dure encore.

Djankourou

Source : L’Aube

 

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