La remise officielle de kits pour l’accompagnement scolaire des enfants aide-ménagères et domestiques déscolarisés ou à risque d’abandon scolaire a eu lieu, le samedi 20 septembre 2025 au siège de l’Association pour la Défense des Droits des Aide-ménagères (ADDAD-Mali), à l’intention de 60 bénéficiaires. Compte tenu des situations extrêmement difficiles de certains, ceux-ci ont bénéficié aussi de frais scolaires.
La lutte contre le Travail des Enfants est devenue une priorité nationale pour le Gouvernement du Mali depuis la ratification de la Convention n°182 sur l’élimination des Pires Formes de Travail des Enfants en 2000 et celle de la Convention n°138 en 2002 sur l’âge minimum d’admission à l’emploi. Conscient de l’ampleur du phénomène sur le droit des enfants, six plus grandes agences axées sur les enfants : Child Fund Alliance, Plan International, Save the Children International, SOS Villages d’Enfants International, Terre des Hommes International Fédération et World Vision International ont lancé l’initiative de l’Alliance Joining Forces en juin 2017, afin d’unir leurs forces pour accélérer la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) pour les enfants.
Elles se sont engagées à mettre de côté leurs egos et leurs logos et, dans un esprit de collaboration, à se concentrer sur les domaines dans lesquels, ensemble, elles peuvent améliorer de manière significative la vie des enfants.Le projet Unir nos forces pour agir contre le travail des enfants, ses pires formes surtout (JOFA-ACTE) est mis en œuvre par le Consortium World Vision International en tant que Chef de File et l’ONG Terre des hommes comme partenaire dans la mise en œuvre du projet. Au Mali, un grand nombre d’enfants, particulièrement les filles, sont contraints de travailler comme aide-ménagères. Cette situation limite fortement leur accès à l’éducation et les expose à des risques accrus d’abandon scolaire.
Ces enfants, souvent invisibles dans la communauté, cumulent des responsabilités domestiques lourdes, tout en vivant dans des conditions socio-économiques précaires.Le projet Jofa-ACTE, porté par l’ADDAD, vise à réduire le travail des enfants et à promouvoir leur scolarisation. Dans ce cadre, la remise de kits scolaires représente un appui concret et symbolique pour encourager les enfants à rester à l’école, alléger les charges financières des familles et renforcer la sensibilisation des communautés sur l’importance du droit à l’éducation.
Le Vice-président de l’Union des Associations et des Coordinations d’Associations Pour la Défense et le Développement des Droits des Démunis (UACDDDD), M. Sékou Samaké, a souligné que malgré les multiples difficultés quotidiennes, il est important de soutenir ces jeunes filles et garçons avec des fournitures scolaires et autres. La Vice-présidente de l’ADDAD-Mali, Mme Bintou Traoré, a rappelé que pendant les vacances, des jeunes filles et garçons viennent travailler en ville pour pouvoir acheter leurs fournitures scolaires. Selon elle, l’ADDAD-Mali soutient ceux-ci pour qu’ils n’abandonnent pas l’école. Elle a tenu à remercier tous les partenaires qui les accompagnent.
Le représentant de World Vision, Manager du Projet JOFA ACTE, M. André Coulibaly, a fait comprendre que le projet JOFA ACTE – Agir Contre le Travail des Enfants au Mali, financé par l’Union Européenne et mise en œuvre par WVI Mali, et Tdh Lausanne, avec une forte implication des membres de l’Alliance JOFA au Mali (Educo, Plan International, Save The Children SOS Village d’enfant et Terre des homme suisse), s’inscrit dans une dynamique de protection de l’enfance, de promotion de l’éducation et de lutte contre les pires formes de travail des enfants.
Selon M. Coulibaly, il est inadmissible que des enfants, au lieu d’être à l’école, soient contraints de travailler dans des conditions souvent difficiles, parfois dangereuses, et toujours inadaptées à leur âge. « Aujourd’hui, nous posons un acte concret. En remettant ces kits scolaires, nous ne faisons pas que distribuer des fournitures. Nous envoyons un message fort : chaque enfant a droit à l’éducation, à la dignité, à un avenir meilleur. Ces kits sont un symbole d’espoir, mais aussi un engagement. Un engagement que nous partageons avec les familles, les communautés, les autorités et nos partenaires. Ensemble, nous devons créer les conditions pour que ces enfants puissent non seulement retourner à l’école, mais y rester, s’épanouir et réussir », a-t-il ajouté.
Le Directeur de la Cellule Nationale Contre le Travail des Enfants, M. Amadou Thiam, a précisé que les enfants doivent faire un travail léger qui ne nuit pas à leur santé. Il estime que ce soutien permet de maintenir ces enfants à l’école. M. Traoré a fait comprendre que la lutte contre le travail des enfants est l’une des missions fondamentales de sa structure. Il a précisé que le Gouvernement ne reste pas en marge de la lutte contre le travail des enfants. Le Directeur de la Cellule Nationale Contre le Travail des Enfants pense que le travail des enfants handicape le développement.
Le représentant de la Mairie de la Commune VI du District de Bamako, M. Modibo Coulibaly, a insisté sur le droit à l’éducation dans un environnement fécond. Pour lui, il faut accompagner le Gouvernement sur les différents chantiers. C’est pourquoi, M. Traoré a salué les Organisations qui accompagnent le Gouvernement. A ses dires, cette donation symbolique est pleine de sens. Il a invité les bénéficiaires à faire un bon usage des fournitures reçues.
Adama BERTHE
Source : La Rédaction du Mali