Politique Monétaire dans l’UMOA : les perspectives restent favorables

 La gestion des finances publiques des États membres de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine serait caractérisée par la réduction des déficits budgétaires qui passeraient de 3,8% du PIB en 2024 à 3,0% du PIB en 2025, après 5,4% en 2023. C’est ce qui ressort du rapport sur la politique monétaire dans l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA)- Mars 2024, publié le 12 avril 2024 par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)

Dans ce document, la BCEAO estime que les perspectives économiques au sein de l’UEMOA restent favorables, mais demeurent tributaires de l’évolution de la conjoncture internationale, de la situation socio-politique et sécuritaire, ainsi que des effets du changement climatique. « Selon les dernières prévisions de la BCEAO, la croissance du PIB de l’Union, en termes réels, ressortirait à 6,5% en 2024, puis à 6,6% en 2025. Cette accélération serait notamment impulsée par la bonne tenue des productions extractives et manufacturières », peut-on lire dans le rapport.

L’on apprend également dudit rapport que la gestion des finances publiques des États membres de l’Union serait caractérisée par la réduction des déficits budgétaires qui passeraient de 3,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2024 à 3,0% du PIB en 2025, après 5,4% en 2023. « Le repli attendu du déficit résulterait notamment de la poursuite de la mise en œuvre des réformes liées à la modernisation des administrations fiscales et douanières ainsi que la rationalisation des dépenses publiques. Le taux d’endettement des pays de l’Union s’établirait, pour sa part, à 59,5% et 58,8% du PIB respectivement en 2024 et 2025, contre 59,6% en 2023 », ajoute-t-il.

Selon la BCEAO, les échanges extérieurs de l’UEMOA se solderaient par un excédent en 2024 et en 2025, après deux années consécutives de déficit, en lien avec le repli des prix des produits alimentaires, ainsi que la mise en production des plateformes pétrolières et gazières au Niger et au Sénégal. « Le solde global de la balance des paiements ressortirait excédentaire de 1.464,1 milliards en 2024 et de 1.874,9 milliards en 2025, après un déficit de 3.530,4 milliards en 2023. La couverture des importations par les réserves de change se situerait à 4,4 mois en 2024 et 5,1 mois en 2025, contre 3,6 mois en 2023 », précise-t-elle.

L’institution financière souligne aussi que la situation monétaire serait marquée par un financement adéquat des économies et que le rythme de progression des crédits à l’économie se situerait à 10,2% en 2024 et 10,3% en 2025, après 9,4% en 2023. « Dans un contexte de détente des cours mondiaux projetés des produits alimentaires et pétroliers, le taux d’inflation dans l’Union, en moyenne annuelle, devrait baisser progressivement, passant de 3,7% en 2023 à 2,8% en 2024, puis à 2,5% en 2025, en dessous de la cible de 3,0% », ajoute la BCEAO.

A noter que la balance des risques concernant les prévisions de l’inflation est orientée à la hausse. « Les risques d’une hausse de l’inflation ont trait à l’extension des zones d’insécurité dans l’Union, à la persistance de la crise politique dans certains pays de l’Union et à la survenance de chocs climatiques. En effet, une aggravation de l’insécurité et de l’instabilité politique dans certains pays de l’Union pourrait affecter considérablement les circuits de distribution des produits alimentaires et susciter des déplacements massifs de populations, avec, pour conséquence, une diminution de la production. Les risques seraient également liés à l’incidence des restrictions à l’exportation de produits vivriers observées dans certains pays de la zone ainsi qu’à l’ajustement à la hausse des tarifs d’électricité et des prix à la pompe des carburants dans d’autres pays de l’Union, en lien avec les engagements de réduction des subventions des Etats. Au plan externe, l’exacerbation des crises géopolitiques, notamment au Moyen-Orient et en Ukraine, constitue également un risque haussier pour les prix dans l’Union », peut-on lire dans le rapport.

Ismaël Traoré

Source : Le Capital

 

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