Mali : au moins 196 suspects de trafic des stupéfiants interpellés en 2019

Conformément à son objectif de mettre les hommes de médias au parfum des réalités dans la lutte contre les stupéfiants au Mali, le directeur national de l’Office Central des Stupéfiants (OCS), le Magistrat Colonel Adama Tounkara, a animé un point de presse nationale dans les locaux du Ministère de la Sécurité et de la protection civile ce jeudi 22 Mai 2020. L’objectif de cette rencontre était de faire le bilan des activités de l’OCS de 2019 et de donner les perspectives pour l’année 2020. Des activités qui ont abouti à des importants saisies de drogues et à l’interpellation d’au moins 196 suspects de trafic des stupéfiants. 

Trois activités phares ont été menées par les unités d’intervention de l’Office Central de Stupéfiants courant 2019, à savoir : la répression des trafics et de la consommation des stupéfiants ; la coordination opérationnelle de la lutte contre les stupéfiants sur le plan national et enfin la sensibilisation des consommateurs autour du danger lié à la consommation des stupéfiants.

Selon les explications du directeur de l’office central de stupéfiants, les unités d’intervention ont, au cours de l’année 2019, mené des activités de surveillance, soit sur la base de renseignements ou de ciblage qui ont abouti à des saisies de produits et à l’interpellation de suspects de différentes nationalités, de sexes différents et de diverses catégories socio-professionnelles.

Ainsi, selon les chiffres avancés par le directeur, au total 196 personnes ont été interpellées au cours de l’année 2019, soit 176 trafiquants nationaux et 20 étrangers. Au total neufs (09) nationalités sont impliqués dans ce trafic. Il s’agit, notamment, d’Angolais, de Béninois, de Burkinabés, de Cap Verdiens, de Ghanéen, de Guinéen, d’Ivoirien, de Tanzaniens et de Maliens.

En plus de cela, l’OCS a fait une importante saisie de drogues au cours de l’année 2019. « En ce qui concerne les stupéfiants, nous avons saisi 5 tonnes 175kg de Cannabis, 6kg d’héroïne, 5,03kg de cocaïne et 75kg de Haschis. Au niveau des psychotropes, nous avons saisi 170 372 comprimés de Tramadol ; 15 701 comprimés Diazépans ; 3844 comprimés Ephédrine et 112 comprimés de métamphétamine »,a-t-il expliqué.

Des difficultés rencontrées !

L’une des difficultés que l’office central de stupéfiants a rencontrée est principalement le problème de renseignement. « Nous avons d’énormes difficultés dans les renseignements. Des difficultés liées surtout à l’identification des cas suspects.Souvent, nous avons des difficultés d’identifier les cas suspects. Nous, nous basons souvent sur les matricules des véhicules ou des permis de conduire qui, dans nos enquêtes quand nous essayons de remonter la piste, ne nous amènent nulle part. Souvent même, nous tombons sur des cas où nous nous basons sur le numéro de domicile de la personne suspectée qui souvent n’a jamais habiter ledit domicile.  Donc, c’est pour dire qu’il y a encore d’énormes choses à faire en terme de renseignements »,a-t-il ajouté.

Des sensibilisations en cours pour renverser la situation !

La sensibilisation est l’un des volés sur lequel  l’OCS s’appuie et veut continuer à s’appuyer pour limiter ce fléau qui représente une part entière des menaces de la santé publique, mais aussi de la sécurité nationale. «L’année 2019 a été marquée par une amplification des activités de prévention et de sensibilisation. C’est ainsi que l’OCS a initié des activités de sensibilisation et a aussi soutenu et accompagné des activités organisées et initiées par les organisations de la société civile. Parmi lesquelles il y a entre autres: la célébration de la journée internationale de lutte contre la drogue, le 26 juin sur le thème : ‘’La réduction des risques’’; l’incinération des drogues saisies par les différentes unités en charge de la lutte contre la drogue : ‘’plus de 5 tonnes de Cannabis, 170.372 comprimés de Tramadol, ont été incinérés à Kati, le 29 juin 2019 », a-t-il expliqué.

Ces résultats ont été réalisés grâce  à des campagnes de sensibilisation à travers des conférence-débats dans les établissements scolaires et universitaires de Bamako et à l’intérieur du pays par les antennes; à l’accompagnement des plaidoyers des associations et ONG pour développer l’approche de prise en charge sanitaire et réduction des risques des usagers de drogues au Mali et enfin à des programmes de réduction de risque.

Dans les perspectives pour l’année 2020, l’Office Central de Stupéfiants priorise la construction de son siège dont les études architecturales sont terminées et la pose de la 1èrepierre est attendue très prochainement. D’autres actions sont aussi prévues et sont en cours pour 2020. Il s’agit de la ratification de la convention MEDICRIME par le Mali; la réforme des textes, notamment la loi 01-078 du 18 juillet 2001 pour intégrer les questions de prise en charge sanitaire des toxicodépendants et enfin l’opérationnalisation de la Mission Interministérielle de lutte contre la drogue.

Amadou Kodio / Afrikinfos-Mali

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