En plein conflit à Gaza, Trump ressort son décret migratoire anti-musulmans

(Las Vegas) A l’occasion de la réunion de la Coalition juive républicaine (RJC), l’ex-président américain Donald Trump a promis samedi de réinstaurer son décret migratoire controversé ciblant des pays musulmans s’il était élu à nouveau.

Au début de son mandat en 2017, il avait interdit l’entrée sur le territoire américain aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane (Iran, Libye, Somalie, Syrie, Yémen et, au départ, également l’Irak et le Soudan).

La mesure avait rapidement été contestée en justice jusqu’à son annulation par Joe Biden lors de sa première semaine au pouvoir en 2021, mais elle est restée populaire auprès des supporters de Donald Trump.

« Vous vous rappelez l’interdiction d’entrée ? Un jour, je réinstaurerai notre interdiction d’entrée », a lancé M. Trump, jurant de maintenir les « terroristes islamistes radicaux » hors des États-Unis.

La réunion de la RJC, évènement annuel où les prétendants conservateurs au bureau Ovale recherchent traditionnellement des soutiens financiers, revêt une importance particulière pour la communauté juive américaine, traumatisée par l’attaque du Hamas qui a fait 1400 morts en Israël le 7 octobre.

Une manière de souligner l’attente d’un soutien vocal et sans équivoque à Israël, au moment où la riposte israélienne sur Gaza s’intensifie : les bombardements ont fait plus de 8000 morts palestiniens, majoritairement des civils, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

Les huit principaux candidats à l’investiture républicaine doivent s’exprimer durant le weekend et ceux qui l’ont déjà fait ont apporté leur soutien à Israël. Dont Donald Trump, qui caracole en tête des sondages, et son plus proche rival, le gouverneur de Floride Ron DeSantis.

« Les États-Unis sont entièrement avec Israël », a affirmé M. Trump, candidat le plus ovationné de l’évènement, parlant d’un « combat entre la civilisation et la barbarie ».

« Les États-Unis se tiennent aux côtés des Israéliens dans leur mission de s’assurer que le Hamas soit décimé et que toutes ces atrocités soient vengées », a-t-il ajouté, promettant de défendre Israël « comme jamais personne ne l’a fait ».

Ces dernières semaines, l’ex-président a suscité la polémique notamment en disant que le Hezbollah, bête noire d’Israël au Liban et allié islamiste du Hamas, était « très intelligent ».

Enjeu majeur

Les autres concurrents de M. Trump ont eux aussi professé un soutien sans faille à Israël.

A la réunion de la RJC, Ron DeSantis a qualifié l’offensive du Hamas « d’attaque la plus meurtrière contre le peuple juif depuis l’Holocauste ».

Plus tôt dans la semaine, l’ex-gouverneure de Caroline du Sud Nikki Haley, seule femme en lice, a promis d’agir contre l’antisémitisme en se focalisant sur les débats provoqués actuellement par le conflit sur les campus universitaires américains.

« Une fois présidente, j’amenderai la définition fédérale officielle de l’antisémitisme pour y inclure la négation du droit d’Israël à exister, et je retirerai aux écoles leur exonération fiscale si elles ne luttent pas contre l’antisémitisme sous toutes ses formes, conformément à la loi fédérale », a-t-elle déclaré.

« Nous avons besoin d’une chimiothérapie culturelle pour lutter contre ce cancer », a lancé lors de la RJC le sénateur et candidat Tim Scott, tandis que M. DeSantis a promis d’annuler les visas des étudiants qui manifestent pour la Palestine.

Mike Johnson, le nouveau président de la Chambre des représentants, a annoncé sa venue à l’évènement. « Sa participation souligne son engagement en faveur de la solidarité avec le peuple d’Israël et la communauté juive américaine », se sont félicités les organisateurs sur X (ex-Twitter).

La sécurité autour de la réunion de ce weekend a été renforcée, d’autant plus que les organisateurs s’attendent à accueillir plus de participants que d’habitude.

En plus de leurs discours, les candidats républicains ont participé à des prières et à des hommages aux victimes israéliennes des attaques du Hamas.

Le soutien à Israël est un enjeu majeur pour les deux partis politiques aux États-Unis, et un rare thème de politique étrangère capable de faire une différence dans les urnes, en partie grâce au grand nombre d’électeurs juifs.

Il s’agit également d’un enjeu important chez les électeurs chrétiens évangéliques, pour qui l’existence d’un État pour les Juifs est une condition préalable essentielle au « second avènement » espéré de Jésus-Christ.

Source : La Presse.ca