Insécurité, retard des intrants et de la pluie : la campagne agricole très menacée

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Secoué par une crise sécuritaire depuis des années, le Mali a connu, ces derniers temps, de gros soucis relatifs au secteur agricole. Cette année, l’insécurité, le retard des intrants et de la pluie constituent aussi des menaces réelles sur la campagne agricole dans plusieurs localités.

La crise économique couplée avec la ligne politique actuelle très peu favorable à l’économie nationale, le Mali compte sur la saison agricole en cours pour minimiser une éventuelle crise alimentaire. Surtout, quand l’on sait que le panier de la ménagère, déjà très souffrant, a besoin d’une campagne agricole réussie afin que les prix des denrées puissent être à la portée des populations.

Malheureusement, les premiers signaux annoncent plutôt des risques d’une mauvaise campagne agricole. Déjà, la pluie est largement en retard dans plusieurs localités du pays. Les régions de Sikasso, Koutiala et de Bougouni, généralement en avance sur les autres, connaissent actuellement des manques de pluie assez criards alors que l’on tend vers la fin du mois de juin.

A cela s’ajoute le manque d’intrants agricoles dans cette zone de culture du coton par excellence. « Nous manquons de pluie et cela nous inquiète. Certes, certains ont eu des engrais, mais pas toute la quantité demandée », nous confie Seydou Kone, conseiller au chef de village de Koyena dans la région de Bougouni.

Les mêmes réalités sont un peu partout. Dans les régions de Kayes et de Kita par exemple, jusqu’au début du mois de juin, aucun producteur n’avait eu les engrais pour la campagne 2023-2024. « Sur les 320 tonnes d’engrais allouées à la direction régionale de l’agriculture de Kayes, nous n’avons reçu pour le moment aucun sac d’engrais minéral dans la région. Aucun paysan n’a reçu de l’engrais subventionné par l’État » affirmait Mady Dembélé sur les antennes d’une radio locale il y a deux semaines.

L’insécurité, l’autre menace !

Dans les régions du centre et du nord, au-delà de la rareté des pluies et du manque d’intrants agricoles, l’insécurité constitue la vraie menace contre la réussite de la campagne agricole. Chaque année, à l’approche de l’hivernage, les groupes armés terroristes montent la pression sur les populations afin d’empêcher les travaux champêtres. Une stratégie qu’ils déploient depuis des années et qu’ils cherchent à maintenir encore cette année.

Dans un communiqué rendu public le 12 juin 2023, l’CAJPD dit avoir constaté qu’en cette période d’entrée en hivernage, les groupes terroristes multiplient les attaques dans plusieurs localités avec pour but exclusif d’empêcher les paysans de semer. Ces agissements de ces groupes armés terroristes (GAT), dira le CAJPD, visent à perturber une fois de plus la campagne agricole et réduire les populations à la famine pour mieux les tenir sous domination.

« Ceci, parce que malgré l’important effort déployé par les FAMa pour anéantir les GAT et leur nid dans les régions de Bandiagara, Douentza, Mopti et San, plusieurs communes de l’est et du sud-est du pays dogon sont dans le risque élevé de connaître un hivernage troublé », a indiqué le communiqué signé par Adaman Diongo.

Au regard de ces réalités, les autorités de la transition doivent tout mettre en œuvre pour sauver la campagne agricole de cette année. Si elles veulent réellement lutter contre l’insécurité alimentaire.

Amadou Kodio

Source : Ziré

Last Updated on 22/06/2023 by Ousmane BALLO