Nouvelle Constitution : à prendre ou à laisser

Le chef de l’Etat a reçu, le 27 février 2023, le projet de la nouvelle Constitution de la République du Mali. Le document revu comporte finalement 191 articles contre 195 pour l’avant-projet.

Le travail de la commission de relecture de l’avant-projet de la nouvelle Constitution est désormais bouclé et la balle revient dans le camp du chef de l’Etat, Col. Assimi Goïta, qui doit, dans les jours à venir, annoncer les prochaines étapes à suivre. Déjà, selon le chronogramme retenu, le scrutin du référendum doit se tenir ce mois de mars 2023 ; la convocation du collège en février 2023 ; et enfin l’examen et l’adoption en mai 2023. Sauf que le collège électoral, comme indiqué dans ledit chronogramme, n’était pas encore convoqué au moment où mettions sous presse.

Certes, le président de la transition a toujours exprimé sa bonne foi de doter le pays d’une nouvelle Constitution, mais le temps et les réalités de l’heure sont-ils toujours favorables à la tenue de ce processus à  bonne date ? Pour le moment, le colonel est la seule personne capable de répondre à cette question.

Pour l’heure, l’on retient de lui une déclaration faite ce 27 février 2023 lors de la réception du projet de la Constitution dans laquelle il précise :  « Le document final, que je viens de recevoir aujourd’hui, cristallisera, à n’en pas douter, l’espoir de la nation tout entière quant à l’instauration d’une véritable démocratie… à la diversité des opinions et même des intérêts, des compromis sont possibles, des arbitrages sont tout aussi nécessaires… 0de l’avant-projet de Constitution, nous avons tenu à donner un caractère pluriel et inclusif aux différentes commissions. » Il ajoute aussi : « La base juridique du Mali Koura se raffermit progressivement, mais l’édifice national ne tiendra définitivement qu’avec l’engagement de tous et de chacun. » Visiblement, selon le chef de l’Etat, il n’y a plus de temps à perdre.

Aussi, l’on se souvient de cette déclaration du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, tenue le 12 janvier 2023, en face des partis politiques : « La vision politique du chef de l’Etat est de laisser les Maliens s’exprimer librement à travers un référendum autour du projet de Constitution. On ne peut pas laisser le soin à un parti politique d’entraver ce processus. Il est très important de laisser les uns et les autres se prononcer, voir s’ils (Maliens) sont d’accord ou pas avec le projet de Constitution qui, j’espère, sera soumis très bientôt au référendum. »

Oui, la finalisation de l’avant-projet en projet de Constitution est un véritable défi relevé par le chef de l’Etat. Mais, l’autre grand défi demeure toujours le vote du ‘’Oui’’ pour lui permettre l’adoption de cette nouvelle Constitution. Ainsi pour gagner ce pari historique, il ne s’agira pas forcément d’avoir l’unanimité autour du document, mais de faire en sorte que le projet passe. Pour ce faire, le président de la transition, Col. Assimi Goïta, doit faire preuve de sagesse en acceptant de rencontrer la classe politique, ainsi que les organisations de la société civile pour passer aux derniers réglages. Certes, il est difficile sinon quasiment impossible de cheminer avec plus de deux cent partis politiques à la fois, mais le chef de l’Etat et son Gouvernement doivent faire plus d’effort pour que ce processus aboutisse de la manière la plus juste et la plus démocratique possible. Il faut donc éviter un passage en force.

La seule chose qu’il  faut retenir, c’est qu’aujourd’hui, la question de Constitution ne doit plus diviser les Maliens. Le pays a traversé beaucoup de difficultés sous cette transition et par la grâce de Dieu, il demeure toujours fort et respecté. Cela, c’est parce que le peuple a accepté, à un moment donné, de souffrir en faisant bloc contre l’ennemi et ses alliés. Ce principe doit toujours prévaloir pendant tout le reste de la transition.

Ousmane BALLO

Source : Ziré

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