En congrès à Kidal : Le MNLA dénonce une caducité de l’Accord

Les assisses du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) se sont achevées, hier lundi, à Kidal, sur un ton de dénonciation de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Intervenu dans un contexte plutôt encourageant, avec le déclenchement du processus de l’intégration 26 000 combattants dans les rangs des forces maliennes, le congrès a néanmoins jugé insuffisantes les avancées dans la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger. Ça n’est pas tout. Les troupes de Bilal Ag Asharif, le secrétaire général reconduit à ce poste dans la foulée, laissent entendre par ailleurs que l’Accord pour la paix est frappé de caducité après sept (7) années d’immobilisme au point  d’en perdre en crédibilité auprès des populations. «L’évolution des défis et la volatilité du contexte laissent penser que l’Accord en l’état ne puisse répondre aux exigences du moment», peut-on lire dans la résolution finale des assises, qui invitent en même temps la CMA à prendre acte de ce besoin tacitement exprimé d’une mise à jour de l’Accord. S’agirait-il aussi d’une menace de ne plus reconnaître le contenu du document ?

En tout cas, en plus du spectre pesant de relecture tant annoncée, sa mise en œuvre risque d’être davantage paralysée par une surenchère du mouvement autonomiste historique, dont les congressistes ont été muets sur l’évolution de la situation politique à Bamako ainsi que sur les préoccupations à l’échelle nationale. Ils se sont montrés en revanche très regardants sur le cours des événements dans l’entité territoriale qui englobe l’Azawad dans l’entendement du MNLA. Leurs préoccupations et leur intérêt ont notamment porté sur les conséquences humanitaires alarmantes d’une situation sécuritaire marquée à Gao et à Menaka par les déplacements forcés des populations, la terreur,  les exécutions sommaires, les extorsions de biens, etc. Pour y faire face, le MNLA dit compter sur une mutualisation des efforts de tous les acteurs intervenants dans le secteur de la sécurité, mais avec plus de clin d’œil aux autres mouvements armés qu’aux forces étatiques. Les assises se sont par ailleurs déroulées sans les parades bellicistes et provocatrices habituelles à Kidal, mais sans renoncement non plus aux ardeurs et velléités séparatistes visibles à l’abondance des slogans favorables à l’indépendance de l’Azwad.

A KEÏTA

Source : Le Témoin