Gestion de la flambée des prix : le gouvernement plus tranchant !

Face à la flambée des prix de produits alimentaires et pétroliers, le gouvernement du Mali a pris des mesures exceptionnelles pour garder l’équilibre sur les marchés et amoindrir la souffrance des populations. C’est à cet effet qu’il a publié les prix plafonds indicatifs des produits, à l’issue d’un Conseil de ministres extraordinaire tenu le 7 août 2022. Aujourd’hui, toutefois les autorités de la transition promettent de sévir contre les contrevenants à ces décisions prises. Ces menaces ont été brandies lors d’une conférence de presse tenue le 11 août 2022 au département du Commerce et de l’Industrie.

Actuellement, la gestion de la flambée des prix de produits alimentaires et pétroliers est devenue une équation à part entière pour les autorités de la transition. Conseil de ministres extraordinaire, conférences sur conférences, communiqués sur communiqués, plateaux des télévisions, tout semble être mis en œuvre pour expliquer  aux populations les raisons de la flambée des prix, mais surtout les efforts consentis par le gouvernement face à cette réalité.

La dernière date du 11 août 2022, où deux ministres à savoir, le ministre du Commerce, Mohamed Ould Mahmoud et son collègue de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou, ont  co-animé une conférence de presse pour expliquer aux hommes de médias, les batteries de mesures prises par le gouvernement afin d’atténuer la souffrance des populations.

À la même occasion, les ministres, ont ajouté d’autres mesures de répression contre toute personne contrevenant aux prix plafonds indiqués par les autorités. « À cet effet, des brigades de surveillance ont été dépêchées pour veiller à l’exécution des prix. Tous ceux qui ne respecteront pas les prix seront détectés et punis conformément à la loi », a ainsi mis en garde le ministre en charge du Commerce. Selon le même ministre, les sanctions, suite à une telle infraction, peuvent être des fermetures temporaires du point de vente ou des pénalités financières. En outre, le ministre demande à la population de ne pas payer au-delà du prix indicatif, mais aussi de dénoncer les récalcitrants au niveau des marchés.

Les raisons de l’inflation !

Dans son allocution, le ministre du Commerce a  fait savoir qu’au-delà de la situation sécuritaire qui impacte l’économie, le facteur extérieur du commerce a sérieusement secoué l’équilibre du marché malien. « Les facteurs de l’inflation sont la crise ukrainienne et les sanctions illégales et injustes prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de Ouest (CEDEAO) et l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) contre notre pays déjà confronté par la double crise sécuritaire et sanitaire liée à la Covid-19. Ainsi, les prix internationaux de la plupart des produits sur le marché international ont connu des augmentations », a déclaré Mohamed Ould Mahmoud.

Lors de cette conférence, les deux ministres ont pris tout le temps qu’il faut pour expliquer les raisons de la flambée des prix. Cela à travers un document explicite remis à la presse. Selon ce document, les augmentations constatées ne sont ni spécifiques encore moins particulières au Mali. Les ministres conférenciers, ont estimé que la crise institutionnelle a fortement perturbé les relations avec les partenaires techniques et financiers. Les appuis budgétaires généraux se font rares. Selon eux, la crise liée à la pandémie de la COVID-19, au-delà des aspects purement sanitaires, pèse sur les dépenses publiques parce qu’elle rend nécessaire un soutien plus important de l’Etat aux ménages pour amortir les impacts du renchérissement des opérations du commerce mondial (prix du frêt maritime, des redevances portuaires, des containers et de toute la logistique) et du prix de certaines denrées alimentaires (chute de production de sucre et d’huile au Brésil, en Inde et en Malaisie).

Dans le même document, l’on constate des changements notoires. Le prix de la tonne de blé est passé de 177.000 FCFA en novembre 2021 à 262.000 FCFA en avril 2022, soit une hausse de 48 %. Au même moment, le prix du sac de 50 kg de la farine boulangère est passé de 22.500 à 25.000 FCFA, soit une augmentation de 11 %. Quant aux prix fournisseurs du sucre, ils ont connu une hausse de 275.000 à 445.000 FCFA, soit 62 %.

Des efforts colossaux !

Malgré le contexte difficile, le gouvernement du Mali n’a pas été insensible à la douleur des populations. Selon le ministre du Commerce Mohamed ould Mahmoud et celui de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, la situation au Mali aurait même été pire, si des mesures d’atténuation n’avaient pas été prises par les autorités. « Pour contenir la répercussion intégrale de ces augmentations sur le prix au consommateur, le Gouvernement a pris les mesures ci-après : la réduction de 50 % de la base taxable à l’importation de 300 000 tonnes de riz ; 110 000 tonnes de sucre et 30 000 tonnes d’huile alimentaire représentant un manque à gagner d’environ 15 milliards de FCFA », a ajouté le ministre Sanou.

Il estime également que des efforts financiers ont été consentis dans d’autres secteurs pour renforcer l’équilibre et d’appui au pouvoir d’achat des ménages, notamment les produits pétroliers, mais aussi, des allègements à travers la douane, une subvention au niveau de l’EDM. « Le tout, des efforts colossaux qui s’élèvent à hauteur 310 milliards de francs CFA d’arriérés de dette fournisseurs et prestataires pour renforcer la résilience des acteurs économiques en vue d’avoir un impact sur le panier de la ménagère », a-t-il ajouté.

Amadou Kodio

Source: Ziré