On constate depuis avant-hier, lundi 1er novembre, une augmentation du prix du pain dans plusieurs boulangeries de Bamako. Désormais la baguette de 300g est cédée à 300 FCFA contre 250 FCFA, celle de 150g à 150 FCFA contre 125 FCFA précédemment. Certaines boulangeries ont préféré fermé leur porte. C’est pourquoi de nombreux distributeurs n’ont pu ravitailler les boutiquiers.
Ainsi, depuis ce lundi, on observe une pénurie de pain à Bamako. «Il n’y a plus de pain. Sachez que désormais le prix n’est plus le même. Tant que le prix du sac de farine ne changera pas, la baguette de 300 g sera vendue à 300 FCFA», expliquait un distributeur à des consommateurs venus pour pouvoir se ravitailler sur place. Le distributeur explique la cherté par le fait que le prix du sac de 50 kg est passé de 16.500 à 21.750 FCFA.
Pourtant, le weekend dernier, le ministère de l’Industrie et du Commerce, dans un communiqué, faisant la boucle sur Facebook, affirmait que les « augmentations » du prix du pain est l’œuvre de « certains individus malintentionnés ». Il avait même tenu de rassurer les consommateurs que les prix du pain restent inchangés : 250 FCFA pour le pain de 300 g et 125 p FCFA pour le pain de 150 grammes. Et menaçait « qu’aucun manquement ne sera toléré, puisque les auteurs de ces perturbations s’exposent aux sanctions prévues par les textes en vigueur ».
Pour décanter la situation, on a appris que le Chef du département de l’Industrie et du Commerce avait rencontré, depuis avant-hier, les syndicats des boulangers conduits par le président de l’Union des Boulangers du Mali, Ahmed Dembélé. Et qu’il a été notifié aux boulangers de respecter les termes de l’accord signé le 30 mars 2021.
Mais depuis hier mardi, les équipes de brigades économiques des structures de la Direction Générale du Commerce et de la Concurrence (DGCC) ont procédé, sur instructions fermes du Ministre de l’Industrie et du Commerce, à la fermeture de guichets de boulangeries, boutiques et points de vente de pain, ne respectant pas les prix consensuels du pain. La DGCC annonce que des procès-verbaux d’infractions ont été dressés contre les récalcitrants sur la base des amendes reversées au Trésor public. En outre, cette structure rassure que « les opérations de maintien de l’ordre commercial vont se poursuivre matin et soir jusqu’à la stabilisation effective de la situation ». Pour réussir cette opération, la DGCC a même exhorté les consommateurs à signaler à ses équipes les éventuels manquements.
Des boulangers reconnaissent bien qu’un prix consensuel du pain avait été décidé lors de la réunion entre l’exécutif et les syndicats. Toutefois, ils se disent dans l’impossibilité de le respecter. Pour éviter les mesures de répressions, certaines boulangeries ont annoncé leur fermeture dès hier mardi soir. « Nous avons certes, donné notre accord sur le prix au Gouvernement, mais nous pensons que c’est intenable, et par conséquent, aucune boulangerie ne travaillera jusqu’à nouvel ordre », selon le Président de l’Union des Boulangers du Mali. Il va falloir que les consommateurs maliens de pain se reportent sur d’autres produits substituts. D’ailleurs, pourquoi nous ne valorisons pas le pain produit par les fours traditionnels ?
Falaye Keïta
Source : Le Pélican