TRANSITION: Bah Ndaw pose les conditions de sa libération

Depuis leur démission, l’ex-président de la Transition Bah Ndaw et son Premier ministre Moctar Ouane sont assignés en résidence surveillée. Certains de leurs collaborateurs, civils comme militaires, sont dans les mêmes conditions. Selon nos informations, l’ancien Président Bah Ndaw bénéficierait du feu vert des autorités de la Transition pour recouvrer une liberté totale. Ce dernier, selon une source militaire, aurait refusé cette offre en réclamant une liberté pour tous ses compagnons.

« Nous serons tous libres où je refuse la liberté ». Tels seraient la position de l’ex-président de la Transition. Selon une source militaire, Bah Ndaw serait totalement libre. Une résidence a même déjà été réservée pour lui à la Cité du Niger et un bureau à Sotuba pour accueillir son cabinet. Il devrait totalement y aménager depuis deux semaines. Mais selon notre source, l’ex-président aurait posé son niet. Sans la libération totale de tous ses collaborateurs, dont le Premier ministre Moctar Ouane, le chef d’Etat-major particulier, le colonel-major Daouda Sogoba, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Souleymane Doucouré et autres, l’ex-président aurait refusé sa propre libération.

A en croire notre source, c’est la libération des deux militaires, Daouda Sogoba et Souleymane Doucouré,  qui ferait peur à la junte militaire. Ces deux hauts gradés jouiraient d’une grande notoriété au sein de l’armée malienne. Sinon quand à Moctar Ouane, tout était en vue pour sa libération. « A ce jour, Bah Ndaw reçoit bon nombre de visites par jour excepté les journalistes et les avocats », précise notre source.

 Des actions en justice en cours

Deux actions judiciaires ont déjà été entamées dans cette affaire. La Cour de la justice de la Cédéao a été saisie par une requête de Bah Ndaw et Moctar Ouane contre l’Etat du Mali. Cette Cour, dans un communiqué, a demandé à l’Etat malien de répondre aux accusations de la requête à lui reprochées dans un délai d’un mois. Dépassé ce délai, un arrêt serait rendu sur la seule base de la requête fournie par Bah Ndaw et Moctar Ouane.

En plus de cette action, l’avocat de l’ex-président, Mamadou Ismaël Konaté a aussi porté plainte contre le Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta pour « arrestation illégale et séquestration » de Bah Ndaw et son Premier ministre au tribunal de la Commune III. Le procureur près dudit tribunal aurait transmis la plainte au parquet général pour avis et serait à l’attente de la réponse de sa hiérarchie. L’avocat promet, à travers les médias, d’étendre sa plainte au Premier ministre actuel et son ministre de la Justice. Cette plainte a pour but d’obtenir la levée des faits et mesures qu’il qualifie d’illégaux.

Le ministre de la Justice, garde des sceaux Mahamadou Kassogué réagit et explique…

Dans une vidéo rendue virale sur les réseaux sociaux, le Garde des Sceaux Mahamoudou Kassogué s’est prononcé sur l’affaire. « Ces personnes », s’agissant de Ba Ndaw et de Moctar Ouane, « sont mises en résidence pour permettre le respect même de leur intégrité physique et de leurs droits », dit-il, avant de reconnaître lui-même que cela ne peut justifier que ces personnes soient détenues de façon éternelle. Malgré qu’il n’existe aucun acte juridique ou judiciaire concernant cette détention de Bah Ndaw et Moctar Ouane, le Garde des sceaux s’est aventuré à ajouter que des dispositions sont en cours pour les élargir. Dans la même lancée, il a avancé que ce sont des contraintes de dernière minute venant des intéressés eux-mêmes qui auraient bloqué l’avancement dans cet élargissement. Il a conclu que  le gouvernement serait dans la dynamique de tout faire pour permettre à ces personnes d’être libres.

Des interpellations de partout

A rappeler que des interpellations via les réseaux sociaux, des conférences et dénonciations sont toujours en cours. Le coordinateur national de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), Aguibou Bouaré a d’ailleurs appelé les autorités à judiciariser cette affaire, s’ils sont détenus pour quelque chose ou de les libérer purement et simplement.

Koureichy Cissé  

Source: Mali Tribune

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