Protection des droits des femmes et des filles : l’APDF lance un nouveau projet

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Fidèle à ses missions, l’Association pour le Progrès et la Défense des Droits des Femmes (ADPF) a lancé le 9 juillet 2020 à la maison des aînés de Bamako, un nouveau projet dénommé ‘’Initiative Spotlight’’. Le but dudit projet est de  contribuer à l’amélioration de l’environnement législatif et politique afin de le rendre conforme aux conventions internationales et appuyer la mise en application des politiques et lois favorables à la protection et à la promotion des droits des filles et des femmes au Mali. C’était sous la présidence du ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille.

Financée à hauteur de 500 millions d’euros par l’Union Européenne et l’Organisation des Nations Unies pour huit (08) pays en Afrique dont le Mali, cette Initiative dénommée Spotlight vise à éliminer toutes les formes de violences à l’égard des femmes et des filles. Selon les principaux acteurs du domaine, de nos jours, la violence à l’égard des femmes et des filles constitue l’une des violences les plus répandues, les plus persistantes et les plus dévastatrices dans le monde et particulièrement au Mali.

Ainsi, cette initiative, soutenue par l’Union Européenne et des Nations Unies, a pour but de fournir un investissement et un engagement renouvelés en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes comme condition préalable et comme ligne directrice pour la réalisation des objectifs de développement durable. Elle sera réalisée par les agences des nations unies au Mali, à savoir: l’UNFPA, l’UNICEF, le PNUD, et la MINUSMA.

Selon les explications de la présidente nationale de l’ADPF, Mme Diawara Bintou Coulibaly, les thématiques principales de l’Initiative Spotlight sont : la Santé de la reproduction, les VBG/VS incluant le mariage d’enfants et les MGF. Elle estime également que l’analyse de la situation du genre au Mali, démontre que le pays est caractérisé par des pratiques sociales, des rapports hommes-femmes, des comportements et des mentalités fortement marqués par certaines valeurs coutumières et religieuses pénalisantes pour les femmes. « Ce constat alarmant est le résultat de la non harmonisation des textes nationaux avec les textes régionaux et internationaux ratifiées par le Mali. Par exemple, après avoir ratifié la CDE, la CEDEF et la CADBEE, le Mali a adopté et mis en œuvre la loi n° 2011-087 du 30 décembre 2011 portant Code des Personnes et de la Famille qui autorise le mariage de la fille à 16 ans contre 18 ans pour le garçon. Une loi discriminatoire à tout point de vue alors que la Constitution du Mali garantit dans son article 2 les mêmes droits aux citoyens des deux sexes (hommes-femmes, fille-garçon) sans discrimination et proclame sa détermination à défendre les droits de la Femme et ceux de l’Enfant dans son Préambule », a ajouté la présidente de l’ADPF. Pour elle, cette nouvelle initiative consistera de donner à la femme et à la fille malienne ce qui lui revient de droit.

Les zones d’interventions du projet et son groupe cible au Mali

Compte tenu de son importance, le projet a des groupes-cibles assez particuliers. Premièrement, il consistera à renforcer les capacités des leaders traditionnels, religieux et communautaires sur le concept genre, droit des femmes, pratiques néfastes, VBG et la SR (santé de la reproduction) en vue de constituer des comités de soutien pour des actions de plaidoyer en faveur de l’adoption des dispositions légales et des textes politiques.

La deuxième phase concerne le renforcement de connaissances et compétences des acteurs des services techniques, institutions-clés et organisations des défenseurs des droits des enfants et des femmes sur l’élaboration et la budgétisation des plans d’actions qui intègrent les pratiques néfastes, VBG, et SR.

En troisième et dernier lieu, l’initiative Spotlight vise à mobiliser les associations des défenseurs et même surtout les OSC à travers l’information ou encore par la dénonciation pour  mettre non seulement la lumière sur les cas, mais aussi aider à éradiquer les faits néfastes. Selon l’ADPF, cette première phase du projet sera pilotée dans trois communes du District de Bamako, notamment en commune I, III, et IV et dans les communes de Ségou, Bla et Baraoueli, région de Ségou.

Amadou Basso

Source : Ziré