L’Analyste évalue le Gouvernement Boubou : les notes vont de 1 à 14 sur 20

NOTATION DE L’ANALYSTE

La notation de l’Analyste est une occasion d’apprécier ou de décrier les faits et gestes en attribuant des notes aux auteurs.

Le Gouvernement BOUC s’achemine inexorablement vers sa fin, rentrée parlementaire oblige. Et en respectant les principes républicains, le gouvernement doit démissionner. Mais avant de le faire, et comme en classe, chacun des membres du gouvernement recevra dans cette notation spéciale, la note qu’il mérite en fonction de son bilan à la tête de son département.

Docteur Boubou CISSE, Premier ministre, Chef du Gouvernement, ministre de l’Economie et des Finances :

initiateur de l’accord politique de gouvernance qui a su fédérer la majorité présidentielle et une partie de l’opposition, le PM Boubou a superbement gâché la forte sympathie des populations maliennes dont il bénéficiait. Le jeune technocrate a tout gâché suite à une gestion cavalière du dossier des enseignants injustement sevrer de l’application de l’article 39 et pire de leur salaire. Aussi, le PM Cissé n’a rien à envier à son prédécesseur par rapport à son rôle catalyseur du réchauffement du climat social. Pour cela, il reçoit une note de 7/20.

Michel Hamala SIDIBE, Ministre de la Santé et des Affaires sociales :

Son retour au bercail après 2 mandats bien remplis à la tête de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) pour occuper le département de la santé et des affaires sociales a suscité beaucoup d’espoir chez beaucoup de nos compatriotes. Avec sa riche expérience, le ministre Sidibé a su engager une certaine reforme dans ce secteur. Même si la gestion de l’épidémie liée au COVID19 ne fait pas l’unanimité, Michel a su apporter la confiance au niveau de la santé, et c’est pas les bailleurs de fonds qui diront le contraire. Nous lui donnons une note de 12/20.

Malick COULIBALY, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux :

L’annonce de son entrée dans le gouvernement a été bien accueillie par les maliens dans leur grande majorité à cause de son intégrité moral. Il a, à son actif, l’arrestation de Bakary Togola (ancien président de l’APCAM) et la mise en route d’un vaste chantier dans le cadre de la lutte contre la corruption et de la délinquance financière. La réouverture du dossier de l’achat de l’avion présidentielle et des équipements militaires qui concernent des personnalités proches du président de la république. La tâche noire de la gestion Malick est le dossier de l’ancien chef de la junte militaire Amadou Haya Sanogo (proche du ministre Couliblay). Il reçoit une note de 12,5/20.

 

Gal de Division Ibrahim Dahirou DEMBELE, Ministre de la Défense et des anciens Combattants :


Très estimé et populaire au sein des troupes à cause de son parcours  et surtout de son intégrité moral, le Gal Dembélé a su ramener  quelque peu la confiance entre les hommes de rang et la hiérarchie. A son actif, la réorganisation du système de défense avec la responsabilisation des généraux qui ont été répartis entre les différentes zones. Aussi, l’achat d’équipements militaires a connu un essor. Même s’il reste beaucoup de choses à faire, le Gal Dembélé reçoit la note de 13/20.

Boubacar Alpha BAH, Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation :

Son bilan ne saurait se limiter à la seule organisation des législatives pour la bagatelle somme de 29 milliards de nos francs. A la décharge du ministre Bah, la non effectivité du transfert des compétences, des services déconcentrés de l’Etat aux collectivités territoriales. S’ajoutent les grèves du SYNTRACT et ceux en vue du SYLMAT et du SYNAC. Il reçoit la note de 10/20.

Gal de Division Salif TRAORE, Ministre de la Sécurité et de la Protection civile :

insécurité grandissante au Nord, au Centre et au Sud du pays, aucune localité n’est épargnée. Rarement un jour se passe au Mali sans qu’on enregistre des attaques avec leurs corolaires de victimes, et Bamako ne fait pas exception. Malgré l’ouverture de plusieurs unités, les Bamakois ne sont pas sécurisés. A ceux- ci s’ajoute la très mauvaise image que les populations ont des forces de défense et de sécurité, notamment la police, coupables de diverses exactions. Malgré la surmédiatisation autour du ministre, nous lui donnons la note de 8/20.

Tiébilé DRAME, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale :

Grand bénéficiaire de l’accord politique de gouvernance grâce à qui il signa son entrée dans le gouvernement de large ouverture, le ministre Dramé a su imprimer sa marque. Ce qui donna une certaine respectabilité à notre pays sur le plan diplomatique. Nous l’octroyons la note de 12/20.

Maître Baber GANO, Ministre de l’Intégration africaine :

Il fait partie des ministres figurants dans ce gouvernement BOUC. Consciencieusement, le désormais député élu dans la circonscription électorale de Djénné ne peut revendiquer aucune activité digne et qui pourra lui donner un bilan positif. Sa note s’élève à 2/20.

Hamadou KONATE, Ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté :

Après avoir été dessaisi des affaires sociales à l’issue du remaniement d’avril 2019, le ministre Konaté qui détient avec le PM Boubou Cissé, le record de longévité dans les gouvernements successifs d’IBK depuis 2013, a eu du mal cette fois ci à se faire une place au soleil. Il reçoit la note de 10/20.

Lassine BOUARE, Ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale : 


la difficile mise en application de l’accord de paix issu  du processus d’Alger fait partie des grosses difficultés du ministre Bouaré qui a, malgré tout, pu réussir le DDR suivi après de l’arrivée du 1ercontingent de l’armée reconstituée. Sa note est de 12/20.

Mohamed AG ERLAF, Ministre de l’Industrie et du Commerce :

Il n’a pas pu révolutionner le secteur industriel malien. Aussi, la flambée des prix des produits de 1ére nécessité malgré les assurances du département qui a mis en place une supposée mesure de contrôle de prix ont sérieusement fait chuter la sympathie du ministre qui s’occupe en vérité d’autres choses que les tâches de son département. Il obtient 8/20.

AdamaTiémoko DIARRA, Ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population :

Au-delà des tintamarres, le ministre Diarra n’a posé aucun acte qu’on peut retenir au sein de son département et dans le cadre de ses activités. Nous lui donnons une note de 3/20.

Oumar Hamadoun DICKO, Ministre du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique : 

La création de ce ministère,  qui a suscité tant d’espoir, contraste aujourd’hui avec les résultats obtenus. Les préavis de grève se bousculent sur la table du ministre impuissant face à la situation. Conséquence, le front social reste en ébullition. Le ministre Dicko obtient la note de 5/20.

Madame TRAORE Seynabou DIOP, Ministre des Infrastructures et de l’Equipement :

Suite au printemps des routes qui a pris sa source à Gao, le gouvernement avait l’obligation de satisfaire aux légitimes doléances de désenclavement de nos populations. Un an après, le bilan est mitigé. Pour cela, la ministre reçoit la note de 8/20.

Sambou WAGUE Ministre de l’Energie et de l’Eau :

Si le lancement des 100 000 branchements sociaux à l’eau potable avait donné de l’espoir aux ménages à revenu faible, son application a été toute autre chose. A ceux- là, s’ajoutent les récurrents délestages de l’EDM sa, au point d’empêcher la concrétisation de la promesse présidentielle qui rend gratuit les paiements des factures de faible consommation d’électricité pendant les mois d’avril et de mai 2020. Le ministre Wagué reçoit la note de 2/20.

Ibrahima Abdoul LY, Ministre des Transports et de la Mobilité urbaine :

Le lancement très prochain de la nouvelle compagnie aérienne du Mali (SKY Mali) ne doit pas faire oublier la non ténue de la promesse ministérielle de relance du trafic ferroviaire en mars dernier. Le ministre Ly obtient une note de 10/20.

Madame N’DIAYE Ramatoulaye DIALLO, Ministre de la Culture :

A l’instar des autres secteurs, la culture est rentrée dans une certaine morosité. A part les remises d’instruments de musique à certains orchestres régionaux et le parrainage de quelques festivals, tout semble arrêté dans ce département. Aucune innovation majeure à l’heure où le Président IBK est désigné champion de la culture. La ministre très politique, en poste depuis 2013 reçoit la note de 08/20.

Madame LELENTA Hawa Baba BAH, Ministre des Mines et du Pétrole :

Malgré la richesse du sous- sol malien, le gouvernement est en difficulté par rapport à l’extraction convenable et rentable de nos mines d’or et autres métaux. L’orpaillage traditionnel végète toujours. La ministre obtient la note de 9/20.

Yaya SANGARE, Ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions, Porte-parole du Gouvernement :

A son actif, un changement de la politique de com gouvernementale. A sa décharge, un désintérêt total à l’encontre de la presse privée d’où il est arrivé (pourtant principale composante de la presse malienne). Sa note s’élève à 10/20.

Madame Kamissa CAMARA, Ministre de l’Economie numérique et de la Prospective :

Elle a du mal à vulgariser les NTIC sur l’ensemble du territoire national. Aussi, les tergiversations par rapport au 4eopérateur de téléphonie mobile ont fortement baissé sa sympathie. Elle reçoit une note de 7/20.

Madame Safia BOLY, Ministre de la Promotion de l’Investissement privé, des Petites et Moyennes Entreprises et de l’Entreprenariat national :

Saupoudrage et goût avéré des voyages surtout à l’étranger pour très peu de résultats. La seule activité qu’on peut retenir de la ministre est l’organisation du SALEP (Salon de l’entreprenariat et des petites et moyennes entreprises). Sa note est de 4/20.

Amadou THIAM, Ministre chargé des Réformes institutionnelles et des Relations avec la Société civile :


La réorganisation de la société civile à travers le cadre de concertation, puis l’organisation et la mise en œuvre du DNI ainsi que les diverses réformes administratives sont à l’actif du ministre Thiam. Il est noté à 12/20.

Amadou KOITA, Ministre des Maliens de l’Extérieur :

Malgré la sensibilité de la gestion de la forte communauté des maliens de l’extérieur qui contribuent à 530 milliards de nos francs, le ministre Koita a su accompagner cette forte communauté qui est en proie à des difficultés. Il reçoit la note de 13/20.

Thierno Amadou Omar Hass DIALLO, Ministre des Affaires religieuses et du Culte :

A son actif, la bonne cohabitation entre les différentes religions et l’organisation améliorée progressivement du pèlerinage. Sa note s’élève à 13/20.

Moulaye Ahmed BOUBACAR, Ministre de l’Agriculture :

Malgré l’étendue des périmètres cultivables, l’objectif de l’autosuffisance alimentaire n’est pas atteint.  Aussi, le bonus de 15 F CFA sur chaque kg de coton produit et vendu, une forme de subvention de l’Etat malien à l’endroit des cotonculteurs est loin d’être une source de satisfaction pour les paysans qui ne bénéficient pas en réalité des effets de ce soutien à cause de la mauvaise gestion. Le ministre reçoit la note de 9/20.

Arouna Modibo TOURE, Ministre de la Jeunesse et des Sports :

A son actif, la gestion de la crise du football malien et l’acquisition de nombreux trophées et titres continentaux et internationaux par les sélections et athlètes maliens. A ceux- ci s’ajoutent l’organisation de plusieurs compétitions continentales que le Mali a abritées.La jeunesse n’est pas restée en marge du bilan du ministre Touré qui a initié plusieurs activités allant dans le sens de la promotion des jeunes. Il reçoit la note de 14/20.

Housseini Amion GUINDO, Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable :

Il a été balloté entre la sécurisation des agents de l’environnement et la mise en œuvre d’action forte d’assainissement, notamment dans le District de Bamako.Difficile à noter si ce n’est que ses efforts se sont étendus exceptionnellement dans le domaine de la recherche de la paix au centre du Mali ;11,50/20 


Professeur Mahamadou FAMANTA, Ministre de l’Education Nationale, l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique :

Son bilan se résume à la situation des enseignants grévistes qui font l’objet de toute sorte de maltraitance. Conséquence, des mois de grèves et les pauvres élèves contraints à rester à la maison. Nous lui donnons la note de 2/20.

Docteur KANÉ Rokia MAGUIRAGA, Ministre de l’Elevage et de la Pêche :

La vocation agropastorale du Mali n’est pas bien visible sur le prix de la viande au Mali. Mme la ministre, adepte des sorties médiatiques pour masquer son bilan moins reluisant, se réfugie derrière les supposées sensibilisation de son secteur contre le COVID19. Sa note est de 6/20.

Mme Nina WALET INTALLOU, Ministre de l’Artisanat et du Tourisme :

Trop de voyages pour très peu de résultats. La ministre est devenue une vraie touriste pour son compte personnel. Son club des amis créé pour faire sa promotion personnelle, s’invite dans les activités du département, foulant au pied toutes les règles de la bonne gouvernance. Elle obtient une note de 3/20.

Docteur DIAKITE Aïssata Kassa TRAORE, Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille :

Contrairement à ses prédécesseurs à la tête de ce département, la ministre a été moins présente et pire, elle n’a pas une véritable politique de promotion de la femme, de l’enfant et de la famille. Elle reçoit la note de 7/20.

Monsieur Alioune Badara BERTHE, Ministre des Domaines et des Affaires foncières :

Discret mais efficace, son arrivée a été source d’accalmie dans ce domaine ultrasensible. Le lancement d’enquêtes foncières à Baguineda, Mountougoula, Kalabancoro, Mandé, Dogodouman, Moribabougou, N’Gabakoro- Droit, et Sangarebougpou sont fortement attendues et d’autres localités du pays pourront faire la même chose. Il reçoit la note de 13/20.

Hama Ould Sidi Mohamed ARBI Ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Logement social :

Organisation d’atelier et de séminaire ne pourrait pas donner un bilan positif. Parmi les récriminations faites à l’endroit de ce département, l’injustice dans l’attribution des logements sociaux. Sa note est de 8/20.

Maître Jean Claude SIDIBE,Ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle :

La promotion de l’emploi jeune par la solution entrepreneuriale à travers la formation, le financement et l’encadrement de 3000 jeunes dans le cadre de la 4evague du PRODEJ lancé à Mopti est illustratif. S’ajoutent les efforts du FAFPA et de l’ANPE. Le ministre Sidibé qui travaille sans tintamarres, obtient la note de 14/20.

Madame BARRY Aoua SYLLA, Ministre délégué auprès du Premier ministre, Chef du Gouvernement, ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget :


Nombreux sont ses collègues ministres qui se plaignent d’elle à cause de la rareté de la liquidité. Même récriminations de la plupart des fournisseurs et autres partenaires nationaux qui ne savent plus à quel saint se vouer. La ministre reçoit une note de 10/20.

Monsieur Moussa Boubacar BAH, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale, chargé de la Promotion et de l’Intégration de l’Enseignement bilingue :

Simple figurant, le Secrétaire d’Etat Bah ne pourra revendiquer aucune action d’envergure depuis sa présence au sein du gouvernement. La note à lui attribuée est de 1/20.

Monsieur Adama SANGARE, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture, chargé de l’Aménagement et de l’Equipement rural :


Autre figurant, beaucoup de nos compatriotes oublient qu’il est membre du gouvernement BOUC. A part le lancement des travaux d’un pont à Daroumé (cercle de KITA) dans le cadre du désenclavement des zones de production agricole du Kaarta vers les grands centres. Il obtient la note de 4/20.

Oumar Baba Traoré

Source : L’Analyste