‘’Sans Détour’’ : enseignants, un peu de flexibilité !

Depuis le 17 février 2020, une nouvelle grève de 20 jours a été décrétée par le Collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016 qui demande l’application immédiate de la loi n°2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale.

Certes, c’est un droit pour ces enseignants qui ne demandent aux autorités que de tenir leur propre promesse concernant l’augmentation de 20 % des salaires dont les enseignants doivent bénéficier conformément à cette loi n°2018-007 adoptée le 16 janvier 2018 dans le cadre de la valorisation de la grille annexée au statut général, mais ils doivent savoir aussi que c’est l’avenir de nos enfants qui est en jeu. Ainsi, vu la situation, chacune des  deux parties devrait faire des sacrifices de son côté afin de sauver l’école de cette déconfite situation.

Inutile de rappeler qu’entre l’Etat et ses travailleurs, il n’y a qu’un partenariat stratégique basé sur les relations de confiance et le respect mutuel. L’un ne peut pas aller sans l’autre. C’est pour cette raison que tout doit être mis en œuvre afin de permettre aux enfants de reprendre le chemin de l’école dans les meilleurs délais.

Mieux le 17 février 2020, le Bureau exécutif national du Syndicat national de l’éducation et de la culture (BEN-SNEC) semble être dans la logique de recherche de solution. Car, lors d’une réunion tenue la semaine dernière,  il a proposé de changer les stratégies de luttes en adoptant la négociation à besoins multiples qui permettra de faire des propositions de sortie de crise à la partie gouvernementale. Ce bon sens doit prévaloir chez toutes deux parties (gouvernement et syndicats).

Le faisant, le SNEC, par la voix de son secrétaire général, Moustapha Guitteye,  explique que cette démarche consiste à préserver les intérêts des élèves qui ne sont que des victimes du bras de fer entre syndicats et gouvernement. « Face à la grave crise que traverse l’école malienne, avec son cortège de séries de grèves qui compromettent dangereusement l’avenir de nos enfants, le SNEC malgré son profond attachement à la défense des droits des travailleurs, ne saurait être indifférent au sort des milliers d’élèves maliens, victimes d’une situation dont ils ne sont en rien responsables », indique le Bureau Exécutif du SNEC dans une lettre adressée au directoire du collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016.

C’est donc le signal qui semble être donné par le Syndicat national de l’Éducation et de la Culture (SNEC) à ses camarades syndicalistes et au gouvernement pour adoucir chacun sa position enmettant un peu d’eau dans leur vin, chacun de son côté, afin de devenir beaucoup plus flexibles. Une chose qui pourra permettre de trouver une trêve à cette situation terrible pour notre école. La solution ne peut êtrele fruit d’un miracle, mais tout simplement le résultat d’un dialogue citoyen civilisé, dans une volontéresponsable des deux parties de sortir de la crise. L’Etat ne doit pas nier ses engagements, mais de l’autre côté, les syndicats des enseignants ne doivent pas piétiner le sacerdoce qui justifie l’existence de leur corps et l’importance dont ils se prévalent, que nous reconnaissons et que nous respectons. Les enfants doivent aller à l’école.

Ousmane BALLO