Au Burkina, un travesti condamné pour homosexualité

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Le Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga II a rendu son verdict le vendredi 7 novembre 2025 dans une affaire impliquant K.M., un ressortissant étranger, qui comparaissait pour « homosexualité et pratiques assimilées », des faits réprimés par la loi burkinabè.

Selon le ministère de la Justice, K.M., de sexe masculin, s’était travesti en femme et était actif dans le travail du sexe dans la capitale, Ouagadougou. Devant la chambre correctionnelle, il a admis sans réserve avoir eu des relations sexuelles rémunérées avec d’autres hommes. Il a également reconnu avoir été pleinement conscient de l’illégalité de ses activités au Burkina Faso.

Durant son audition, le prévenu a évoqué un passé traumatique pour expliquer son choix de s’habiller et de se maquiller comme une femme, mentionnant un viol collectif subi il y a sept ans, qui l’aurait plongé dans un coma de cinq mois. Il a affirmé que cette transformation était motivée par un souci de « sécurité personnelle ».

K.M. a détaillé son mode opératoire : il lui arrivait d’être courtisé par des hommes le prenant pour une femme. Il ne révélait son genre qu’après une période de discussion de trois jours en moyenne. Si certains clients mettaient fin à la communication après cette révélation, d’autres maintenaient leur demande, conduisant à des relations sexuelles tarifées entre 20 000 et 50 000 francs CFA (moins de 100 dollars américains), selon le lieu de la prestation.

Il a estimé avoir eu des rapports sexuels consentis avec environ une centaine d’hommes en connaissance de son genre, dégageant un revenu mensuel avoisinant les 800 000 francs CFA.

L’accusation reposait sur l’article 210-3 de la loi n°012-2025/ALT du 1er septembre 2025 portant Code des personnes et de la famille. Ce texte punit l’homosexualité et les pratiques assimilées d’une peine d’emprisonnement allant de deux à cinq ans et d’une amende de 2 millions à 10 millions de francs CFA. Il prévoit en outre, pour les prévenus de nationalité étrangère, la possibilité d’une expulsion du territoire national.

Le Procureur du Faso a requis la culpabilité de K.M. ainsi qu’une peine d’emprisonnement ferme de 24 mois et une amende ferme de 2 000 000 de francs CFA.

Après délibération, le Tribunal a déclaré K.M. coupable d’homosexualité et de pratiques assimilées, le condamnant à la peine requise : 24 mois d’emprisonnement ferme et une amende ferme de 2 000 000 de francs CFA.

Appliquant la disposition relative aux étrangers, le Tribunal a également ordonné l’expulsion de K.M. hors du territoire national dès qu’il aura purgé sa peine d’emprisonnement et payé l’intégralité de l’amende pénale.

Cette décision souligne la stricte application de la législation burkinabè en matière de mœurs et envoie un signal fort concernant la répression de ces pratiques sur le territoire national.

Source : apanews.net

Last Updated on 16/11/2025 by Ousmane BALLO

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