Alliance des États du Sahel : ces défis indéniables

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C’est par une Charte, dénommée Charte du Liptako-Gourma, que le Mali, le Burkina et le Niger ont décidé de former une Alliance appelée : l’Alliance des États du Sahel, en abrégé « AES ». Cette initiative qui vise, selon son article 6, à rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance, est nécessaire. Mais bien avant, il y a des défis qui s’imposent.

L’initiative est salutaire, si seulement elle arrivait à pacifier et à sécuriser ledit espace, Liptako-Gourma. Il faut le dire, cet espace encore, appelé la zone des trois frontières (Mali, Burkina et Niger), qui s’étend sur une superficie de 370.000 Km2 et où pullulent des bandits armés et des groupes terroristes qui sont mus par le trafic d’armes, de drogues, d’êtres humains et d’autres marchandises prohibées, demeure jusqu’ici incontrôlé par les pays concernés.

Inutile de rappeler que l’un des trois pays parviendrait difficilement, à lui seul, à pacifier un tel espace qui est sous le contrôle de ces groupes armés terroristes depuis plus d’une décennie. Donc cette Alliance des États du Sahel, si elle est bien réfléchie avec l’intérêt des peuples des pays respectifs au centre, doit pouvoir produire des résultats escomptés. Mais bien avant, il y a des défis à relever.

Le premier défi qui s’impose, c’est bien celui de la coordination des actions des parties signataires. La Charte, dans son article 3, dispose que les Parties contractantes mettront en place ultérieurement les organes nécessaires au fonctionnement et mécanismes subséquents de l’Alliance et définiront les modalités de son fonctionnement. Bien évidemment, l’Article 15 stipule, à son tour, que la présente Charte sera complétée par des textes additionnels, en vue de la mise en œuvre des dispositions prévues à l’article 3. Mais étant donné que les lignes politiques des trois pays ne sont pas encore totalement harmonisées, et que les réalités socio-économiques, aussi que les défis sécuritaires ne sont pas non plus les mêmes au Mali comme au Burkina ou le Niger, le fonctionnement de cette Alliance, à la lumière de l’article 3, pourrait connaître des déséquilibres ou des failles.

L’autre défi, c’est aussi la qualité et la quantité des membres de l’Alliance et surtout la dénomination de la Charte. Aujourd’hui, le Burkina et le Niger demeurent membres du G5 Sahel, même si l’on sait que le Mali s’en est officiellement retiré. Donc, c’est fort possible que le Burkina ou le Niger puisse, à un certain moment, être buté sur certains engagements auprès du G5. Aussi à trois, la tâche reste toujours rude face aux groupes armés terroristes. Pour vaincre ces groupes terroristes, il faut indéniablement impliquer l’Algérie et la Mauritanie qui sont, par excellence, des pays hôtes des chefs terroristes opérant dans le Sahel. Sauf que les signataires de l’Alliance des États du Sahel, selon la dénomination de la Charte, ne semble pas prévoir cela, surtout quand l’on sait que l’Algérie et la Mauritanie n’ont rien de commun avec le Liptako-Gourma.

Certes, la Charte prévoit des adhésions en son article 11 qui stipule « La présente Charte peut être ouverte à tout autre État partageant les mêmes réalités géographiques, politiques, socio-culturelles qui accepte les objectifs de l’Alliance. La demande d’adhésion est acceptée à l’unanimité des États Parties » ; et une modification en son article 12 « Toute proposition de modification de la présente Charte est soumise à l’acceptation unanime des États Parties. La demande de modification doit être notifiée aux autres États Parties par la voie diplomatique, moyennant un préavis de trois (03) mois », sauf que l’instabilité politique au Mali, au Burkina et au Niger et surtout leurs lignes politiques actuelles peuvent toujours amener la plupart des pays voisins à se réserver.

 

Un autre défi de taille, c’est aussi celui du financement de l’Alliance. Déjà, la Charte, dans son article 10, stipule « Le financement de l’Alliance est assuré par les contributions des Etats Parties ». En la matière, le fonctionnement d’un tel mécanisme demande assez de moyens financiers et il se trouve que tous les pays qui composent ladite Alliance sont en crise ou sous des sanctions économiques. Ce qui fait que l’économie de chacun de ces trois pays est totalement agonisante.

En somme, cette Alliance peut bien servir efficacement à pacifier et à stabiliser le Sahel, si seulement les trois pays arrivent à se doter des moyens nécessaires et à bénéficier de l’adhésion d’autres pays voisins indispensables dans la lutte contre les terroristes dans l’espace. Sauf que, il faut le dire, cela n’est pas tout à fait évident avec des pouvoirs transitoires et surtout militaires.

Ousmane BALLO

Source : Ziré

Last Updated on 21/09/2023 by Ousmane BALLO

4 thoughts on “Alliance des États du Sahel : ces défis indéniables

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