Délestages d’électricité : des activités économiques se meurent

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À Bamako comme à l’intérieur du pays, les populations continuent toujours d’assister, impuissantes, à des délestages électriques, dont la période dure parfois une journée ou même plus, selon les localités. Les premières victimes de cette situation, que la société Énergie du Mali (EDM-SA) ne semble plus contrôler, sont celles dont les activités professionnelles dépendent exclusivement de l’électricité.

Nous sommes dimanche, 03 septembre 2023, à Nafadji. Il est 10 heures et les populations commencent à sortir de leur long sommeil dû à la veillée du samedi soir. Mais Ousmane Bah, gérant du lavage ‘’Bélédougou’’, une station qui se trouve à quelques encablures du cimetière de Nafadji, s’inquiète déjà. Il est sur place depuis 07 heures et l’EDM est visiblement passée avant lui. On l’informe que le réseau s’est coupé depuis 06 heures et qu’il y a plus d’électricité.

Pas d’électricité, pas de clients, donc pas de travail. Tristement assis, M. Bah et trois de ses employés se regardent sans aucune solution au préalable. C’est sans doute, une mauvaise journée qui s’annonce. Interrogé par notre équipe, le chef de la station de lavage  lance : « Ça fait combien de temps, selon vous, que l’on est dans cette situation ? Six mois, une année, deux ans ? Et nous nous demandons quand est-ce que cela va finir. C’est là, le vrai souci. C’est presque tous les jours. Souvent, nous passons trois à quatre heures sans électricité. Pendant les week-ends, on passe toute la journée sans électricité, alors que c’est cette période que nous avons plus de clients. Au niveau du lavage, rien ne peut réellement se faire sans la machine à laver. Les clients sont habitués à cela et ils ne veulent plus le lavage manuel. »

Au début, M. Bah avait douze  employés. Mais aujourd’hui, il n’a que trois personnes qui l’aident à faire tourner l’entreprise. « J’ai opté pour la rémunération mensuelle et actuellement cela a énormément de conséquences sur le lavage, à cause du faible rendement. Parce que le marché n’y est plus, malgré le dynamisme des jeunes (employés). En vérité sans une réelle motivation, le travail devient difficile. Aujourd’hui, je n’ai que trois personnes avec moi ; j’ai été obligé de libérer les autres », nous explique-t-il.

À quelques mètres de là, se trouve un atelier de couture. Visiblement, les mêmes sentiments de déception animent les visages là-aussi. Malgré le jour de repos, Lassana Koné, a ouvert les portes de son atelier. Il se dit être en retard sur quelques rendez-vous de clients. « Il y a des clients qui devaient avoir leurs habits depuis le jeudi, d’autres le vendredi ou même hier (samedi). Mais, voyez-vous même ? On est au dimanche et il nous faut encore de temps pour pouvoir finir et livrer ces habits-là. Donc, je vous dis clairement qu’il est devenu pratiquement impossible pour les tailleurs d’honorer tous leurs engagements auprès de leurs clients dans ces conditions », nous témoigne M. Koné.

Selon lui, cette irrégularité avec les clients a un impact énorme sur la situation économique des employés de l’atelier. « Cet atelier que vous voyez, il y a combien de personnes qui en dépendent ? Les gens ont appris ce métier pour subvenir à leurs besoins, mais on ne peut pas travailler sans électricité, c’est quasi impossible de nos jours. En tant que chef d’atelier, j’arrive difficilement à subvenir à mes besoins et nous avons toujours des retards sur les factures de loyer à payer », ajoute-t-il.

« Nous sommes au chômage… ! »

Les soudeurs aussi sont affectés par la même situation. Contrairement aux laveurs et aux tailleurs, les soudeurs ne peuvent absolument rien faire sans électricité. Sékou Keïta est soudeur et il habite à Moribabougou, un autre quartier périphérique de Bamako. C’est là-bas qu’il a son atelier. Il témoigne : « Je dirais même que nous sommes au chômage. A Moribabougou, on dirait que l’EDM fait exprès. Nous passons plus de temps sans électricité. Je vous jure qu’un jour j’avais décidé de changer de quartier au moins pour mon atelier mais après, je constate que la situation est générale. Il faut vraiment que les autorités trouvent une solution, sinon notre cas est plus que préoccupant ».

Les coiffeurs et certaines alimentations qui utilisent couramment les frigos souffrent de la même épidémie. Il y a clairement à trouver une solution pour ces véritables victimes de l’EDM qui n’ont pas d’ailleurs assez de moyens pour se doter de groupes électrogènes. Ainsi, en plus des lavages ; des ateliers de couture et des salons de coiffure, plusieurs autres petites entreprises sont en train de fermer porte mettant ainsi des chefs de famille en chômage, à cause du manque d’électricité dont dépend le fonctionnement réel de ces activités économiques.

Amadou Kodio

Source : Ziré

10 thoughts on “Délestages d’électricité : des activités économiques se meurent

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