Gestion de la transition : Dicko reprend les hostilités

Dans un duel à distance lors de la clôture de la campagne référendaire, l’imam Mahamoud Dicko a mobilisé sa troupe le 17 juin 2023 au Palais de la Culture contre le projet de Constitution alors que les partisans du OUI ont pris d’assaut le Stade du 26 Mars. Pendant que la masse était concentrée sur la question de la laïcité et du projet de Constitution, l’imam quant à lui, décide de régler ses comptes avec le pouvoir en place. Il les a accusés d’avoir détourné la révolution du peuple.

Dicko n’a pas totalement perdu son influence, au regard de sa mobilisation du vendredi dernier. En effet, l’imam Dicko s’oppose à la nouvelle Constitution tout comme la Ligue malienne des Imams et Érudits pour la Solidarité islamique au Mali (LIMAMA) dans son ensemble. La raison ? Dire non à la laïcité qui figure dans le projet de Constitution. Un concept auquel certains leaders religieux s’opposent dont l’incontournable imam de Badalabougou.

Très influent, l’ancienne autorité morale du M5-RFP, sert encore de porte étendard dans le rang de ceux qui s’opposent à la nouvelle Constitution. Ils ont choisi le Palais de la Culture pour exprimer leur désaccord lors de la clôture de la campagne référendaire.

L’imam va loin…!

Au regard de sa sortie, l’imam de Badalabougou n’a visiblement pas digéré certains faits antérieurs. Surtout la prise du pouvoir par les militaires en août 2020, puis en 2021, alors qu’il était l’arme réelle dans la chute du régime défunt d’Ibrahim Boubacar Keïta. À ses dires, la finalité de la lutte du peuple, pour ne pas dire sa lutte de 2020 a été volée. « Ils ont confisqué la révolution du peuple et ils sont en train d’en faire ce qu’ils veulent. C’est tellement étonnant », a-t-il déclaré dans un premier temps.

Selon l’imam Mahamoud Dicko, toutes les révolutions ont été confisquées, détournées ou dénaturées au Mali. « C’est ça la vérité. C’est ce qu’ils sont en train de faire aussi. Ils dénaturent l’histoire, ils font passer les acteurs des révolutions qui sont des véritables victimes comme bourreaux », a-t-il ajouté.

« Je ne collaborerai jamais… »

Dans un ton assez ferme dont lui seul a le secret, Mahamoud Dicko a une fois de plus clamé son opposition à la transition. Pour lui, cela reviendra à trahir sa parole donnée. « Je ne collaborerai jamais, je dis bien jamais avec des gens qui ont confisqué la révolution du peuple. Ils sont en train de bâillonner ce même peuple. Je préfère mourir en martyr que de vivre traître. Trahir ma parole, trahir mes camarades de lutte, mes amis, les martyrs… non ! Je préfère mourir que de faire cela », a-t-il lâché sous les acclamations de ses partisans.

C’est dire que l’autorité morale du Mouvement du 5 juin, Rassemblement des Forces Patriotiques (M5RFP) n’a pas encore dit son dernier mot sur la gestion de la transition et pourra même se dresser à tout moment pour reprendre service.

Amadou Kodio

Source : Ziré