Mali : Quelle judiciarisation ? 

Comme le disait un célèbre avocat, « on ne peut pas enlever des gens, les faire disparaître quelque temps et ensuite arranger tout cela avec la justice ».

Mais au Mali, cela s’appelle « judiciariser » l’affaire !  Cette manière de faire paraît presque normale, à attendre des spécialistes du droit y compris des organisations de défense de droits humains, se féliciter de ce qu’ils qualifient ainsi à tort de judiciarisation.

Les Maliens ont toujours eu le génie de falsifier le sens usuel de certaines terminologies juridiques. Le concept de judiciarisation ne fait pas exception à cette manie bien nationale.

Il est évident que le terme judiciarisation est proprement impropre ici à qualifier cette pratique inacceptable dans un Etat de droit consistant, de manière extra judiciaire, à enlever des citoyens ordinaires pour des destinations connues ou inconnues, pour ensuite les présenter devant un tribunal.

Dans ces conditions, le tribunal, dans un Etat de droit, n’a absolument rien à judiciariser. Il a tout simplement, à constater la nullité de telles procédures et à en tirer toutes les conséquences de droit au profit des citoyens victimes de ces enlèvements.

Publié le 1 janvier 2021-Page Facebook

Dr Brahima Fomba

Source : L’Aube