Cour constitutionnelle : IBK chasse Manassa !

Pour la seconde fois en une semaine et la quatrième en un mois, le président IBK s’est adressé, le samedi soir, à la nation. Au lendemain des heurts à Bamako, le chef de l’Etat a décidé d’abroger les décrets de nominations des membres (restants) de la Cour constitutionnelle et d’aller vers la mise en œuvre des recommandations de la mission de la Cedeao ». Par cette mesure concernant la Cour constitutionnelle, IBK a tout simplement mis fin aux fonctions de Manassa Danioko, la très contestée présidente de cette institution.

Dans un discours d’un peu moins de dix minutes retransmis par la télévision nationale (ORTM,), IBK a expliqué que cette décision « va conduire, dès la semaine prochaine, à demander aux autorités compétentes la désignation de membres pour que rapidement une Cour constitutionnelle reconstituée aide à trouver des solutions aux contentieux issus des élections législatives ».

Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), dont l’une des figures est l’imam Mahmoud Dicko, exerce une pression terrible sur le gouvernement. Ce collectif, rassemblant la société civile, des religieux et des opposants politiques, exige, entre autres, la dissolution du parlement, la formation d’un gouvernement de transition et le remplacement des neuf membres de la Cour constitutionnelle.

Jusque-là pacifique, le gigantesque rassemblement que tient le M5-RFP à la Place de l’Indépendance de Bamako, a débouché, le vendredi dernier, sur des violences entre manifestants et forces de l’ordre.

« Nous avons tous suivi et déploré ce qui s’est passé dans notre pays, en particulier dans la capitale. Des actes de vandalisme à nul autre pareil, le saccage de l’Assemblée nationale, l’occupation de l’ORTM, le pillage des biens d’honnêtes citoyens, des voitures incendiées. Et plus grave, dans des circonstances qui seront élucidées par une enquête, des pertes en vies humaines, des blessés », relate le chef de l’Etat.

Ibrahim Boubacar Keïta poursuit : « tout le monde conviendra, que cette fois-ci, les limites du tolérable auront été atteintes et dépassées. Des faits d’une extrême gravité ont été posés. (Ils) méritent un examen et assurément des sanctions judiciaires appropriées ».

Partant de là, il a rappelé que la démocratie et la culture de  notre rejettent « l’excès pour lui préférer la tolérance, l’amour, l’écoute et le partage ». Par conséquent, IBK a invité les uns et les autres à « accepter de se parler et se donner la chance de se comprendre ». Le président de la République s’est dit convaincu que « le Mali peut encore parler au Mali, que le Mali doit toujours parler au Mali (et) le Mali peut accepter pour le Mali ».

En tout cas, le président Keïta a promis de continuer « le dialogue avec toutes les forces vives de la nation pour la mise en place d’une équipe gouvernementale consensuelle, composée de cadres républicains et patriotes, et non de casseurs et de démolisseurs du pays. Le Mali mérite mieux que ça ».

Enfin, réagissant aux rumeurs de décès de Soumaïla Cissé, le chef de file de l’opposition malienne, Ibrahim Boubacar Keïta a mis en garde contre « les fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux et ne tiennent même pas compte de ce qu’elles peuvent causer à une famille dans la peine ».

Le président IBK ajoute : « Je veux dire qu’il n’en est rien. Soumaïla Cissé est sain et sauf et il sera de retour parmi nous ».

Le 25 mars dernier, alors qu’il se rendait à Koumaira, dans la région de Tombouctou, le leader de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) a été kidnappé par des hommes armés. Son garde du corps a été tué lors de cette prise d’otages.

 MS

Source : L’Aube

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