Dans le cadre du processus de révision du décret fixant la redevance du service public d’assainissement des eaux usées et excrétas au Mali en cours, une délégation conduite par le Directeur Exécutif de la CN-CIEPA, M. Boureïma Tabalaba a été reçue par la Directrice de la Cellule de Planification et de Statistique (CPS) de l’Administration Territoriale, Mme Kadiatou dite Djitou Sidibé, au sein de sa Direction, le jeudi 02 octobre 2025.
Faut-il le rappeler, l’ONG BORDA, l’ANGESEM et la CN-CIEPA en collaboration avec les autres acteurs ont engagé courant 2022 des actions de mobilisation, d’information et de plaidoyer visant à accélérer le processus de révision du décret fixant la redevance du service public d’assainissement des eaux usées et excrétas au Mali.
Le Directeur Exécutif de la CN-CIEPA, M. Boureïma Tabalaba a noté que cette rencontre s’inscrit dans le cadre du processus de plaidoyer et de réflexion. Selon lui, ils ont lancé en 2022 une étude diagnostique pour pouvoir apprécier davantage la problématique liée à la gestion des eaux usées et excrétas. M. Tabalaba estime que la CPS qui s’occupe des questions de planification et de statistique serait intéressée par cette question. Il a insisté sur le rôle de l’Administration Territoriale par rapport à cela. A ses dires, le processus a été lancé à travers une équipe qui a été financée par le partenaire Borda et le document a été réalisé par la CN-CIEPA. « Cette équipe a clairement établi qu’aujourd’hui, si nous devons aller vers une gestion rationnelle des eaux usées et excrétas dans les grandes villes du Mali et précisément à Bamako, il nous fallait changer d’approche. Les taux de la redevance du service public d’assainissement des eaux usées ont été fixés successivement à 23 F, 50 F et 75 F CFA par mètre cube d’eau rejetée. Ces taux relativement bas et adoptés à l’issue de rencontres entre les différentes parties prenantes (services techniques, société civile et consommateurs), se sont avérés insignifiants dans l’entretien et l’exploitation des stations d’épuration construites. Selon l’étude relative à la cartographie des assujettis et la charge polluante de juin 2023, toutes les stations de gestion des eaux usées et excrétas fonctionnent à perte et les recettes générées par celles-ci couvrent à peine 30% de leurs charges récurrentes », a-t-il mentionné. Pour lui, au regard des besoins croissants des populations et du faible taux de la redevance, une relecture du décret fixant cette redevance du service public d’assainissement des eaux usées s’impose. Il a mentionné qu’ils mettent l’accent sur un processus inclusif qui prend en compte toutes les parties prenantes. C’est pourquoi, M. Tabalaba a vivement souhaité l’accompagnement de la CPS de l’Administration Territoriale en vue d’atteindre l’objectif fixé.
Le représentant de l’ANGESEM, M. Alou Traoré a fait comprendre que le décret de 2014 qui a montré ses limites doit être révisé. Il a précisé qu’ils veulent une révision participative avec toutes les parties prenantes. Tout de même, M. Traoré aussi a sollicité l’accompagnement de la CPS de l’Administration Territoriale.
Le représentant de l’ONG BORDA, M. Aboubacar Diallo a fait comprendre que leur Organisation ambitionne de se placer sur toute la chaine de valeur de l’assainissement au Mali. Il a mis l’accent sur la capitalisation des acquis. M. Diallo estime qu’il s’agit de faire en sorte que tous les acteurs puissent travailler ensemble.
La Directrice de la CPS de l’Administration Territoriale, Mme Kadiatou dite Djitou Sidibé a rassuré que leur accompagnement ne fera pas défaut. Selon elle, il est important d’approcher toutes les parties prenantes. « Il faut les avis et les observations de tout le monde », a-t-elle mentionné.
Tougouna A. TRAORE pour Afrikinfos-Mali
Last Updated on 08/10/2025 by Ousmane BALLO