Insécurité à Bandiagara : les forces vives toujours en alerte

Les forces vives de la région de Bandiagara avaient décidé de surseoir à toute manifestation jusqu’à nouvel ordre. Ainsi, le mot d’ordre de ville morte avait été suspendu. Sauf que les derniers massacres survenus dans quatre villages semblent changer la donne. Dans un communiqué, publié en fin de semaine dernière, les forces vives de Bandiagara estiment que les engagements pris par les autorités peinent à entrer en vigueur.

Lors d’une marche pacifique le 09 août 2023, les forces vives de Bandiagara, qui disaient suivre avec attention l’évolution de la situation sécuritaire dans leur région, semble en train de s’impatienter. Dans un communiqué rendu public le 25 Août 2023, elles se disent prêtes à dénoncer l’entente si la situation ne s’améliore pas.

« Les forces vives de Bandiagara suivent avec attention l’évolution de la situation sécuritaire dans leur région et ont rencontré le chef de l’exécutif régional et les Forces de défense et de sécurité depuis la suspension du mot d’ordre de la ville morte pour une semaine », peut-on lire dans ledit communiqué.

Dans le même document, ces forces vives rappellent que le 23 août 2023, une mission de haut niveau de la hiérarchie militaire, conduite par le chef d’Etat-major général des armées, le général de brigade Oumar Diarra, a rassuré les autorités coutumières et traditionnelles de Bandiagara et a pris l’engagement d’entamer des opérations de grande envergure dans les jours à venir pour la sécurisation de la région.

Le communiqué évoque surtout le processus de dialogue intercommunautaire et le processus de gestion des déplacés en cours ; l’enquête judiciaire sur la mort de Meba Djiguiba et les autres blessés, ainsi que l’indemnisation en cours de la famille de la victime.

Selon le communiqué, l’engagement pris par les autorités est le retour rapide des forces de sécurité dans les zones aux attaques. « Puisque, depuis plus d’un mois, la situation sécuritaire dans la région de Bandiagara s’est détériorée avec la multiplication des attaques terroristes contre les populations civiles », précise le document.

Les forces vives de Bandiagara précisent dans le communiqué que ces attaques ignobles ont causé la mort de plusieurs personnes, des dégâts matériels et le déplacement des villages entiers laissant derrière eux des champs et des animaux. « Les populations meurtries de cette zone interpellent les plus hautes autorités afin d’éviter le pire. Au regard de tout ce qui précède, les forces vives de Bandiagara ont décidé d’observer l’état d’avancement des engagements pris par les plus hautes autorités du pays. Par conséquent, elles n’hésiteront pas à décrier et à dénoncer, par les moyens légaux, si la situation sécuritaire demeure sans amélioration dans les tous prochains jours », ajoute le communiqué.

D’autres organisations de défense des droits de l’homme et des partis politiques ont, à leur tour, interpellé et demandé aux autorités de la transition à trouver une solution pérenne à l’insécurité qui règne dans les régions du centre du pays, particulièrement à Bandiagara.

Amadou Kodio

Source : Ziré

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