1ère édition du ‘’Rendez-vous’’ de REMAPSEN-Mali : tout sur la prise en charge du cancer

Le premier ‘’Rendez-vous’’ du Réseau des Médias africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement-Mali (REMAPSEN-Mali) s’est tenu, le 9 février 2023, à la Radio Kledu. Au cours  cette conférence, les échanges ont porté sur la prise en charge du cancer.

Cette rencontre entre dans le cadre des activités de la Journée mondiale de lutte contre le Cancer célébrée le 04 février de chaque année. Dans son intervention, la Coordinatrice nationale du REMAPSEN-Mali, Mme Fanta Diakité, a précisé qu’il s’agit d’informer la population sur le cancer et d’inciter les uns et les autres ayant des problèmes de santé relatifs au cancer à aller dans les Centres de Santé. Selon elle, les femmes sont les plus touchées par cette maladie et le combat doit être commun pour barrer la route à cette maladie.

Le rédacteur en chef de la Radio Kledu, M. Bakary Cissé, a remercié le REMAPSEN-Mali pour le choix porté sur sa Radio pour abriter cette conférence. Il a noté que la Radio Kledu est là pour soutenir Mme Fanta Diakité et le REMAPSEN-Mali dans la promotion de la santé et de l’environnement.

Selon le conférencier, Pr Ibrahima Tékété, chef du service de gynécologie du CHU Gabriel Touré, le Mali a formellement organisé la lutte contre le cancer du col de l’utérus en 2001, à la suite d’un projet pilote avec le Centre international de lutte contre le Cancer de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui est le bras technique basé à Lion en France. « Ce projet a débouché sur l’adoption de la lutte contre le cancer dans son volet prévention dans nos documents de politique, norme et procédure en santé de la reproduction. A la suite de ce projet, les professionnels ont travaillé pour adopter des lignes directrices dans nos documents et en faisant en sorte que cette lutte puisse être une réalité sur le terrain. En 2007-2008, nous avons commencé à faire en sorte que les Centres de Dépistage de Bamako puissent se réunir chaque dernier jeudi du mois pour faire le point.  C’était des initiatives personnelles », a-t-il souligné.

Pr Ibrahima Tékété précise également : « Quand vous prenez tous les cancers, tout sexe confondu au Mali, c’est le cancer du sein et le cancer du col de l’utérus qui sont les deux premiers cancers dans le classement. Leur spécificité est que le cancer du col de l’utérins est accessible au dépistage et celui du sein à la détection précoce. »

Dans les programmes, a-t-il avancé, nous faisons en sorte que la prise en charge de ces deux cancers soit combinée. « Il y a le manque de ressources humaines et matérielles. Avec le peu de ressources et moyens matériels, si on assure une bonne communication, on peut faire tache d’huile. Dans la lutte, il faut la prévention, le traitement curatif, les soins de supports et palliatifs, la rééducation. Aujourd’hui, nous faisons le dépistage, le traitement qui n’est pas complet. Actuellement l’unité de radiothérapie n’est pas fonctionnelle, car le gouvernement a pris la décision de l’améliorer. Il faut cesser de critiquer le gouvernement, car la radiothérapie est gratuite au Mali. Il ne faut pas que tout se limite au gouvernement. Il faut commencer à développer des initiatives privées et communautaires. »

Selon lui, en matière de chimiothérapie, depuis les années 2000, le gouvernement met à disposition une enveloppe forfaitaire qui tourne autour de 300 millions de FCFA.

Une probabilité de 80%…

Pour le conférencier, la probabilité pour une femme de contracter le cancer au cours de sa vie est de 80%. « Le gouvernement a émis des idées, des politiques. Aujourd’hui, on a eu le soutien des partenaires en l’occurrence l’Amicale des Femmes d’Orange-Mali soutenue par Orange et la Fondation. Avec le programme week-end 70, nous avons pu faire améliorer significativement la couverture en dépistage dans le District de Bamako. En cinq ans, plus de 540.000 femmes ont été dépistées », a-t-il déclaré.

Selon Dr Diakaridia Koné, médecin-chef du District sanitaire de la commune de Bamako et conférencier, le virus qui est à la base du cancer du col de l’utérus s’attaque surtout à la femme. « Quand on parle du cancer du col de l’utérus et de cancer du sein, nous voyons tout de suite les femmes », a-t-il lancé.

Pour lui, la plus petite prise en charge commence au niveau des structures communautaires  jusqu’au niveau supérieur. « C’est à l’Hôpital du Mali que les soins de radiothérapie sont donnés. Au niveau des Centres de Santé de Référence et autres, ils font de leurs mieux », a-t-il ajouté.

Dr Diakaridia Koné a également rappelé que le cancer du col de l’utérus peut être évité par le dépistage. En ce qui concerne le cancer du sein, il estime que c’est la palpation. « Ces cancers étant accessibles au dépistage, il ne faut pas donner la chance à ces deux maladies de s’installer et même d’abréger l’espérance de vie. La prise en charge des cas demande beaucoup de moyens », a-t-il averti.

Ousmane BALLO

Source : Ziré

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