Le sac du ciment coûte les prunelles des yeux au Mali, ce malgré que le pays dispose d’unités industrielles de production locale en la matière. Le sujet a longtemps été au centre des préoccupations des Maliens. Leur cri de cœur semble désormais tombé dans les oreilles du ministre en charge du Commerce, Moussa Alassane Diallo, qui s’emploie désormais à obtenir la baisse du prix du ciment. Mais arrivera-t-il à avoir gain de cause sur la mafia du ciment aux racines très solides ?
Le ministre du Commerce, Moussa Alassane Diallo, a entrepris des discussions avec les industriels maliens spécialisés en la matière. Le ministre s’attaque à un secteur dont le rôle est crucial pour le développement économique du pays. Le plus difficile pour Moussa Alassane Diallo sera d’arriver à convaincre les industriels et les revendeurs à réduire le prix du ciment au Mali où le BTP est en crise.
Sa mission consistera sans doute à résoudre le paradoxe né du fait que le ciment produit dans des pays voisins est moins cher que le ciment produit au Mali. Le préalable pour le ministre du Commerce est de trouver un accord avec les acteurs de la chaîne de valeur du ciment pour que les prix soient réduits sur le marché malien. A en croire Moussa Alassane Diallo, il y a un grand écart entre le coût de production au niveau des usines, le prix d’approvisionnement des revendeurs et le prix auquel la tonne est vendue aux consommateurs.
Les autorités veulent que les Maliens aient la possibilité de construire leurs maisons en mettant en place des conditions d’acquisition des matériaux de construction. L’année prochaine, le pays produira plus de 7 millions de tonnes de ciment, ce qui est au-dessus de la demande nationale. En principe, il sera facile de proposer un prix plafond pour la tonne de ciment. Cette baisse doit être suffisante pour permettre de booster l’activité économique dans les ménages.
Le Niger a pris la décision de réduire le prix du sac de ciment qui est vendu entre 2500 et 3000 F CFA, selon les régions du pays. Le Mali est donc sur la même voie. En effet, les pays de la Confédération des Etats du Sahel (AES) ont signé un accord pour uniformiser leurs politiques commerciales. Ainsi, la commercialisation du ciment sera basée sur des prix standards pour la tonne, afin qu’il n’y ait pas un déséquilibre dans l’offre de ce produit aux consommateurs dans l’espace communautaire.
La production du ciment devra prendre de l’ampleur avec la mise en valeur des matières premières. La clinkérisation est en voie de développement avec la construction d’usines de calcination de l’argile au Burkina Faso et ailleurs. Il s’agit de permettre le contrôle de toute la chaîne de production du ciment sur place. Avant, les usines de production se contentaient d’importer du clinker qui était ensuite broyé.
Abdallah SANOGO
Source : La Rédaction du Mali
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