Le ministre de l’Industrie, du commerce et des investissements, Harouna Niang, a eu une séance de travail ce 6 novembre 2020 avec l’ambassadeur de l’Union Européenne au Mali, Bart OUVRY. Au cours de cette rencontre les deux personnalités ont évoqué les effets négatifs de la pandémie de la Covid-19 sur l’économie malienne. Harouna Niang a fait le point des rencontres qu’il a tenues avec les opérateurs économiquesdes différents secteurs économiques du pays.
Ces différentes rencontres ont permis de bien comprendre les préoccupations de ces opérateurs économiques et réfléchir sur les solutions à envisager pour relancer l’économie du pays. Il est apparu que la relance de l’industrialisation est un moyen sûr de création d’emplois et de consolidation des filières. Une telle politique contribuera à réduire le chômage des jeunes, l’immigration clandestine et le terrorisme islamiste.
Une volonté affichée
Le ministre a également rappelé la volonté du Gouvernement de transition de mettre en place une administration juste, équitable et transparente avec des fonctionnaires ayant un sens élevé de l’éthique et de la vertu. La lutte contre la corruption et les privilèges indus, ainsi que la promotion de la bonne gouvernance seront érigées en principes cardinaux pour chaque agent de l’Etat. Le ministre a, en outre, informé son interlocuteur qu’il a instruit ses collaborateurs, la célérité dans le traitement des courriers et la lutte contre la lourdeur administrative.
Vers la mise en place d’un projet d’appui à l’industrialisation
Comme suite à donner aux concertations qu’il a initiées avec le secteur privé, le ministre a indiqué que son département s’attèle à l’élaboration d’un programme de travail avec des objectifs quantifiables, visant surtout la mise en place d’un projet d’appui à l’industrialisation qui accordera une attention particulière aux régions du Centre et du Nord du Mali. Ce projet devra aider à mieux préparer l’économie malienne à aborder la mise en œuvre de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF) et de l’Accord de Partenariat Economique (APE) conclu entre la CEDEAO et la Commission de l’Union Européenne.
Harouna Niang a aussi rappelé l’opportunité qu’offre la sous-région confrontée au péril sécuritaire et terroriste. La fourniture des équipements sécuritaires telles les tenues et autres matériels militaires constitue notamment un marché captivant qui permettra d’accroître le taux de transformation du coton malien. Toutefois, le Ministre de l’industrie, du commerce et des investissements a demandé le soutien de son interlocuteur, le Chef de la Délégation de la Commission Européenne pour apporter une assistance technique pour l’élaboration et la mise en place de ce Projet d’appui à l’industrialisation.
Ce projet pluriannuel, qui sera basé sur les réalités du pays et le dialogue franc et constructif avec le secteur privé, sera un des leviers dont disposera le Mali pour son industrialisation. Il consacrera une large place au développement de l’agro-industrie, afin de prolonger la durée de vie de nos produits, la transformation et le bon conditionnement dans des emballages appropriés. Dans la même veine, le ministre a sollicité la délégation de la commission européenne pour apporter un appui dans l’élaboration de la Stratégie nationale du Mali dans le cadre de la mise en œuvre de la ZLECAF afin de permettre au pays de tirer pleinement profits de la libéralisation du commerce intra africain.
L’accompagnement des partenaires
Pour sa part, le chef de la délégation de l’Union européenne au Mali a informé le Harouna Niang que le 11e FED sera bouclé au Mali en fin 2020 et qu’un nouveau cycle de programmation débutera pour la période 2021-2027. Il a ensuite passé en revue les interventions de la DCE, notamment le soutien à l’Office du Niger pour l’amélioration et l’augmentation de la production de riz ; l’appui aux Petites et moyennes entreprises; l’étude réalisée sur les ressources halieutiques du Mali; le soutien à la transformation du coton en produits artisanaux ; l’appui à la transformation et à la commercialisation de l’anacarde ; et la création d’un cadre propice pour la croissance durable et saine pour les investisseurs.
Par rapport à ce dernier point, l’Ambassadeur BART OUVRY a informé le ministre de l’élaboration d’un mémorandum avec le secteur privé pour simplifier l’environnement fiscal. Il s’agira notamment de la simplification et de la digitalisation de la fiscalité et son élargissement à l’assiette fiscale ; de l’accentuation de la lutte contre la fraude douanière et l’instauration d’une procédure disciplinaire au niveau de l’administration contre les fonctionnaires indélicats ; et enfin de l’administration d’une bonne justice commerciale pour baisser les coûts.
D’autres mesures comme l’engagement des reformes sur le foncier, l’amélioration de la transparence publique et l’apurement de la dette intérieure et l’amélioration de l’accès à l’électricité sont également à envisager. L’Ambassadeur a également sollicité l’appui du ministre pour la mise en place d’un cadre de dialogue pour le suivi de la mise en œuvre des réformes dont le seul objectif est de créer les conditions pour attirer les investisseurs et faciliter le commerce. L’Ambassadeur BART OUVRY a également indiqué que le prochain cycle de programmation accordera la priorité à l’employabilité de la jeunesse et les secteurs de la transformation.
Tout en réitérant sa demande pour l’appui à la mise en place d’un projet pour relancer l’industrialisation du Mali, le ministre a partagé la pertinence de l’employabilité de la jeunesse et a informé le visiteur du jour, des perspectives de création d’un programme de promotion de l’entreprenariat jeune en collaboration avec la télévision nationale, l’ORTM.
Abdoulaye OUATTARA / Afrikinfos-Mali
Last Updated on 13/11/2020 by Ousmane BALLO