Un vieux qui refuse toute idée de son départ à la Mecque (haut lieu de pèlerinage pour les musulmans) et s’exprime ainsi « An ga taa… an ga yan bila ». Ces deux phrases lui ont valu la clé d’une célébrité. C’est la vidéo qui fait le buzz actuellement sur la toile malienne. Vous l’aurez certainement remarqué, depuis un certain moment, ce concept est le leitmotiv de pas mal de gens. Il s’agit de « An ga taa… an ga yan bila », littéralement « Allons, quittons ici ».
Le vieux « Ba Diarra » dont les compagnons s’amusaient à lui jouer un tour avec l’annonce de son départ à la Mecque, n’imaginait pas que la vidéo faite par ceux-ci allait lui apporter célébrité et succès sur les réseaux sociaux. Aussitôt, la magie de l’Internet a fait son effet, la vidéo postée est devenue en quelques jours virale sur les réseaux.
« An ga taa… an ga yan bila », répondait le vieux Diarra en signe de son refus catégorique d’aller à la Mecque. Très vite, le concept du vieux est associé à de nombreux faits et actes en ligne. On retrouve ces mots dans des vidéos de propagande, de dénigrement et même d’emojis de discussions instantanées. En quelques semaines, Ba Diarra est devenu un personnage populaire. Les gens s’émerveillent d’entendre son accent ségovien ou se plaisent à faire des parodies de sa vidéo.
Mais c’est surtout sur internet précisément les réseaux sociaux qu’il est devenu une star, au point que « de nombreux entrepreneurs et mêmes des leaders religieux n’hésitent pas d’inviter à leur domicile pour rehausser leur image », comme en témoignent les photos prises par certains d’entre eux en compagnie du vieil homme sur les réseaux. En retour, c’est avec les bras chargés de présents (boubous en bazin, enveloppes enrichies…) qu’il ressort de ces invitations. Popularité oblige. Il est invité sur plusieurs plateaux d’émissions télé.
Pour la petite histoire, Ba Diarra, le sexagénaire, est originaire de Konobougou (Région de Ségou). Son mépris pour la Mecque se justifie par le fait qu’il a perdu deux membres de sa famille lors du drame survenu au cours du pèlerinage en septembre 2015. Au cours duquel des centaines de pèlerins ont perdu la vie suite à une bousculade meurtrière. Le vieux Ba Diarra pretexte aussi que ses enfants, sa belle-fille et même sa femme lui auraient dit de ne pas lui pardonner s’il s’y rendait. « N’ den ko a ti yafama, oun mousso y’a fo alli bouramousso ko a be oun aramou ni taara aye sabali n’teta ». En attendant de se rendre à ce lieu saint de l’islam, son refus lui a valu tout l’or du succès et de la célébrité sur la toile malienne.
T. CAMARA
Source: L’Essor
Last Updated on 14/09/2020 by Ousmane BALLO