Mossa Ag Attaher sur la situation des migrants : « Cette tragédie humaine doit heurter la conscience universelle »

‘’Mobilités humaines, facteurs d’intégration, de développement et d’enrichissement culturel. Quelle contribution des Maliens établis à l’extérieur à la refondation de l’Etat ?’’, C’est le thème des états généraux de Migration et Cadre de Concertations avec les Maliens établis à l’Extérieur, tenus du 17 au 19 août 2023 au Centre International de Conférence de Bamako. C’était sous la présidence du Dr Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre.

C’était une rencontre qui s’inscrivait dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la Refondation de l’Etat. Il s’agissait, pendant trois jours, de faire un diagnostic des enjeux migratoires et de présenter des initiatives concrètes pour promouvoir davantage le rôle de la diaspora dans le processus du développement national. Ainsi, elle visait surtout à créer les conditions d’une participation accrue de la diaspora malienne au développement socio-économique et au renforcement de la cohésion, de l’unité et de l’entente au sein des Maliens établis à l’Extérieur et de réfléchir à des solutions communes durables face aux enjeux migratoires actuels.

Selon Mossa Ag Attaher, ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, l’organisation des états généraux de la Migration et des concertations avec les Maliens établis à l’Extérieur est la traduction opérationnelle de l’attention de plus hautes autorités du Mali à l’égard de sa diaspora et des questions migratoires. « Une attention qui a été illustrée par des actions concrètes, notamment : la présence des représentants des Maliens établis à l’Extérieur au Conseil national de Transition, au Haut Conseil des Collectivités et au Conseil économique, social et culturel ; la participation des Maliens établis à l’Extérieur aux Assises nationales de la Refondation de l’Etat ; le renfoncement de la place des Maliens établis à l’Extérieur dans la nouvelle Constitution ; la participation qualitative et massive des Maliens établis à l’Extérieur aux élections référendaires récemment organisées ; l’accompagnement de plus de 10000 migrants de retour dans le processus de réintégration durable à travers de projet de réinsertion ; l’assistance à près de 15000 Maliens en situation de détresse au cours des trois dernières années », a-t-il expliqué.

La migration, une affaire de tous !

Mossa Ag Attaher a estimé également que les questions de migration devaient se traiter avec humanisme et  que le rôle des leaders aujourd’hui en tant que dirigeants du monde était de construire des ponts entre les peuples et non des murs. « Car, les migrations constituent une vieille réalité du monde que nul ne peut nier. Au-delà des apports multiformes des migrants, vous conviendrez avec moi que la question de la migration irrégulière est devenue l’une des préoccupations majeures de notre temps. C’est triste de voir des milliers de jeunes migrants, dont beaucoup d’Africains, périr chaque année sur les routes migratoires. Cette tragédie humaine doit heurter la conscience universelle, interpeller tous en tant que gouvernants et en tant qu’êtres humains tout simplement », a-t-il ajouté.

En se référant aux données de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM), le ministre note que plus de cinquante mille (50 000) migrants ont perdu la vie de 2014 à nos jours dont plus de quatre mille (4000) en 2022. « Au cours du premier trimestre 2023, près de cinq cent (500) migrants ont perdu la vie en traversant la Méditerranée », a-t-il précisé.

Amadou Kodio

Source: Ziré