Visiblement, la souffrance énergétique du peuple malien semble ne déranger personne au sein du Conseil National de la Transition censé plaider sa cause auprès du pouvoir exécutif. La souffrance des Maliens s’éternise. Pire, personne ne sait aujourd’hui des chantiers entrepris par la ministre Bintou Camara pour écourter cette souffrance, à l’exception d’elle-même. Elle alterne vérités et contrevérités sur la question, mais sans convaincre personne.
D’ailleurs, aujourd’hui, sa parole n’a aucune valeur aux yeux des Maliens. Pendant ce temps, la crise énergétique est presque devenue une préoccupation nationale et affecte profondément l’économie malienne. Mais, le Conseil National de la Transition joue à l’aveuglette en donnant l’impression de ne rien voir et entendre des cris de détresse des Maliens fortement éprouvés. Faut-il conclure à un complot au sommet de l’Etat contre le peuple malien ?
Tout porte à croire que la crise énergétique dont souffre aujourd’hui le peuple malien est partie pour plusieurs années. Mme la ministre Bintou Camara a montré ses limites. En plus d’être en panne d’inspiration dans la recherche des solutions, elle semble être encouragée dans sa léthargie par les membres du Conseil National de la Transition qui ont jusqu’ici préféré jouer aux spectateurs. Les Maliens ne comprennent pas, après une année de crise énergétique, que leurs représentants et leur porte-voix continuent à se mouvoir dans l’indifférence totale.
En effet, la logique voudrait que le Conseil National de la Transition dirigé par Malick Diaw s’approprie de cette affaire, tant elle touche le quotidien des Maliens. Mais rien ! Après une année de crise, aucun compte rendu n’a été requis de Mme la ministre Bintou Camara qui donne, elle-même l’impression de ne pas sortir dans les nuages. Ses promesses d’améliorer la régularité de la fourniture d’électricité à Bamako n’ont pas été suivies d’effet.
La situation énergétique du pays s’empire progressivement malgré sa sortie médiatique très spectaculaire, où elle a tenté de faire porter le chapeau en vain. Mais comme pour dire que le mensonge n’a pas de lendemain, elle se voit aussi rattraper en plein jour en échouant à stabiliser la fourniture de l’électricité malgré ses accusations de vol de carburant qu’elle n’a d’ailleurs pas réussi à prouver. Aujourd’hui, malgré l’arrestation de tous les présumés voleurs, elle n’a toujours pas réussi à régulariser la fourniture de l’électricité.
Rien ne fonctionne dans ce département !
Sachant bien que les Maliens n’accordent plus de crédit à sa parole pour les avoir floués dans l’affaire vols de carburants par les agents de l’EDM-Sa, Mme la ministre de l’Energie et de l’Eau, Bintou Camara, qui visiblement évite le regard inquisiteur des Maliens, avait envoyé, il y a quelque mois, un de ses lieutenants pour convaincre les Maliens à prendre encore leur souffrance en patience. Mais, la duperie n’a pas eu l’effet escompté auprès des Maliens qui ont énergiquement fustigé la sortie ratée de la chargée de communication du département.
Pour rappel, dans le communiqué rédigé par sa chargée de communication, le ministre Bintou Camara avait encore rassuré les Maliens que le processus de stabilisation de la fourniture d’électricité au citoyen est engagé et se consolidera au fur et à mesure que l’approvisionnement de combustible notamment, le fuel lourd, s’accroitra.
« La dotation des trois plus grandes centrales en fuel est un changement fondamental qui permettra d’améliorer l’efficacité et la fourniture d’électricité tout en rationalisant les besoins de combustibles de ces centrales et dépenses liées. Cependant, quelques dysfonctionnements sont constatés dans la fourniture de fuel longtemps abandonnés au profit du Gasoil dont la reprise nécessite des commandes spéciales des opérateurs pétroliers auprès des pays producteurs », ledit communiqué.
Le département avait également annoncé un projet d’acquisition urgente auprès des pays partenaires stratégiques, des batteries « Intelligent Power – M », avec des puissances de 2,5 à 15 kWh pour apporter une réponse immédiate et coordonnée aux besoins énergétiques pressants des usages productifs raccordés au réseau électrique interconnecté.
Il s’agit, entre autres, des couturiers, coiffeurs, menuisiers, meuniers, boutiquiers, soudeurs, électriciens et autres artisans évoluant dans le secteur informel, qui contribuent au développement socioéconomique de notre pays, et surtout à la réduction du chômage et qui connaissent aujourd’hui un ralentissement certain à cause des coupures intempestives. Mais c’était sans compter sur son goût trop élevé pour le mensonge !
C’est dire que Malick Diaw et ses hommes ne manquent pas de matière pour interpeller Mme la ministre Bintou Camara, voire même demander sa destitution du gouvernement pour improductivité. L’heure est donc venue pour eux de prouver aux Maliens qu’ils ne sont pas une simple caisse de résonance et qu’ils ne sont pas là pour combattre la seule personne de Choguel !
Seydou DIALLO
Source : La Rédaction du Mali
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