Cliniques privées en brousse : La santé publique en cause !

La ministre de la Santé, Assa Badiallo, est interpellée par la situation de ces centres de santé qui naissent sans encadrement. On assiste à la prolifération des cliniques privées dans les quartiers des grandes villes, en violation des règlements en la matière. Le problème est plus inquiétant dans les villages. Sortis de nulle part, des cabinets de santé se sont installés dans de nombreux villages en manque de centre de santé. Ces cliniques qui offrent des soins payants aux populations exercent dans la plus grande liberté hors de tout cadre de contrôle.

Généralement, les promoteurs de ces centres sont des gens n’ayant pas forcément le profil nécessaire pour soigner. Ils choisissent des localités difficiles d’accès, des villages ayant un besoin important de soins de santé. Il s’agit d’une exploitation des failles du maillage sanitaire du territoire national. Les villageois pensent généralement que ces nouveaux acteurs de la santé sont des bienfaiteurs, en lieu et place de l’Etat.

Pour certains locaux, les cliniques privées qui débarquent dans les villages viennent mettre fin à la souffrance des habitants. Finie l’époque où il fallait transporter des malades par charrette ou en moto ou vélo afin de joindre le dispensaire de l’Etat situé à plusieurs kilomètres. Dans le temps, des femmes sont mortes en donnant la vie avant d’atteindre ces dispensaires de l’Etat. Le problème est que l’Etat malien n’a jamais investi dans des centres de santé hors des chefs-lieux d’arrondissement ou de cercle.

En d’autres termes, l’Etat s’est seulement soucié des fonctionnaires qu’il envoie à l’intérieur du pays. Des aventuriers sont donc en train de tirer profit de cette faiblesse de l’Etat en installant des cliniques sanitaires en brousse. Selon des témoins, il y a du tout-venant dans le lot. Ainsi, un infirmier chassé pour avoir été à l’origine d’un drame sanitaire est en train de servir dans un village du cercle de Kolokani. On rapporte aussi que des gens n’ayant aucune expérience professionnelle avérée en matière sanitaire sont en train de soigner des gens dans certains villages.

Chose inimaginable, racontent des témoins, il y a eu des cas d’opérations dans des villages avec comme conséquence des pertes en vies humaines. Si rien n’est fait, ces cliniques qui échappent à tout contrôle étatique pourraient être à l’origine de drames importants. Toutes sortes d’expériences peuvent être menées sur des patients, surtout que des médicaments non homologués peuvent être administrés. Le plus grand danger est la possibilité d’utiliser la population comme cobaye pour tester des vaccins dont l’effet sur l’homme est inconnu.

On a entendu des anecdotes se rapportant à des maux de tête, des vomissements et d’autres malaises affectant des groupes entiers de personnes ayant subi des vaccins.

Abdallah SANOGO

Source : Rédaction du Mali