Sabotage du pont Parou-Songobia : le transport en commun à l’arrêt

Au centre du Mali, le pont de Parou a, de nouveau, été saboté mi-décembre 2023 par des groupes armés terroristes, empêchant ainsi le trafic sur l’axe Bandiagara-Bankass-Koro. Depuis, les usagers quittant la zone de Koro et Bankass sont obligés de passer par la dangereuse voie appelée route-Serpenté qui mène vers Somadougou. Cette rupture rend aujourd’hui quasiment impossible le déplacement des personnes et leurs biens par voie de transport commun.

Depuis le début de la crise sécuritaire au centre du Mali, le pont de Parou a toujours été la cible des terroristes. Zone stratégique sur la R15 et qui relie plusieurs localités du centre vers le sud du Mali, le pont Parou a une fois de plus été dynamité mi-décembre 2023. Ce qui signifie que malgré les multiples descentes de l’armée dans la zone, Parou et Songobia restent toujours des localités sous la menace permanente des terroristes.

Ainsi, ce pont qui sert de l’ouverture de la région de Bandiagara à Bankass et Koro, a été sauté par des groupes armés terroristes. Selon des sources locales l’axe Parou et Songobia qui constitue un corridor économique n’est plus praticable et les attaques contre les populations civiles sont récurrentes. « Rien qu’entre novembre et décembre 2023, trois cars ont été détournés avec les passagers par les terroristes dont deux restent toujours introuvables », nous a confié une source locale.

La sécurisation du pont, ultime solution !

Le 5 janvier 2024, l’association Ginna Dogon, accompagnée des associations des jeunes du pays Dogon, a rencontré le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Col. Sadio Camara, pour plaider en faveur d’une stratégie définitive de sécurisation. « Nous avons plaidé auprès des autorités pour la réhabilitation rapide du pont accompagnée de sa sécurisation. Parce que réparer ce pont sans dispositif sécuritaire ne servira pas à grand-chose. Parce qu’il a été réparé à plusieurs reprises, mais nous revenons toujours à la case de départ. Le ministre Camara a pris des engagements et nous a beaucoup rassurés et nous espérons sincèrement une solution définitive cette fois-ci », a expliqué Adaman Diongo, président du collectif des associations des jeunes du pays dogon (CAJPD) qui était de la délégation.

En attendant, les usagers continuent de risquer leur vie sur la route serpentée. Cette voie est non seulement impraticable, mais elle contient également d’énormes risques d’attaques et d’accidents. « Nous souffrons énormément. Vous pouvez constater vous-même si vous avez une fois emprunté cette voie. La route est impraticable. Il y a longtemps que les gens l’avaient abandonnée. Mais aujourd’hui, elle est la seule alternative et les populations sont obligées de l’emprunter avec tous les risques et dangers qu’elles savent », a déclaré Bocar Tanapo, un usager de ladite voie.

Amadou Kodio

Source : Ziré