Au Mali, la mission est accomplie, mais le plus dur reste à faire

Dans l’éclat des célébrations du 63e anniversaire de l’armée malienne, présidées par le Colonel Assimi Goïta, le 20 janvier 2024, une aura de succès flotte dans l’air. La mission de reconquête territoriale est clairement marquée comme « accomplie », mais, comme l’a souligné le Président de la Transition lors d’une entrevue empreinte de réalisme, le plus dur reste à accomplir.

L’année passée a été témoin de la reprise stratégique de Kidal, Ber, Tessalit, et Aguelhoc, des succès militaires retentissants qui ont démontré la montée en puissance fulgurante de l’armée malienne. L’apothéose de cette série de victoires a été la reprise de Kidal le 14 novembre 2023, mettant un terme à une décennie d’occupation terroriste. Cet exploit a non seulement renforcé la confiance en l’armée, mais a également affirmé la volonté du pays de défendre son intégrité territoriale.

Le défi complexe était de protéger cette intégrité tout en préservant la souveraineté nationale. Une équation difficile que les Forces de défense et de sécurité ont résolue avec succès, établissant des partenariats stratégiques avec des pays prêts à soutenir le Mali dans cette entreprise cruciale. Ces alliances ont permis de moderniser l’arsenal de l’armée malienne, conférant à ses opérations une efficacité nouvelle.

Cependant, au-delà des festivités et des applaudissements, le président Goïta, dans un moment de lucidité, a évoqué le prochain chapitre : « Nous avons fait le plus difficile, maintenant nous devons faire le plus dur, qui est la stabilisation du pays. » C’est un appel à l’action, reconnaissant que la paix durable ne peut être instaurée par la seule puissance militaire. La synergie d’acteurs multiples, dont les autorités traditionnelles à travers le dialogue inter-malien, devient cruciale.

La stabilisation du Mali ne se mesure pas seulement en termes de sécurité physique, mais aussi en termes de réconciliation. Les forces armées se tourneront vers le nord du pays pour contrer les groupes terroristes, tandis que les autorités traditionnelles sont invitées à jouer un rôle essentiel dans le dialogue inter-malien, visant à réconcilier les cœurs et les esprits.

La mission est accomplie, mais la quête de stabilité et de réconciliation promet d’être un nouveau défi. Le Mali, guidé par une vision réaliste et empreinte d’espoir, écrit un nouveau chapitre de son histoire.

Source : L’Aube