À l’instar de la Communauté internationale, le Mali mène depuis le 25 novembre 2023, les seize jours de campagne de lutte contre les violences faites aux femmes. En cette occasion, la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH), en collaboration avec les organisations féminines de lutte contre les Violences basées sur le Genre (VBG) attirent l’attention sur les nombreux cas de violence.
A la faveur des seize jours de caravane de lutte contre les violences faites aux femmes au Mali, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a fait appel à l’éminente femme engagée dans la cause féminine, Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, présidente de WILDAF-Mali, et ancienne ministre de la promotion de la femme, de l’Enfant et la Famille, pour animer une conférence-débats le 25 novembre 2023.
Intervenant sur le sujet, Mme Bouaré Bintou Founé Samaké a révélé que les violences les plus répandues et reconnues au niveau global sont celles commises en milieu conjugal. À ce sujet, elle dira que le nombre de violences conjugales commises est énorme. Elle a d’abord fait le point à l’échelle mondiale, où une femme sur trois a subi des violences physiques ou sexuelles de son partenaire intime. « Toutes les onze minutes, une femme ou une fille est tuée par quelqu’un de sa propre famille. Au Mali, huit femmes sur dix ont subi au moins une forme de violences au sein de leur foyer », dira la présidente de WILDAF-Mali.
L’ancienne ministre s’est aussi référée sur des données statistiques du Système de Gestion d’Informations sur les Violences basées sur le Genre (GBVIMS). « Selon le Système de Gestion d’Informations sur les Violences basées sur le Genre (GBVIMS), en 2022, il y a eu 14264 cas de violence basée sur le genre (VBG) rapportés, comparativement à 9540 cas signalés à la même période en 2021, soit une augmentation de 49%. Sur ce nombre de cas, les 98% ont été commises sur les femmes et filles, notamment 39% concernent les viols et 17% d’agressions sexuelles », a-t-elle ajouté.
Mme Bouaré reconnait aussi que ces actes constituent de graves violations des droits de l’Homme. « Au Mali, au moins cinq femmes par jour franchissent nos portes et quatre femmes sur les cinq sont victimes de violences conjugales », a estimé la conférencière. Quant aux violences sexuelles, elle explique que ces pratiques recouvrent les situations dans lesquelles une personne, de manière disproportionnée un homme envers une femme, impose à autrui un ou des comportements, un ou des propos (oral ou écrit), des photographies ou des messages numériques, ou un acte à caractère sexuel. « Il s’agit des actes subis et non désirés par la victime », précise la présidente de WILDAF-Mali
Face à toutes ces situations, l’ancienne ministre interpelle une fois de plus les autorités à prendre des mesures radicales pour lutter efficacement contre le phénomène.
La vice-présidente de la CNDH, Me Aïchata Founé Tembely, qui avait planté le décor de la cérémonie a souligné pour sa part, que les violences envers les femmes sont universelles. Ces violences, a-t-elle dit, prennent différentes formes et peuvent être perpétrées à la fois dans l’espace public ou privé et ont des conséquences tragiques sur la vie des femmes.
Amadou Kodio
Source : Ziré