Gestion de la transition : le chronogramme électoral dans l’impasse

En juin 2022, le gouvernement malien a présenté aux partis politiques, un chronogramme électoral qui prévoit un retour progressiste à l’ordre constitutionnel. Dans ce programme, il était prévu le scrutin du référendum constitutionnel le 19 mars 2023 et les élections générales en 2024. Presqu’une année après, des questions taraudent autour de la volonté du Gouvernement à respecter ce chronogramme.

Le report du référendum a soulevé des suspicions au sein de l’opinion nationale. Initialement prévu, le 19 mars 2023, ce référendum, qui est une étape très importante pour la tenue des prochaines élections prévues en 2024, est désormais reporté à une date ultérieure.

Certes, les autorités n’ont encore rien notifié sur le non-respect du délai de la transition, mais ce report risque de chambouler tout le chronogramme électoral préétabli. Mieux, des acteurs politiques et de la société civile commencent à exprimer leurs inquiétudes sur le respect des dates des prochaines élections, principalement la présidentielle prévue en février 2024. Donc, ils voient de ce premier report comme une mauvaise volonté des autorités de la transition à ne pas respecter un chronogramme qu’elles ont-elles-mêmes établi.

La réalité, c’est que sur le terrain, les choses évoluent au rythme du caméléon. L’enrôlement pour la carte d’identité biométrique servant aussi de carte d’électeur traîne toujours. A cela s’ajoute le retard pris dans l’installation des démembrements de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE) ; et sans oublier la grande question sécuritaire du pays qui reste encore préoccupante.

La société civile s’inquiète !

Récemment, une plateforme de la société civile à clairement montré son inquiétude face à la lenteur de la mise en œuvre du chronogramme. Il s’agit de la Coalition pour l’Observation Citoyenne des Élections au Mali (COCEM). Cette plateforme avait même publié un communiqué au mois de février 2023 demandant actualisation du chronogramme avant même le report du référendum. « Nous exhortons le Gouvernement de Transition à diligenter l’actualisation du chronogramme des réformes et des élections en concertation avec l’ensemble des acteurs du processus électoral dans le souci de rassurer les parties prenantes au processus électoral et de faciliter le retour à l’ordre constitutionnel dans le délai », pouvait-on lire dans le communiqué.

En attendant la réaction des autorités sur l’ensemble de ces défis, l’on a le droit de garder toujours l’espoir pour un retour définitif à l’ordre constitutionnel dans un meilleur délai accepté de tous.

Amadou Kodio

Source : Ziré

 

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