Mali : encore des efforts pour l’intégration effective de l’eau, l’hygiène et de l’assainissement dans les centres de santé

Plus de trois ans après la 72ème Assemblée Mondiale de la Santé, tenue en 2019 à Genève, la Mali est toujours à la traine par rapport la mise en œuvre effective de ses engagements. Certes, un plan d’actions a été élaboré, avec le soutien des partenaires techniques et financiers, mais son exécution reste timide, surtout en ce qui concerne l’accès universel aux services d’eau, d’hygiène et d’assainissement dans les établissements de soins d’ici à 2030.

A la 72ème Assemblée Mondiale de la Santé, tenue à Genève du 20 au 28 mai 2019, les ministres en charge de la santé des pays membres ont adopté une résolution spécifique relative à l’Eau Potable, l’Hygiène et l’Assainissement (WASH) en milieu de soins. C’est une résolution qui engage les Etats à redoubler d’efforts pour parvenir à un accès universel d’ici à 2030, conformément à l’Objectif de Développement Durable N° 6 (ODD6).

Pour être au rendez-vous, le Mali a élaboré depuis 2020, pour deux ans, un plan d’actions de mise en œuvre de tous ses engagements. Le même plan a été révisé et fixé à 2025 et sera évalué de façon séquentielle.

A la date du 1er Février 2023 et selon les données recueillies auprès de Sory Ibrahima Bouaré de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS/Mali) et de Mahamane Touré de WaterAid Mali, il ressort que le premier engagement qui concerne les évaluations complètes afin de quantifier la disponibilité, la qualité et les besoins concernant les services WASH dans les établissements de santé, n’a pas encore été réalisé.

Pour l’heure,  seul le deuxième engagement (établir et appliquer des normes minimales WASH/PCI et les intégrer dans un système d’accréditation et de réglementation) est totalement réalisé. Il s’agit de l’élaboration et l’application  du paquet minimum WASH en milieu de soins ; l’élaboration du Guide opérationnel Hard (infrastructures) et Soft (communication, outils…).

Les engagements partiellement réalisés !

Selon les mêmes données mises à notre disposition, l’engament relatif à la fixation des cibles à atteindre dans les politiques de santé et intégrer les indicateurs relatifs aux WASH/PCI (Prévention et Contrôle de l’Infection) dans les mécanismes de suivi nationaux, est partiellement réalisé. Le paramétrage des indicateurs WASH in health care facilities (WHCF) ou le WASH dans les établissements de santé dans District Health Information Software, version2 (DHIS2) encore appelé ‘’Logiciel d’information sanitaire de district, version 2’’ en français est déjà fait et les outils de collecte ont été également révisés. Il reste, selon Sory Ibrahima Bouaré, la formation des agents de premier niveau sur les outils.

Pour la mise en place d’un mécanisme de financement durable des services WASH/PCI dans les établissements de santé, le Plan stratégique WASH en milieu de soin a été révisé pour 2023-2027 avec des cibles mises à jour. Aussi, le Plan d’action 2020-2023 a été élaboré.

L’engagement concernant l’élaboration et la mise en œuvre d’une feuille de route de mise à niveau WASH/PCI des établissements de santé est en cours de réalisation. Pour l’heure, le Plan d’action 2023-2027 est élaboré et la mise en niveau de ladite feuille de route est prévue juste après l’évaluation de base.

L’engagement d’intégrer les services WASH dans les programmes de santé, y compris ceux relatifs à la nutrition, à la santé de la mère, de l’enfant et du nouveau-né, la résistance aux antimicrobiens (RAM), qualité des soins, la couverture sanitaire universelle (CSU)’’, n’est pas non plus totalement réalisé. Il ressort des données dont nous disposons que l’intégration du WHCF dans le plan multisectoriel nutrition (Paquet minimum WASH) est effective et le plan de la Santé de la reproduction/ nouveau-né/enfant/nutrition est déjà élaboré.

S’agissant de l’engagement sur la mise en place des mécanismes solides de coordination multisectorielle, l’on note la mise en place et l’opérationnalisation d’un groupe de travail « Task Force WASH en milieu de soins ».

En ce qui concerne l’engagement, d’harmoniser leurs stratégies et leurs approches aux initiatives mondiales sur le WASH en milieu de soins et contribuer aux ODD 3 et 6’’, il faut noter que Water and sanitation for health facility improvement tool (WASH FIT) qui est un Outil d’amélioration de l’eau et de l’assainissement pour les établissements de santé a été adopté au niveau national ; la formation de formateurs nationaux et régionaux sur la nouvelle version WASHFIT 2022, qui est appliqué actuellement au niveau des Régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Bamako et Mopti. Aussi, l’harmonisation des indicateurs WASH en milieu de soins à ceux de Joint Monitoring Programme (JMP).

 Quid de la mise en œuvre effective du plan ?

Selon Sory Ibrahima Bouaré, ce plan d’action peut bel et bien être mis en œuvre. « Il y a beaucoup de partenaires qui sont prêts à accompagner ce plan d’actions et je suis confiant qu’il sera mis en œuvre. Maintenant, tout dépendra du dynamisme que l’Etat va déployer. S’il s’y met, d’ici 2025, on fera beaucoup de choses », souligne-t-il.

Pour lui, la mise en œuvre effective de ce plan d’actions va résoudre beaucoup de problèmes de santé publique au Mali. « La mise en œuvre de ce plan d’action consiste à assainir les établissements de soins et à leur doter de l’eau propre. Cela va réduire les maladies transmissibles, ainsi que les infections associées aux soins. Aussi, la mise en œuvre effective de ce plan va beaucoup améliorer les conditions de travail des agents de santé. Ça va également pousser les populations à se faire consulter. Donc, c’est dire que tout cela va augmenter le taux de fréquentation des centres de santé et réduire considérablement le taux de complications. Enfin, cela va amener les centres de santé à se prendre en charge », précise-t-il.

Boureima Tabalaba, Coordinateur de la Coalition Nationale-Campagne Internationale pour Eau, Hygiène et Assainissement (CN-CIEPA WASH), estime que la démarche pour la mise en œuvre effective de ce plan d’actions est satisfaisante. « Ce cadre constitue une approche intégrée entre le secteur de la santé et celui de l’eau, l’hygiène et de l’assainissement. La démarche permet de garantir la participation effective de l’ensemble des parties prenantes », souligne-t-il.

Pour l’heure, l’espoir est toujours permis. Mais, si le Mali veut être vraiment au rendez-vous, il doit encore fournir de gros efforts, surtout en s’engageant à travailler au même rythme que les partenaires techniques et financiers, ainsi que la société civile dans une synergie d’actions sincères et réelles.

Ousmane BALLO / Afrikinfos-Mali

2 Replies to “Mali : encore des efforts pour l’intégration effective de l’eau, l’hygiène et de l’assainissement dans les centres de santé”

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