Aigles du Mali: Magassouba sommé « de se taire »

Après une Can Cameroun 2021 soldée par un échec cuisant et notoire en 8es de finale, l’on croyait Mohamed Magassouba affligé autant que les millions de Maliens surtout après la crise cardiaque ayant emporté une dame du nom de Nah Diarra à Sotuba-Village. Mais malheureusement, tel un moineau perdu ou pris dans un piège, le sélectionneur des Aigles du Mali continue de piailler et perturber la quiétude avec des sorties médiatiques à révulser.  Face à ce délire, l’ancien Aigle Brahim Thiam l’a invité à se « taire ». Avant que la Fémafoot ne le recadre à son tour.  

Alors qu’il devrait garder le profil bas et laisser les Maliens digérer leur déception à la suite de sa mauvaise participation avec les Aigles à la 33e édition de la CAN sur une terre camerounaise où le Mali a toujours joué la finale (CAN Yaoundé 72 et CHAN 2020), Mohamed Magassouba manque malheureusement l’occasion de se comporter en homme mature doté d’une grandeur d’esprit. Pire, le sélectionneur national donne malheureusement raison à ceux qui l’ont toujours qualifié « d’incompétent et arrogant » comme le titrait dans une récente parution le bihebdomadaire d’informations sportives Infosports.

En effet, à 3 semaines de 2 matches capitaux comptant pour la qualification historique du Mali à la Coupe du monde Qatar 2022, le catalyseur de la déception des Maliens met de l’huile sur le feu en s’en prenant à tous ceux qui ont pointé du doigt sa très mauvaise gestion de la sélection nationale au Cameroun. « Ce n’est qu’une poignée de personnes sans valeur qui disent qu’on n’a pas fait une bonne CAN. Ce sont des personnes qui nous traînent vers le bas en essayant de nous enfoncer avec des critiques qui ne sont pas objectives », a-t-il déclaré sur RFI Mandekan.

Pourtant, le président de la Fédération malienne de football, lors d’une conférence de presse, avait présenté les excuses du bureau fédéral au peuple malien pour « l’échec » de l’équipe à la CAN. Dans l’analyse d’après compétition, Magassouba est le seul, avec quelques éléments de sa bande complexée et zélée, à voir de la réussite dans la participation du Mali à la compétition continentale.  Mais de cette attitude d’obstiné de Magassouba et son agacement face à tout avis contraire au sien, il convient de déduire que le théoricien « expert mondial » semble être dépassé par les réalités contemporaines de la pratique du football. « Individuellement tous les joueurs progressent. Mais l’équipe ne progresse pas.  On a été sortis en 2021 par une équipe de Guinée Equatoriale inférieure à la Côte d’Ivoire en 2019. Cela sous-entend que celui qui est chargé de les mettre en ordre de bataille ne fait pas bien son travail », étaye l’ancien international Brahim Thiam.

Pour preuve, alors que le Mali avec Magassouba n’a marqué que 4 buts dont 3 sur penaltys lors de la CAN, les joueurs se sont déchainés dès leur retour dans leur club respectif. Ibrahima Koné et Yves Bissouma qu’il avait faits sortir lors de l’élimination contre la Guinée Equatoriale ont tous marqué pour leur club en championnat. Là, aucun but sur penalty. Toute chose qui dénote de la mauvaise utilisation des joueurs par le sélectionneur durant la CAN. « Il ne suffit pas de parler. Il faut gagner aussi. Pour gagner, il faut travailler et se taire en faisant preuve d’humilité. Malheureusement c’est tout le contraire que fait Magassouba. Non seulement il ne gagne pas, mais il insulte les Maliens en leur manquant de respect », regrette Thiam.

Au-delà de son manque de respect vis-à-vis des Maliens par cette sortie médiatique, le technicien local affiche également un mépris total à l’endroit de ceux qui se donnent corps et âme au football malien.

Sinon pourquoi ne pas avoir de la compassion pour Nah Diarra qui s’est effondrée, en laissant derrière elle 5 enfants, après l’élimination du Mali aux tirs au but par la Guinée Equatoriale (0-0, 5-6) ?

Pourtant marié et père de plusieurs filles, Mohamed Magassouba devrait imaginer, à défaut d’être en mesure de ressentir, le chagrin de la perte d’un être cher de surcroit de sexe féminin.

Face au tollé suscité par les propos de l’ancien directeur technique national, n’est-il pas mieux qu’il retourne dans sa direction technique au sein de la Fédération où il aime qu’on lui attribue la paternité des résultats positifs des jeunes sélectionneurs qui ont déjà donné au Mali ses 3 premières Coupe d’Afrique des Nations avec les trophées des CAN Cadets 2015 et 2017 ainsi que celui de la CAN Juniors 2019 et un titre de vice-champion du monde U17 en 2015 ?

Dans cette situation, la responsabilité incombe à la fédération de nous éviter un mois de Mars cauchemardesque avec Magassouba au moment de disputer 2 matches historiques contre la Tunisie les 25 et 29 mars prochain. Face à la tension qui couve, des observateurs avertis appellent à recadrer le théoricien prolixe au micro des médias mais peu efficace sur un terrain de football. « La sortie de coach Magassouba est simplement malheureuse et dénote sûrement d’un manque de coordination dans la communication. Après la conférence du président Touré qui a semblé parler pour tout le monde en s’excusant du mauvais bilan à la CAN, une telle sortie du coach ne pourrait rentrer que dans le lot d’une communication mal pensée et donc improductive. A un mois de ces deux matches hautement importants pour le football, l’heure doit être à la concentration, à la réflexion et au travail stratégiques. Le président Touré doit sonner la mobilisation générale et donner les premiers signaux du déroulement du plan de travail qu’il a détaillé lors de sa conférence. En espérant qu’il rappellera à l’ordre le sélectionneur et que tout le monde se mette au travail », a suggéré Alassane Souleymane, ancien membre du Comité Exécutif de la Fémafoot. Heureusement que la Fémafoot donne l’impression de prendre la menace au sérieux avec cette lettre de mise en garde adressée à l’intéressé. Mais est-ce que cela est suffisant

Alassane CISSOUMA

Source: Mali Tribune