Mali-CEDEAO : Marée humaine contre les sanctions !

Le  Mali se mobilise ! En effet, consécutivement aux sanctions inhumaines infligées au pays par les Chefs d’Etat de la CEDEAO  agissant aux ordres de l’Elysée, des centaines de milliers voire plus d’un million de personnes ont manifesté, le vendredi  14 janvier 2022, à travers  tout le pays. Partout  les manifestants ont exprimé leur  colère contre les dirigeants de l’organisation sous régionale. A Bamako, une véritable déferlante humaine a convergé vers la place de l’indépendance où les manifestants ont donné de la voix pour dénoncer la   CEDEAO, la France et tous ceux  ont pris le peuple malien comme cible.

En effet, face aux sanctions et à la pression diplomatique croissante, la riposte du peuple malien ne se fait pas attendre. Du nord au sud, de Bamako à Tombouctou, en passant par Bougouni ; Koutiala, Kedira, Gao, Ménaka, Ansongo, Kadiolo (près de la frontière ivoirienne) ou encore Nioro du Sahel (à l’appel du chérif M’Bouillé Haïdara), les Maliens ont répondu massivement à l’appel patriotique lancé par les autorités de la transition. L’Objectif de ces rassemblements à travers le pays était de manifester contre les sanctions  de la CEDEAO. Aussi, les Maliens entendaient dénoncer les pressions de la communauté internationale orchestrées par la France.

C’est ainsi ce vendredi, ils étaient nombreux à afficher fièrement des drapeaux et autres accoutrements aux couleurs du pays.

Les vuvuzelas et leurs bruits assourdissants chauffaient l’atmosphère. Fait inédit : des nombreux drapeaux de la Russie étaient brandis çà et là sur l’avenue de l’indépendance. Ce qui traduit aujourd’hui le sentiment de beaucoup de Maliens à l’égard de ce pays, dont la coopération est vivement réclamée à Bamako.

Parmi les banderoles et les slogans, un peu partout : « vive la Transition », « le Mali appartient aux Maliens », « à bas la CEDEAO», « à bas la France ». Parfois en des termes assez rudes.

Beaucoup de pancartes également, c’est un euphémisme, à l’effigie du Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Les Maliens ont dénoncé à l’unisson les sanctions imposées au pays. Occasion pour eux d’apporter leur soutien aux autorités de la transition en présence du Premier ministre Choguel K Maïga et de plusieurs membres du gouvernement ainsi que ceux du Conseil national de la transition qui ont assisté à la manifestation.

Ils soutiennent leurs autorités face à ce qui est perçu comme une atteinte à la souveraineté nationale. Dans plusieurs localités de l’intérieur, les Maliens sont également sortis pour apporter leur soutien aux autorités de la transition dans ce bras de fer la CEDEAO. Plusieurs villes du Nord notamment Tombouctou, Gao ou encore Ménaka ont été le théâtre de grandes manifestations.

Même constat partout : les Maliens et même de nombreux ressortissants de pays membres de la CEDEAO qui ont pris part aux manifestations sont très remontés contre cette organisation et contre la France.  « Le Mali en a marre de la France. Le Mali en a marre de la Cédéao. On est sortis aujourd’hui pour montrer notre mécontentement contre les sanctions que la Cédéao a prises contre mon pays », martèle  Amadou Traoré. Cette transition nous a beaucoup fait avancer par rapport aux aspirations des Maliens, à savoir la lutte la corruption et la gabegie, affirme, Kadiatou Togola, jeune étudiante. Avant de poursuivre : “Nous voudrions que la communauté internationale comprenne le sentiment des Maliens qui veulent sortir de ce carcan et de ce cauchemar”. Enfin elle martèle : « Nous n’avons nullement besoin d’élections. Tout ce qui nous importe actuellement c’est le retour de la paix et de la sécurité au Mali. En presque dix ans de présence au Mali, qu’est-ce que la France et les pays membres de la CEDEAO ont fait pour rendre possible cette paix ? Nous leur disons préoccupez vous plutôt de notre sécurité et de la stabilité du Mali, au lieu d’autre chose ».

Pour cet autre manifestant, “le peuple malien doit s’organiser et s’unir comme un seul homme pour soutenir Assimi Goïta, qui a osé tenir tête à l’impérialisme français”.

Sur l’estrade montée sur l’esplanade du monument de l’indépendance, syndicats, autorités religieuses et membres de plusieurs associations et regroupements de la société civile se  sont succédés au micro pour haranguer une foule en délire.

Prenant la parole, le ministre de l’Administration territoriale, porte-parole du gouvernement, Dr Colonel, Abdoulaye Maïga a affirmé que « l’un des objectifs des autorités de transition est le retour à l’ordre constitutionnel », mais précise que des réformes politiques et institutionnelles restent un préalable et que « cela ne peut se faire sans sécurité ». Le ministre Maïga a également rappelé la volonté du gouvernement de transition de « s’assumer ».  Il  a en outre  fait part  des conclusions d’un conseil de défense de riposte aux sanctions prônant également une politique de la main tendue. « Nous donnons toujours une chance au dialogue avec la CEDEAO etl’UEMOA. La méthode du gouvernement est de réaliser l’union sacrée de tous les Maliens pour faire face aux défis », a-t-il déclaré.

Pour sa part, Ibrahim Ikassa Maïga, ministre de la Refondation Nationale a déclaré : « C’est la troisième sanction que le Mali vient de subir après sa suspension de la Cedeao et les sanctions ciblées contre ses dirigeants.  Nous avons montré que le Mali nous appartenait ».

Enfin le  Premier ministre de transition Choguel K Maïga a pris la parole. Dans une atmosphère surchauffée, il dira : « Aujourd’hui le monde entier voit où se trouve la légitimité populaire », « Toute l’Afrique regarde le Mali aujourd’hui, dans une certaine mesure le destin de l’Afrique se joue au Mali aujourd’hui », « Ces mesures illégales et illégitimes visent trois objectifs, déstabiliser les institutions, déstabiliser l’armée malienne, déstabiliser le Mali… ». Aussi, le PM a fièrement évoqué l’histoire de la résistance au « colonisateur » français.  « Ce sont les enfants, fils et arrière-petits-fils de ces hommes-là qui sont à la tête de l’Etat aujourd’hui », a martelé Choguel.

Et d’ajouter : « Mais ce qu’ils ne doivent pas oublier, le Mali est un verrou, le Mali est une digue. Si le Mali saute, Dieu nous en garde et il ne sautera pas, si cela arrivait, personne n’aura la paix dans la Cedeao ».

Mémé Sanogo

Source : L’Aube

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