Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des Droits de l’Homme, le Regroupement des Jeunes pour les droits humains et la Gouvernance (RJDHG), en collaboration, avec l’’Université africaine de Management, des Sciences appliquées et Telecoms (UAMSAT), a organisé le 11 décembre 2021, une conférence-débat sur le thème : « Le rôle de la justice dans la Protection des droits humains au Mali ». C’était au siège de l’Université Technolab ISTA à Missabougou.
Cette conférence-débat était animée par un éminent juriste, Abdoulaye Nantoumé, juge au tribunal de grande instance de la Commune III, non moins conseiller spécial du président de la transition. C’était en présence du président du RJDHG, Youba Touré ; du représentant de Technolab ISTA, Aliou Coulibaly, ainsi que celui des étudiants, Abdoulaye Coulibaly.
La conférence a été une occasion pour les étudiants de Technolab d’être mieux édifiés sur le rôle prépondérant que joue la justice dans un Etat de droit, ainsi que les modes de fonctionnement et de saisine de cette justice.
Selon Youba Touré, le choix du thème : « Le rôle de la justice dans la protection des droits humains au Mali » n’est pas fortuit car, dit-il, la justice a un rôle prépondérant dans un Etat de droit, la préservation des droits fondamentaux des citoyens dans une société démocratique.
De son avis, la justice est une sentinelle contre l’abus et l’arbitraire. « C’est elle qui est censée protéger les faibles contre les forts afin que la vie en société puisse se faire dans la paix et la concorde », a-t-il souligné.
A l’entame de son propos, Abdoulaye Nantoumé, conseiller spécial du président de la transition, s’est d’abord réjoui de l’initiative du RJDHG qui avait regroupé les jeunes autour d’une thématique aussi problématique que celle de la promotion et de la protection des droits humains. Aussi, a-t-il dit, cette conférence-débat s’est tenue au moment où le Mali est cité parmi les pays qui enregistrent le plus grand nombre de cas de violations des droits de l’homme.
Le conférencier a défini les droits humains comme un concept selon lequel tout être humain, en tant que tel, et indépendamment de sa condition sociale, a des droits « inhérents à sa personne, inaliénables et sacrés », et donc opposables en toutes circonstances à la société et au pouvoir.
« Si l’Etat ne crée pas les droits humains, il revient à l’Etat de les protéger», a-t-il déclaré. Cependant, a-t-il poursuivi, ces droits peuvent être menacés. Et pour contrer ces menaces, l’Etat intervient à travers son administration, notamment la justice qui constitue la pierre angulaire.
D’entrée de jeu, le Conseiller spécial du président de la transition a fait savoir que la justice a fondamentalement quatre rôles à jouer dans la promotion et la protection des droits humains, à savoir : la promotion ; prévention ; répression, sanction ; et de suivi et de la mise en œuvre des textes et des libertés fondamentales.
Pour le magistrat NANTOUME, la justice a un rôle de promotion des droits humain, car selon lui, beaucoup de gens ignorent souvent qu’ils ont droit inhérent à leur statut d’être humain. Si le principe dit que ‘’nul n’est censé ignorer la loi’’, M. NANTOUME répond que nous avons le devoir de vulgariser nos textes (Etat, organisation de défense des droits humains).
Au-delà du rôle de promotion, la justice a aussi un rôle de prévention. Et ce rôle fondamental est confié au Procureur de la république dans son ressort, qui doit prévenir des cas d’atteintes. « Lorsque une femme est battue, elle n’a pas besoin d’aller se plaindre chez le procureur, il revient à ce dernier de s’informer et d’intervenir pour que cela cesse», a-t-il soutenu.
A ce niveau, il a regretté de constater que le parquet le joue pas assez souvent ce double rôle de promotion et de prévention. Par ailleurs, il revient à la justice de réprimer les cas de violations conforment aux lois et textes en vigueur. Enfin, la justice a un rôle de suivi de l’état dévolution et de compréhension des droits humains par les populations et les administrions chargée de les mettre en œuvre.
Les droits de l’homme, prérogatives dont sont titulaires les individus, sont généralement reconnus dans les pays démocratiques par la loi, par des normes de valeur constitutionnelle ou par des conventions internationales, afin que leur respect soit assuré par tous, y compris par l’État. L’existence, la validité et le contenu des droits de l’homme sont un sujet permanent de débat en philosophie et en science politique.
A O
Source : Ziré