Contribuer à une meilleure participation des organisations de la société civile intervenant dans le secteur Eau Hygiène et Assainissement (OSC Wash) et de nutrition aux activités de l’espace d’interpellation démocratique (EID) qui se tient le 10 décembre 2021 à Bamako. C’est l’objectif recherché à travers un atelier tenu ce 02 décembre 2021 au siège de la Coalition Nationale de la Campagne Internationale pour l’Eau Potable et l’Assainissement (CN-CIEPA/WASH).
Cet atelier préparatoire a regroupé au total vingt-sept (27) participants issus des organisations de la société civile intervenant dans le secteur Eau Hygiène et Assainissement (OSC Wash) et celui de nutrition. Au cours de cette rencontre, il s’agissait également de permettre à la société civile Wash et nutrition d’identifier les activités pour leur participation à l’EID 2021; d’amener la société civile Wash et nutrition à adopter un plan de travail aboutissant à une meilleure participation à EID 2021 et enfin d’amener la société civile Wash et nutrition à mettre en œuvre le plan de travail aboutissant à une meilleure participation à l’EID.
Ainsi, au cours de cet atelier, les participants ont eu droit à une communication sur l’enjeu de l’EID, les conditions de participation des acteurs, son mode d’organisation, le suivi des recommandations du jury et le rôle du médiateur de la République. Il a été également question du rôle et responsabilité des OSC WASH et Nutrition dans l’animation de l’EID et enfin l’importance de la nutrition et sa prise en compte dans le cadre de l’EID.
Selon Dounatié Dao, président de la CN-CIEPA/WASH, cet atelier s’inscrit dans la continuité du plaidoyer dans le cadre du programme Right2Grow (droit de grandir) en français), initié par Action Contre la Faim et World Vision en partenariat avec la CN-CIEPA/WASH (Point focal SWA pour la société civile) avec l’appui financier du Ministère des Affaires Etrangères des Pays-Bas.
Pour le président de la CN-CIEPA/WASH, la question de Wash doit être débattue au plus haut niveau, telle que pendant les journées mondiales de l’eau ; des toilettes et de lavage des mains au savon. «L’EID est une excellente opportunité pour parler des questions de Wash. C’est pourquoi nous avons pensé à former ces acteurs pour qu’ils puissent mieux défendre les questions relatives au Wash et nutrition. Nous ne nous mobilisons pas pour les services du Médiateur de la République, mais nous nous mobilisons pour nous-mêmes», a-t-il lancé à l’endroit des participants.
Mme Diarra Noël Dembélé de World Vision a rappelé dans son intervention que le programme Right2Grow est un plaidoyer et que l’EID est un cadre idéal pour passer les bons messages.
Cet atelier a été marqué par des propositions, des discussions, et l’élaboration d’un plan de mobilisation et de suivi du plan d’action. Un document qui sera partagé avec tous les acteurs WASH, nutrition et santé.
Quelques constats de la CN-CIEPA/WASH…
Selon la CN-CIEPA/WASH, au Mali, la crise sociopolitique, sécuritaire et la survenance de la pandémie Corona virus impactent sur la prévalence de la malnutrition aiguë estimée à 10,094%, et à 2,0% dans sa forme sévère. Quant au WASH, le taux d’accès à l’eau potable en 2019 est de 69,2% au niveau national (65,8% en milieu rural et 77,7% en milieux urbain et semi urbain) contre 39% en assainissement de base (29% en milieu rural et 53% en milieu urbain). «La nutrition n’est financée qu’à hauteur de moins de 1% du budget d’Etat et le taux de financement du WASH représentait 2.62% en 2018 contre 1,23% en 2017 avec une priorisation du milieu urbain par rapport au rural. », ajoute-t-il.
En dépit des efforts entrepris par les différents acteurs, précise CN-CIEPA/WASH, le budget alloué à l’Approvisionnement en Eau, Hygiène et Assainissement (AEPHA) n’a progressé que de 3,6% (rapport CPS 2020), alors que dans les cadres des engagements Sanitation and Water for All (SWA) en français (Assainissement et eau pour tous), le Mali s’est engagé à accorder 5% de son budget à l’Eau et l’Assainissement. « Aussi, dans le cadre de l’ODD6 et en application de la résolution 64/192 des Nations Unies, les engagements de N’GOR (Africa San) et les directives d’ASPG (AMCOW) constituent un environnement institutionnel et juridique qui devrait permettre à notre Pays d’aller vers une promotion effective du WASH et de la nutrition », ajoute la CIEPA/WASH.
C’est pour inverser cette tendance que Action Contre la Faim et World Vision en partenariat avec la CN-CIEPA/WASH (Point focal SWA pour la société civile) avec l’appui financier du Ministère des Affaires Etrangères des Pays-Bas ont lancé le programme Right2Grow (droit de grandir) en français. Le but de ce programme est de contribuer à un monde où tous les enfants de moins de cinq ans sont bien nourris (impact à long terme), afin que chaque enfant puisse atteindre son plein potentiel (objectif ultime).
À moyen terme, il s’agit de faire en sorte que tous les décideurs concernés puissent conjointement et efficacement aborder la dénutrition d’une manière multisectorielle, sensible au genre et inclusive (impact), centrée sur les personnes et dirigée par la communauté. Ainsi, au terme de ce programme en fin 2025, il s’agira d’amener les communautés à investir dans les services sociaux de base et adopter les bonnes pratiques en matière de nutrition et de WASH, en s’attaquant aux obstacles conjointement avec les partenaires du secteur privé. Il s’agira aussi pour les organisations de la société civile (OSC) de mener des plaidoyers auprès du gouvernement, des parlementaires et des entités décentralisées à adopter et à insérer une approche intégrée et multisectorielle de la sous-nutrition dans les politiques, les plans d’action et les allocations budgétaires.
Ousmane BALLO / Afrikinfos-Mali
Last Updated on 02/12/2021 by Ousmane BALLO