Divergences entre l’Imam Dicko et Assimi Goïta : vers un divorce entre Autorité morale et Transition ?

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Après avoir déclenché la destitution du « roi IBK »  et adoubé celui qui s’est emparé du pouvoir, le très respecté Imam avait pris sa retraite politique. Retiré dans sa mosquée où les fidèles avaient plaisir de l’entendre prêcher,  la bonne parole et prier pour le Mali, il suivait avec intérêt le déroulement de la Transition. Ses enfants,  qui sont devenus maîtres de ce dont ils se sont emparés, croyaient pouvoir mener la barque à leur guise. Mais l’Imam a dû interrompre la retraite spirituelle et refaire surface en rappelant les conseils prodigués lors de l’investiture des détenteurs actuels du pouvoir. Ainsi lors de cette sortie, qui n’a pas surpris les maliens, le très respecté n’a pas caché sa déception. Il avait pourtant mis en garde le Président de la Transition contre toute tentative de se cramponner au pouvoir qu’il n’a eu que par accident.  

Le faiseur et de défaiseur de roi au Mali serait-il dans la posture d’un farouche opposant de toute prorogation de la Transition ? Serait-il plus républicain qu’on l’aurait pensé ? Sommes-nous entrain d’assister à un divorce entre l’autorité morale et les détenteurs du pouvoir ? Ce que l’on sait,  c’est qu’il dit avoir respecté jusqu’ici les choix, donc se dédouane de toute immixtion dans les affaires des autorités de transition. Selon ses propres dires, il n’a  nullement cherché à influencer le choix des différents PM qui se sont succédé. Il n’est donc pas comptable du bilan mitigé de cette Transition en matière sociale. Mieux, il sous-entend avoir été écarté après l’investiture du Président Assimi. Regret, déception,  colère,  nul ne sait !

S’agissant de la débâcle militaire,  le très respecté n’a pas caché sa déception. S’il n’a pas explicitement avoué qu’aucun progrès n’a été réalisé  depuis le départ d’IBK, il ne semblait pas en penser moins. Le malien souffre de plus en plus de la cherté de la vie. Les populations civiles sont massacrées et où empêchées de se rendre aux champs. Le Mali vit donc le pire moment de son existence depuis la décolonisation. C’est donc bon, estime le sage, de faire son come-back et d’exiger que les droits les plus élémentaires et la sécurité du malien soient garantis.

Doit-on s’attendre à  une sortie plus massive pour occuper le boulevard de l’indépendance à l’appel de l’Imam ? C’est très probable, à moins qu’Assimi ne reprenne attache avec l’Autorité morale pour tenter une médiation. Mais ce couple, qui ne se parle plus, doit se rappeler que le Mali doit demeurer la priorité. Qu’il se parle, se réconcilie pour faire avancer le pays. Le malien ne saurait se retrouver au milieu d’un conflit d’intérêts.

Dr DOUGOUNÉ  Moussa

Source : Le Pélican