La CN-CIPEA a initié une série de rencontres les 11 et 12 novembre 2021 avec la Direction Générale du Budget (DGB) ; la Direction nationale de la Planification et de Développement (DNPD) et la Représentante du chef de file des partenaires techniques et financiers (PTF) intervenant dans le secteur eau, hygiène et assainissement (WASH). L’objectif de ces rencontres était de parler des engagements du Mali dans le cadre du Sanitation and Water for All (SWA) en français (Assainissement et eau pour tous), relatifs aux financements du secteur Eau et Assainissement.
A la Direction Générale du Budget, les échanges ont porté sur le mode de financement du secteur eau, hygiène et assainissement par l’Etat. En retour, les services techniques de ladite direction ont exprimé les défis, en termes de cadrage budgétaire, le dialogue avec les Organisations de la Société Civile (OSC) à toutes les étapes de l’élaboration du budget, les défis, et les perspectives. A l’issue de la rencontre, il a été recommandé d’associer la CN-CIEPA aux instances de discussions ayant trait aux questions SWA.
Quant à la Direction nationale de la Planification et de Développement, elle a apprécié l’initiative qui a permis de partager les défis, de reconnaitre les efforts de l’Etat, et de proposer des pistes de solutions visant à maintenir le dialogue avec la société civile.
Pour ce qui concerne les partenaires techniques et financiers (PTF), la Représentante du chef de file a salué la démarche de la CN-CIEPA. Après avoir fait son plaidoyer qui a dressé une situation critique du financement du WASH surtout à l’endroit des personnes vulnérables, la CN-CIEPA a remise une note la Représentante du chef de file des PTF. Il a été également recommandé de poursuivre les échanges afin de favoriser la promotion du WASH au Mali.
Ces trois rencontres ont été pour la CN-CIEPA et son partenaire SWA des moments de dialogue fructueux qui permettront de prendre en compte les questions de financement et la prise en compte des inégalités d’accès au service WASH au Mali.
Traduire la volonté des pouvoirs publics en acte concret
Selon la CN-CIEPA, l’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement constitue un facteur décisif pour le développement humain. «En 2010, à travers la résolution n° 64/292 du 28 juillet l’ONU a reconnu « le droit à l’eau potable saine et propre et à l’assainissement comme un droit humain » essentiel pour la jouissance de la vie et de tous les droits de l’homme. Il permet à chacun, sans discrimination, d’avoir accès à une eau suffisante, saine, acceptable, physiquement accessible et abordable pour son usage personnel et domestique. Il prend en compte l’eau potable, l’assainissement individuel, le lavage des vêtements, la préparation des aliments et l’hygiène personnelle et domestique. A cela il faut ajouter l’adoption en 2015 des Objectifs de Développement Durable (ODD) dont le point 6 garantit l’accès universel à l’eau et l’assainissement d’ici 2030 et les engagements SWA (Sanitation and Water for All/Assainissement et Eau pour Tous). L’accès universel, sécurisé et durable de tous aux services d’assainissement constitue depuis 2015, la priorité de la communauté internationale et de notre pays le Mali », rappelle-t-elle.
De même, la CN-CIEPA ajoute : «En dépit des efforts entrepris par les différents acteurs, le budget alloué à l’Approvisionnement en Eau, Hygiène et Assainissement (AEPHA) n’a progressé que de 3,6% (rapport CPS 2020), alors que dans le cadre des engagements Sanitation and Water for All (SWA) en français (Assainissement et eau pour tous), le Mali s’est engagé à accorder 5% de son budget à l’Eau et l’Assainissement. Aussi, dans le cadre de l’ODD6 et en application de la résolution 64/192 des Nations Unies, les engagements de N’GOR (Africa San) et les directives de AMCOW (ASPG) constituent un environnement institutionnel et juridique qui devrait permettre au Mali d’aller vers une promotion effective du l’Eau, Hygiène et l’Assainissement. »
Les réformes entreprises, selon la CN-CIEPA, en matière de relecture des textes, des politiques de programmes et la tenue d’autres initiatives comme celle relatives aux stratégies nationales pour le financement du WASH dans les écoles et les Centres de santé ; la promotion du WASH en milieu scolaire et la tenue du dialogue financier entre les acteurs du secteur sont autant d’opportunités qui peuvent permettre aux acteurs du secteur de développer des approches et des actions à même de traduire cette volonté des pouvoirs publics en acte concret.
Après avoir rappelé que les taux d’accès pour l’eau est estimé à 69,6 % au niveau national ; 79,7 % aux niveaux urbain et semi-urbain et 65,6 % au niveau rural, la CN-CIEPA souligne : «Les engagements du Mali dans le cadre du SWA relatifs aux financements du secteur Eau et Assainissement obligent notre pays à aller vers l’augmentation du budget alloué à ce secteur. A cet effet, la société civile s’est engagée auprès des autres acteurs du secteur en vue de l’effectivité des engagements de 5 %. Outre, la réduction des inégalités en matière de redistribution budgétaire constitue une des priorités de notre pays, d’où la nécessité pour l’Etat de prendre des mesures spécifiques dans ce sens. »
Ousmane BALLO / Afrikinfos-Mali
Last Updated on 29/11/2021 by Ousmane BALLO