Les rideaux sont tombés ce jeudi 26 septembre 2021 sur les travaux de la première rencontre de la Commission mixte paritaire de Matérialisation de la frontière Mali-Côte d’Ivoire, dans la salle de conférence du Grand Hôtel de Bamako. Cette rencontre qui s’est déroulée les 24, 25 et 26 août 2021, avait pour objectif global de lancer le processus de matérialisation, démarcation de la frontière commune et de promotion de la coopération transfrontalière entre les deux pays. Au terme des travaux, les deux parties ont fait trois recommandations allant dans le sens d’une meilleure gestion des conflits transfrontaliers ainsi que l’amélioration des relations de bon-voisinage entre les populations maliennes et ivoiriennes à la frontière.
La délégation malienne était conduite par Abdallah Faskoye, Conseiller technique chargé des questions de frontière au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD) de la République du Mali. Quant à la délégation ivoirienne, elle était conduite par Diakalidia Konaté, secrétaire exécutif de la Commission nationale des Frontières de la Côte d’Ivoire.
A travers cette rencontre, il s’agissait d’élaborer un chronogramme des activités de délimitation et démarcation de la frontière. Il s’agissait également de procéder à la validation bilatérale du projet d’Accord-cadre de coopération transfrontalière Mali-Côte d’Ivoire ; de valider les espaces de coopération transfrontalière identifiés et d’élaborer la feuille de route pour la relance des activités de coopération transfrontalière.
Dans leurs allocutions respectives, les deux Chefs de délégation se sont félicités de la tenue de la présente rencontre qui traduit la volonté des deux chefs d’État de relever le défi de la stabilité dans les deux pays, notamment le long de leur ligne frontière longue de 532 km environ. Cela, afin de transformer les zones transfrontalières en espaces de bien-être, de cohabitation et d’entente parfaite.
A cet égard, ils ont réaffirmé la volonté de leurs gouvernements respectifs de consolider la coopération autour des problématiques en lien avec la gestion des frontières. Les deux chefs de délégation ont aussi rappelé qu’un Accord-Cadre de matérialisation de leur frontière commune a été signé entre les deux pays en juillet 1999 à Bamako.
Ils ont signifié que cette rencontre permettra donc aux deux États de poser de nouveaux jalons qui leur permettront de faire des avancées notables dans le cadre de la délimitation/démarcation des frontières et du développement des espaces frontaliers à travers la coopération transfrontalière.
Ils ont également émis l’espoir que les travaux puissent aboutir dans les meilleurs délais à un chronogramme d’actions dans le cadre de la délimitation, de la démarcation de la frontière commune et une feuille de route pour le renforcement de la coopération transfrontalière.
Au terme des travaux, les deux délégations ont recommandé une large sensibilisation par les autorités, des acteurs/partenaires et des populations frontalières tout le long du processus de matérialisation de la ligne frontière ; un respect du chronogramme proposé dans l’évaluation du budget des campagnes de délimitation-démarcation ; ainsi que la mobilisation des ressources par la Commission auprès des États et des Partenaires techniques et financiers pour la réalisation du projet dans les délais.
De même, les deux chefs de délégations se sont félicités des conclusions des travaux. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’appui au Programme frontière de l’Union africaine (PFUA) financé par le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères.
Cette initiative, qui est mise en œuvre par la GIZ, vise à accompagner les État membres de l’organisation continentale dans leurs efforts tendant à transformer les frontières africaines de zones potentiellement conflictuelles en passerelles entre pays voisins. Mais aussi à promouvoir la paix, la sécurité et le développement des espaces transfrontaliers.
Pour rappel, la frontière terrestre commune entre nos deux pays est longue de 532 km environ est dans une situation de vulnérabilité caractérisée par la criminalité transfrontalière, l’exploitation abusive des ressources naturelles.
Abdoulaye OUATTARA
Source : Ziré